Quand l’Amérique éternue, une moisson survient en Europe. Maintenant que les États-Unis ont la grippe, à quoi s’attendre en Europe ? Le déluge universel ?

Les crises qui frappent l’Europe sont à 90 % d’origine américaine. Pour comprendre ce qui va bientôt nous arriver, et à quel point la crise sera grave, il est donc bon d’analyser ce qui se passe aux États-Unis.

Chômage et statistiques

La gestion et la définition du chômage aux Etats-Unis est problématique par plusieurs aspects :

  1. l’aspect technique : de nombreux systèmes matériels utilisés par les différents États datent des années 80 (bien compris, ce problème concerne 70 % des ministères américains et des bureaucraties nationales et étatiques connexes). Pour cette raison, les systèmes informatiques individuels des États ne communiquent pas entre eux de manière correcte.
  2. les systèmes sont en « conflit » : les écarts sont importants entre les fonds fournis par les Etats, ceux spécifiques à la crise (CARES Act & Co) et leur efficacité sur les bénéficiaires des ressources. On retrouve 6 programmes (PUA fédéral, PEUC fédéral, State extended Benefit, STC d’État, employés fédéraux, vétérans). Là encore, les programmes ne paraissent pas efficaces : les statistiques ne s’additionnent pas et contrastent particulièrement avec les proclamations optimistes de ces jours.
  3. le système d’allocations et d’aides au chômage ne tient pas compte de ceux qui, bien qu’étant au chômage, n’y ont pas droit (parce qu’ils ont pu travailler illégalement) ou ont perdu le droit aux allocations. Comme le chômage est calculé grâce au nombre d’indemnités versées, vous pouvez bien imaginer… 
  4. beaucoup de ceux qui sont retournés au travail exercent dans le secteur de la vente de détail (bars, restaurants, magasins de vêtements, etc.) : des emplois fragiles qui pourraient être facilement supprimés si la consommation ne redémarre pas.

Il convient d’ajouter que les grandes villes envisagent de reduire le nombre de leurs employés parmi des licenciements ou des départs volontaires. Le plan de réduction des effectifs de New York prévoit une réduction des effectifs en 4 ans. M. De Blasio a parlé de 22 000 employés et de nouvelles réductions budgétaires pour les programmes de la ville.

La réduction des ressources humaines à New York ne serait pas nouvelle. Au contraire, si l’on veut observer l’effet d’une crise économique (celle de 2008) sur les grandes villes, on constate un effondrement du nombre d’emplois entre 2008 et 2012. Los Angeles réfléchit à une solution plus légère de congé « temporaire » pour 15 000 employés.

Considérons que les allocations de soutien (les 600 dollars par semaine) ne dureront pas éternellement. Jusqu’à présent, ils ont soutenu la consommation, mais aussi l’économie qui la sous-tend : pas de consommation, pas de vendeurs, davantage de chômage. Dans une analyse récente de l’agence de recherche statistique Gallup, on apprend que 28 % des personnes interrogées craignent de voir leur salaire réduit et 27 % même d’être licenciées.

À côté des 6 millions d’emplois créés, on compte 30 millions de personnes qui bénéficient de subventions. Ainsi, si tous les avantages extraordinaires accordés aux chômeurs devaient prendre fin, sans qu’il n’y ait d’autre solution, l’Institut de politique économique estimait déjà en mai 2020 que les États-Unis se retrouveraient dans une dépression économique prolongée (type 1929).

Le chômage privé (entreprises non publiques) a un impact violent sur le tissu social. Il suffit d’observer que les rangs des banques alimentaires ont été remplis de gens des classes moyennes, et que ce n’est que grâce au soutien de l’US-Aid (programme d’aide national) qu’elles peuvent rester ouvertes et fournir de la nourriture gratuitement. La criminalité violente et le nombre de sans-abri sont en augmentation dans les grandes villes.

Ceux qui sont licenciés ne retrouvent pas de travail, ne consomment pas et vendent ce qu’ils ont pour survivre : maisons, voitures, bijoux, etc.

