« Arctic, Territory of Dialogue » : la coopération politique comme condition au développement économique

Saint Pétersbourg. Le 10 avril 2019 s’est clôturé le cinquième Forum International Arctique, organisé à Saint Pétersbourg à l’initiative du Kremlin¹. Cette édition a rassemblé 50 % de participants supplémentaire par rapport à la précédente édition, issus de deux fois plus de pays². Cette mondialisation de l’intérêt pour la région arctique est bien à l’image de l’internationalisation des enjeux depuis une dizaine d’années³, dont la Russie compte bien bénéficier.

S’il faut retenir une seule information de ce forum, c’est sans aucun doute la volonté claire et décomplexée de Moscou de poursuivre et d’intensifier le développement économique en direction de ses territoires et mers arctiques. Le développement commercial de la Route maritime du nord et l’exploitation du sous-sol étaient au cœur des discussions, ce qui est peu étonnant quand on sait que l’Arctique russe représente 20 % du PIB et des exportations du pays, et 10 % des ressources liées au pétrole et au gaz⁴. Le forum était décidément très tourné vers l’économie, avec des grandes entreprises omniprésentes⁵, alors que les questions environnementales étaient absentes ou reléguées au rang de faire-valoir d’un développement plus ou moins “durable”.

Plus que jamais, le déploiement d’investissements et de technologies dans l’Arctique nécessite un climat politique apaisé. Le nom de l’événement, “Arctic, Territory of Dialogue“ donnait le ton. Aux côtés du président Poutine, la séance plénière a réuni les chefs d’État de l’Islande, de la Norvège, de la Suède et de la Finlande, qui tous ont réaffirmé leur intérêt dans la coopération politique et économique circumpolaire.⁶