Ce vendredi 13 novembre, ce sont les 5 ans des attentats du Bataclan qui frappèrent la France en 2015. La vague d’attentats à laquelle l’Europe fait actuellement face entre en triste résonance avec cette commémoration.
- L’ensemble des dirigeants européens ont exprimé leur solidarité avec la France et l’Autriche frappées par les attentats meurtriers.
- La lutte anti-terroriste européenne : aujourd’hui les ministres européens de la justice et des affaires intérieures adopteront une déclaration commune sur la lutte contre le terrorisme qui a mis à nu les divisions entre les gouvernements sur les sujets sensibles de la sécurité et de la radicalisation.
- Quatre fronts principaux : la prévention de la radicalisation, le contenu en ligne, le renseignement et la coopération en matière de répression.
- Attentats et difficultés de positionnement. La France de Macron a subi un choc d’image important à l’extérieur, des critiques liées à la « loi sur le séparatisme » qu’il a présentée pour lutter contre l’islamisme radical, qui a débouché sur des accusations d’islamophobie et des boycotts dans de nombreux pays musulmans, mais aussi des incompréhensions de la part d’autres pays alliés et de la plupart des médias anglophones.
- Kurz a déclaré à la suite des attentats de Vienne, jouant la carte de l’apaisement : « Nous devons toujours être conscients qu’il ne s’agit pas d’un différend entre chrétiens et musulmans ou entre Autrichiens et migrants. C’est une lutte entre les nombreuses personnes qui croient en la paix et les rares qui veulent la guerre ».
- Cette réaction peut paraître paradoxale du fait du positionnement politique passé de Kurz qui a déjà gouverné avec l’extrême-droite, mais peut être interprétée comme une volonté de davantage marginaliser la position française et prendre le leadership sur ce terrain dans l’Union.
Nota bene Mutation de la menace et « djihadisme d’atmosphère » : Gilles Kepel rappelle que « les attentats les plus meurtriers, au Bataclan et à l’aéroport de Bruxelles-Zaventem, ont été propulsés par Daesh. Les nouveaux terroristes qui passent à l’acte aujourd’hui n’apparaissent pas affiliés à un groupe comme tel, ne sont pas inscrits dans la structure pyramidale d’Al-Qaïda, ni dans le réseau de Daesh ». 1
Sources
- Gilles Kepel : le djihadisme d’atmosphère dans l’embrasement du Covid-19, Le Grand Continent, 1 novembre 2020