600 $ par semaine : chèques supplémentaires (Cares Act & Co)

Lors des crises financières qui ont frappé les États-Unis, chaque président, quelle que soit sa couleur, a toujours choisi de faire des investissements massifs. Des milliards de dollars (à raison de 600 dollars par semaine jusqu’à la fin de l’été environ) ont été injectés dans l’économie à destination de ceux qui y avaient droit ou qui en avaient besoin (deux concepts légèrement différents). L’idée est bonne et fonctionne comme suit : « Si moi, le gouvernement américain, je vous donne l’argent à vous qui êtes au chômage, vous payez votre loyer, votre factures, vos dépenses. Vous êtes en quarantaine de toute façon, que voulez-vous faire ? » Le problème est qu’avec cet argent, les Américains ont tout fait sauf ce qu’ils devaient faire.

Les frais de subsistance dans les supermarchés ont été effectivement réalisés (soutenant ainsi le commerce de détail). Payer le loyer ? Peu l’ont fait – u point que les loyers et les hypothèques ont été gelés – et ceien qu’en juillet et août, le risque d’expulsion soit élevé (bloqué pour l’instant par une loi extraordinaire mais qui sera tôt ou tard supprimée). Dépenses pour les factures ? Les factures non payées atteignent des niveaux jamais vus auparavant, mais il y a un blocage sur le recouvrement des dettes (jusqu’à ce que la loi soit abolie). Dans quoi les Américains ont-ils donc dépensé leur « argent de poche » ? Dans de chers produits électroniques : TV, ordinateurs, téléphones portables, vêtements, …

Il ne faut pas oublier qu’une grande partie des objets en vente sur Internet sont fabriqués en Chine ou sont partiellement composés de pièces créées en Asie. Si le nombre de ventes physiques se sont effondrées, ce n’est un secret pour personne que le commerce en ligne a connu un pic de trafic et d’achats au cours des mois de confinement jusqu’à aujourd’hui. Au-dessus de tous, Amazon a connu un grand succès, y compris sur le marché boursier.

En outre, à partir de la fin du mois d’août, le versement des 600 dollars par semaine a pris fin et a été remplacé par un nouveau plan de relance à 300 dollars par semaine, avec une source financière différente (non plus le ministère du travail mais la FEMA, l’agence fédérale de gestion des urgences). Le nouveau modèle de soutien n’a pas encore commencé dans de nombreux États. Comme pour le premier stimulus, il y a des retards dus aux anciens systèmes informatiques utilisés par plusieures États, comme mentionné ci-dessus. Par conséquent, sans argent en poche, les Américains dépenseront également moins pour les produits de détail, ce qui aggravera encore la crise du secteur. Et pourtant, la FEMA et le ministère du travail estiment que ce stimulus pourrait « tenir » seulement un peu plus d’un mois avec ses 44 milliards en réserve.

Smartworking

Aujourd’hui, après la fermeture, la majorité des entreprises privées préfèrent laisser les employés décider où et comment travailler. Tous les grands groupes bancaires, de JPMorgan Chase à Ing, ont promu des plans de travail intelligents prolongés jusqu’à mi-2021 en moyenne (cf. infra). Twitter, Facebook, Amazon, Google et toutes les autres entreprises numériques gardent leurs bureaux vides. Dans certains cas, comme celui de Pinterest à San Francisco, les entreprises ont même préféré payer des pénalités monstrueuses (89 millions d’amendes) pour annuler les nouveaux loyers. Évidemment, ce sont tous ces centres urbains qui ont prospéré grâce au monde des bureaux qui en souffrent. New York et San Francisco sont l’emblème de cette agonie. Ceux qui ne vont pas au bureau n’achètent pas et n’épargnent pas (ou achètent en ligne et snobent les magasins physiques). Depuis le début du confinement jusqu’à maintenant, si l’on considère seulement les grandes chaînes de vêtements aux États-Unis, on compte environ une fermeture par semaine.

Les grandes chaînes de magasins (généralement aux mains de fonds d’investissement ou de banques) ne sont pas les seules à souffrir. Toutes les activités des « cols blancs » (ceux qui effectuent des travaux de bureau) aux États-Unis représentent 44 % de l’activité économique, souvent liée aux petites et moyennes entreprises. 

