Paris. Après des signatures controversées en Italie, la présence de Xi Jinping a conclu sa visite en France, qui a résulté en la conclusion de traités significatifs pour l’Europe et la Chine. Un symbole de coopération en vue des tensions croissantes trans-pacifiques, et des discordes au sein de l’Union Européenne.

L’arrêt à Monaco constituait la première visite officielle du Président chinois dans cet État, un pays « pas très grand, mais qui est l’un des plus amicaux envers la Chine » selon les paroles du Ministre des Affaires étrangères chinois Wang Yi1 . La visite avait été programmée en soutien à la reconnaissance de Huawei et du développement du réseau 5G dans la principauté.

Mais d’autres accords ont été signés entre la France et la Chine pour renforcer les liens commerciaux, notamment le lancement d’une alliance entre fonds d’investissements chinois et français, un modèle qui sera développé en Allemagne et en Italie. Cette alliance permettrait aux fonds français (Eurazéo et BNP Paribas) et chinois (CIC), d’investir ensemble dans des entreprises françaises souhaitant se développer en Chine2 . De plus, Airbus a signé un accord d’une valeur de 30 milliards d’euros avec China’s Aviation Supplies Holding Company, une victoire pour les français face au concurrent américain Boeing3 . Un contrat bien commercial, mais avec une certaine valeur politique, remarque Benjamin Carantino du Groupe d’Etudes Géopolitiques (GEG) : les 290 A320 achetés sont le reflet exact d’un projet de contrat avec Boeing évoqué le mois dernier (achat de 737 max, le concurrent de l’A320, actuellement en grosses difficultés suite à deux accidents) et suspendu sine die par les tensions commerciales. Le contrat avec Airbus met la pression sur Trump et le met en danger en interne vis à vis du Parti Républicain, proche de l’industrie.

Cependant, les dirigeants de l’UE n’ont pas manqué de souligner à Paris l’urgence de consolider une stratégie européenne commune face à la Chine, compte tenu des réponses divergentes des États membres aux demandes de l’Empire du milieu, une situation qui tend à diminuer l’unité européenne et l’autorité bruxelloise4 .

Perspectives :

  • 9 avril 2019 : Sommet UE-Chine.
  • On peut s’attendre à une consolidation des liens sino-européens, mais aussi à un nouveau stimulus pour repenser le renforcement de la gouvernance européenne face à ses concurrents chinois et américain.

Sources :

  1. DRIF Anne, MADELIN Thibaut Le fonds souverain chinois CIC signe une alliance avec Eurazeo et BNP Paribas, Les Echos, 26 mars 2019.
  2. PFEIFER Sylvia, MALLET Victor, Airbus snaps up 30bn EUR China aircraft order, Financial Times, 26 mars 2019.
  3. STAM Claire EU tells China to rebalance relation as no longer developing nation, Euractiv, 26 mars 2019.
  4. Une nouvelle perspective pour élargir les horizons – le Ministre des Affaires étrangères Wang Yi commente la visite officielle de Xi Jinping en Italie, à Monaco et en France, Xinhua Net, 27 mars 2019.

Clémence Lizé

Sources
  1. Une nouvelle perspective pour élargir les horizons – le Ministre des Affaires étrangères Wang Yi commente la visite officielle de Xi Jinping en Italie, à Monaco et en France, Xinhua Net, 27 mars 2019.
  2. DRIF Anne, MADELIN Thibaut Le fonds souverain chinois CIC signe une alliance avec Eurazeo et BNP Paribas, Les Echos, 26 mars 2019.
  3. PFEIFER Sylvia, MALLET Victor, Airbus snaps up 30bn EUR China aircraft order, Financial Times, 26 mars 2019.
  4. STAM Claire EU tells China to rebalance relation as no longer developing nation, Euractiv, 26 mars 2019.