Le 29 mai 2005, la France a vu le « non » l’emporter au référendum sur le traité établissant une constitution pour l’Europe. Le début d’une profonde crise de légitimité, débouchée sur une sorte de dépression institutionnelle, un peu refoulée. Trois points + un pour commémorer ce non-anniversaire.

  • France-Union, une relation paradoxale. Selon une longue enquête signée Chopin/Bertoncini, la France entretient une relation complexe et paradoxale à la construction européenne, « aujourd’hui comme en 2005 ».1
Brexit Frexit
  • Comprendre le clivage européen. Dans un long entretien à plusieurs voix, Thomas Piketty montre qu’il y a une tendance comparable entre 2005 et Brexit. « L’Union européenne a été le laboratoire par excellence de la libre circulation des biens et des capitaux, qui était censée mener à la prospérité partagée, mais qui n’a fait qu’accroître les inégalités. Si l’Union ne change pas radicalement le cours de sa politique, la sortie de ces contradictions impliquera des tensions très vives, des déconstructions et des reconstructions. »2
  • « Depuis trente ans on a tenté de ‘vendre’ l’Union des Européens comme du dentifrice, de ‘cibler’, ‘diversifier’, ‘démultiplier’, ‘interpréter’, ‘traduire’ — en vain, largement. Ce qu’il nous faut, en effet à présent, c’est une reformulation théorique complète, à la mesure ce cette ambition formidable et sans équivalent de créer autrement que par le conflit et la contrainte un espace d’appartenance politique nouveau ». Pascal Lamy revient sur l’exigence d’une anthropologie européenne.3
Volonté exprimée de rester dans l'Union européenne (UE), exprimé en %

Nota bene  : La séquence Covid-19 a montré des expériences concrètes d’européanisation du politique : chefs d’État et de gouvernement n’hésitent plus à interpeller directement l’opinion publique d’autres pays européens.4