En plus, Axios estime qu’aujourd’hui déjà, 1 200 restaurants  ont fermé définitivement à New York, tandis que 32 % des petites et moyennes entreprises fermeront d’ici décembre.

N’oublions pas la crise des recettes publiques : les dépenses/revenus générés par les trajets domicile-travail pour les entreprises de transport publiques et privées. Toutes les entreprises publiques, généralement municipalisées, sont épuisées. Il est important de rappeler que ces activités et les dépenses des usagers, revêtent une fonction fiscale pour l’État ou la ville. Conséquence : les recettes des caisses des villes provenant des services sont soumises à une forte pression.

Si le télétravail des travailleurs ne suffit pas, s’y ajoute aussi l’enseignement à distance, son équivalent dans le monde de l’éducation. Avec la fermeture de toutes les écoles, la consommation des étudiants a également chuté à zéro. Le cas emblématique est celui des villes universitaires dispersées dans toute l’Amérique. De nombreuses villes de plus de 50 000 habitants vivent des revenus générés par les étudiants inscrits dans les universités locales. De nombreuses universités de ces petites villes se préparent pour donner des leçons à distance. Avec deux risques sérieux. Les premier étant que les frais payés soient réduits (à la demande des étudiants), du fait d’une réduction évidente du service. Le deuxième, que les villes qui vivent grâce aux étudiants s’effondrent.

Enfin, il ne faut pas oublier les dettes étudiantes. Le niveau de défaut est très élevé. Nous parlons d’un marché total d’environ 1,5 trillion de dollars. Parmi le bloc de mesures temporaires émises par Trump, outre les hypothèques, les loyers et le recouvrement des dettes, restent aussi celles pour le paiement des dettes étudiantes. Cependant, « il semblerait » que de nombreux débiteurs étudiants n’ont pas le projet de payer à nouveau un loyer. Les mesures seront tôt ou tard retirées, et les créanciers chercheront de nouveau le remboursement de la dette.

Tourisme

Le tourisme est à un niveau d’activité quasi-nul. L’IATA (Association internationale du transport aérien) estime qu’il ne reviendra pas aux niveaux d’avant-Covid avant 2024-2025.

Il faut aussi mentionner que les recettes touristiques générées par les voyages d’affaires (les cols blancs se déplaçant pour des conférences, des réunions, des salons, etc.) sont annulées et l’utilisation de la visioconférence est devenue massive. Le secteur s’est partiellement remis, à un rythme très lent, avec  inférieures aux résultats habituels. La survenue d’une crise économique plus profonde en automne pourrait encore aggraver la situation du secteur, les personnes ayant peur de perdre leur emploi (ou l’ayant perdu) étant peu enclines à multiplier les dépenses de voyage.

L’apocalypse du commerce de détail

Le phénomène dure déjà depuis des années aux États-Unis, en vérité cela n’a jamais cessé depuis la crise de 2008, s’accélérant ces dernières années. Quoi qu’il en soit, le Covid a donné frappé de plein fouet toute consommation « physique (pas en ligne) ».

Lorsque Trump a créé le programme de protection des salaires (PPP), l’idée a été bien accueillie. Cependant, il s’avère que ce programme de protection des salaires, destiné à de nombreuses PME, a subi plusieurs milliards de dollars de fraudes et d’escroqueries. Après tout, même le système informatique du secrétariat d’État à l’administration des petites entreprises a plus de 30 ans. Avec les prémisses ci-dessus, il faut se demander, à partir d’octobre, ce qu’il adviendra de la consommation au détail, quand prendront fin les stimuli (si les 300 ou 600 dollars par semaine ne seront pas renouvelés). Qui pourra et voudra consommer le fera, en cherchant les meilleures offres, probablement en ligne.

