Paris. Du confinement national aux restrictions ciblées, les mesures prises par les Etats européens diffèrent autant par leur intensité que par le calendrier qu’elles suivent, avec des dates de mise en place hétérogènes. A ce jour, au moins sept pays européens seront passés par une phase de confinement national : l’Italie, l’Espagne, la France, la Belgique, le Luxembourg, la Lituanie et la République tchèque. L’éventail de mesures de restrictions se décline ensuite suivant les pays européens, de la même façon que la politique choisie pour la gestion des frontières.1

Sur le plan de l’échéancier, c’est la stratégie du Royaume-Uni qui se démarque le plus par son calendrier décalé pour la mise en place des premières mesures de restrictions : la fermeture des écoles et des établissements de loisirs n’a été rendue obligatoire qu’à partir du 20 mars2. Entre la volonté de ne pas dépasser la capacité des divers systèmes de santé et celle de limiter les effets des mesures sur l’économie, chaque Etat doit aussi s’adapter à la situation sanitaire exceptionnelle en faisant avec sa constitution et ses traditions politiques. L’exemple de l’Espagne est parlant. En Espagne, c’est notamment la question de l’articulation entre la réponse de l’Etat central et celle des différentes communautés autonomes qui s’est posée : la Catalogne, la Galice et le Pays Basque avaient en effet pris des dispositions avant la mise en place des mesures nationales.3

Il est donc à noter qu’au sein de l’UE, ce sont les Etats qui sont au pilotage et à l’initiative de ces mesures politiques, et non l’Union. Si une partie de la réponse économique à la crise du coronavirus est en bonne voie pour se déployer au niveau européen en accompagnement des réponses nationales – via une réponse européenne monétaire comme budgétaire4 –, la réponse sanitaire reste pour l’instant l’apanage des Etats membres.