Effondrement de l’immobilier

Rien qu’à New York,on recense 13 000 appartements vides. Pour dire les choses simplement, grâce au travail intelligent, les riches ont fui vers leurs résidences secondaires dans les Hamptons (qui enregistrent un boom des recherches de maisons valant plus d’un million d’euros), et les pauvres sont retournés dans les maisons familiales ou ont déménagé dans des régions moins chères, comme le New Jersey. Il est évident que cette situation ne va pas nécessairement durer. Mais pour l’instant, c’est un fait. Environ 36 % des locataires qui se trouvent dans la ville sont des travailleurs d’entreprises de services, en particulier des petites entreprises. Avec le risque d’être licenciés, il est possible qu’ils ne puissent plus se permettre de payer leur logement ; si l’on ajoute à cela le risque d’arrêt de la subvention pour les heures supplémentaires, la scène immobilière des grandes villes devient noire. L’Institut Aspen estime que 30 à 40 millions d’Américains risquent de se retrouver sans logement une fois que les « interdictions d’expulsion » imposées de manière extraordinaire seront levées. Si New York est en mauvais état, San Francisco ne l’est pas moins : les loyers s’effondrent et les prix de vente sont réduits pour se débarrasser des maisons. Ajoutons à cela qu’en moyenne, les taux de criminalité (personnes ne payant pas leur hypothèque) montent en flèche dans toute l’Amérique.

À l’effondrement de l’immobilier des particuliers s’ajoute la liste des espaces commerciaux qui ferment. Qui va les occuper  ? Mais surtout, que feront les propriétaires d’espaces loués (des petites familles aux grandes fortunes) de ces espaces commerciaux vides ? Nombre de ces espaces commerciaux sont entre les mains de fonds d’investissement et de banques.

Ajoutez à cela l’effet du télétravail et les entreprises qui envisagent de céder des propriétés en grande quantité (de 20 à 30 % compte tenu des différentes positions prises par les médias sur les déclarations des entreprises). La solution d’une transformation massive d’anciens bureaux en appartements, à une époque où de nombreuses propriétés privées laissées vacantes arriveront sur le marché, paraît assez complexe.

Finance et bourse

Le fait que la Bourse ne représente plus la vraie finance (entreprises, investissements, croissance de la production, etc.) est un fait depuis des années. Les logiciels automatisés à haute fréquence sont aujourd’hui les principaux acteurs de la bourse.

Pour donner une idée de l’ampleur de la déconnexion du monde de la finance par rapport à la réalité, la manipulation qui a eu lieu ces derniers jours est un bon exemple : Robinhood est une plateforme de traders « non-professionnels » récemment née, qui, grâce à ses solutions d’investissement, a permis à de nombreuses personnes inexpérimentées de dépenser « l’argent de poche » de Trump en bourse. Cet article du Wall Street Journal l’explique bien. Pour simplifier, de nombreux investisseurs non professionnels ont utilisé cette plateforme et d’autres plateformes pour « novices », afin de créer un effet de bulle (probablement non coordonné et donc involontaire) sur de nombreuses actions d’entreprises numériques. Sauf qu’alors, étant donné l’inexpérience de ces investisseurs, beaucoup ont finalement perdu les sommes initialement investies et, pour certains, « l’argent de poche » donné par Trump. Puis… le gros poisson est venu créer un enfer. Softbank a agi comme un cuirassé à la bourse en achetant des options, des options d’achat et autres, en pompant toutes les actions numériques.

La Fed s’est assez irritée du comportement de Softbank, qui a en fait déchargé 4 milliards en options, calls, etc. On comprend maintenant bien pourquoi, au moins en partie, le galop des titres numériques, avec en tête les 4 « magnifiques », Amazon, Facebook, Apple et Google, a été une bulle.

La banque est célèbre pour son fonds Vision, qui est basé sur le célèbre paradis fiscal de l’île de Jersey (où l’on ne sait pas d’où vient l’argent qui arrive et où souvent aucune question n’est posée). Softbank a investi dans le passé, en faisant exploser le cours des actions concernées, dans Uber et Wework. Il reste à comprendre quel niveau de dommages la Softbank a apporté au Nasdaq. Mais cela donne une idée de la manipulation du marché boursier.

La finance et d’autres choses sous le radar

Pour comprendre la gravité de la situation, il est utile de lire le rapport du Fonds monétaire international. C’est un document lourd, mais en voici un bref résumé. Le secteur financier du crédit aux entreprises est soumis à de fortes tensions ; dès mars 2020, il ne faisait pas de miracles, et encore moins maintenant.

À ce scénario, il faut ajouter le secteur de la dette immobilière. Ils étaient autrefois appelés CDO, aujourd’hui ils sont appelés CLO. Toutes les grandes banques sont fortement exposées. Cependant, l’une des principales universités économiques américaines, Wharton, affirme que les CLO sont, bien que sous une forme similaire aux CDO, très éloignés de leurs cousins, et ne provoqueront pas de crises financières…

En admettons que les CLO ne dérangent pas, parlons des CMBS (Commercial Mortgage-Backed Securities). Les CMBS sont, pour faire simple, l’équivalent des CDO. Ce sont des dettes qui soutiennent les centres commerciaux. En tout cas, les CMBS font l’objet de spéculations ces mois-ci. Les fonds commencent à manquer. Une transaction récente qui peut servir d’exemple est celle d’un fonds spéculatif au sein de Private Equity Apollo Global Management. Ils ont « attaqué » les centres commerciaux par le biais du CMBX6 et ont rapporté 100 millions de dollars de gains. Ils sont les premiers, il est difficile de penser qu’ils seront les derniers. Les journaux l’ont déjà surnommé « The Big Short 2.0 » en l’honneur du film du même nom.

En outre, même les zombie companies méritent une brève mention. Lorsque Trump a « tiré » ses aides, beaucoup d’argent a été investi dans ces entreprises, de grands groupes dont les modèles économiques sont morts, mais avec de bons lobbyistes. Avec ces milliards immédiatement empochés, ils ont poursuivi leurs campagnes pour acheter leurs propres actions à la bourse (en fait, pour en gonfler la valeur) et faire supporter les coûts sociaux (chômage et licenciements) à l’État. Imaginez les dommages causés à l’économie lorsque certains de ces zombies commencent à s’effondrer, sans que l’État ne leur accorde de soutien financier. Je ne vais pas continuer, mais la lecture de l’analyse du Financial Times qui traite du grave danger pour les marchés et l’emploi des sociétés zombies en donne une juste idée, ou mieux encore le magnifique travail d’analyse de la BRI (Banque des règlements internationaux).

Il y a aurait encore bien davantage à dire à propos des autres calamités qui affecteront les États-Unis et, par conséquent, nous à partir d’octobre :

  • La Chine va se débarrasser de certaines obligations. De plus de 1 000 milliards de dollars à 800 milliards. Bien sûr, l’argent est toujours de l’argent, mais il est question de se débarrasser de 20 %. S’agit-il d’un mouvement tactique dans l’économie des négociations avec les États-Unis ou d’un projet à long terme ? L’avenir le dira.
  • La crise des agriculteurs américains, les créances douteuses des financements prédateurs américains et, par conséquent, les suicides qui en découlent. 
  • La Fed émet des liquidités faciles sur le marché pour le fluidifier, gelant effectivement les taux d’intérêt à zéro pendant des années.
  • Les élections américaines voient Trump de plus en plus menacé. 
  • Les Millennials, dont 52 % sont retournés vivre chez leurs parents (à des niveaux jamais vus depuis la grande dépression de 1929), qui ne dépensent donc pas en loyers de biens immobiliers, de services publics, etc.
  • L’échec de l’industrie américaine du fracking (pétrole et gaz) avec des conséquences énergétiques mondiales.
  • Warren Buffett, un des ultra-riches connu pour avoir gagné de l’argent en investissant à la bourse avant les grandes crises, achète comme un fou dans des actions de sociétés qui extraient de l’or (il a pourtant toujours affirmé que l’or est inutile) et admet que la bourse est en situation de bulle.

Il s’agit d’une liste non exhaustive, qui mérite un examen beaucoup plus approfondi. Le point, cependant, est le suivant : la crise d’octobre frappera d’abord les États-Unis, mais ensuite, comme pour toute crise, elle s’étendra. Je me demande… l’Europe, ses États membres (surtout ceux dont les économies sont les plus fragiles, comme l’Italie), ses entreprises, ses politiciens et ses citoyens sont-ils conscients de ce que j’ai mentionné plus haut ? Mais surtout, sont-ils préparés à ce qui va arriver ?