zczyrbskie Jezioro. Du 11 au 13 octobre 2018 a eu lieu la réunion annuelle des représentants des pays du Groupe de Visegrád (V4). Différentes visions du fonctionnement de l’Union ont souligné le manque croissant d’unité parmi les membres du Groupe. Néanmoins, la volonté d’agir ensemble pour l’avenir demeure le moteur de cette initiative.

Lors de la réunion des chefs d’État et des représentants des ministères de l’intérieur, il a été jugé nécessaire de discuter des projets de modification du système d’organisation de Frontex. Selon V4, Frontex ne devrait jouer qu’un rôle auxiliaire, puisque ce sont les États qui sont responsables de la défense de leurs frontières. Cette position indique un renversement de front : en juin 2018, V4 a aussi créé un groupe de travail spécial sur les modifications proposées, en supposant que Frontex devait être renforcée. En octobre 2018, au contraire, il critique Frontex pour ingérence excessive dans les compétences des États.

Les présidents des pays du Groupe de Visegrád ont discuté des migrations, du futur budget de l’Union, de sa situation après le Brexit et de la politique énergétique. Il y eut également des discussions liés au Nord Stream 2 qui ont révélé certaines divergences. Alors que la Pologne et la Slovaquie s’opposent clairement à la construction du gazoduc, la Hongrie et la République Tchèque conservent une certaine neutralité face à la mise en œuvre de cet investissement germano-russe. Il n’y a pas d’unité dans le Groupe, non seulement dans cette affaire, mais aussi dans beaucoup d’autres. Toutefois, en ce qui concerne les migrations, tous les pays parlent d’une seule voix. Andrzej Duda, président de la Pologne, a souligné après le rencontre que le moment était bien choisi pour le V4 dans cette affaire (1).

Cependant, en ce qui concerne la Russie, l’hostilité de la Pologne est clairement catégorique. Les Slovaques soutiennent cette position, mais leur approche est plus mesurée. Quant à la République Tchèque et la Hongrie, ils sont même pro-russes. La troisième réunion informelle des présidents des parlements s’est néanmoins achevée en mettant l’accent sur la volonté d’agir ensemble à l’avenir.

Les réunions communes sont toujours une occasion pour le V4 d’élaborer une position commune sur le forum européen et des projets de coopération commune pour l’avenir. Cependant, les intérêts divergents des pays du Groupe amènent souvent à penser qu’il ne cherche qu’à survivre. Néanmoins, ces pays ont besoin de cette plateforme de coopération pour souligner leur caractère distinct et en même temps leur appartenance à l’Europe vis-à-vis de leurs voisins.

Perspectives :

  • Le président du Conseil national de la République slovaque, Andrej Danko, a annoncé qu’à la mi-novembre les présidents des parlements V4 rencontreraient des représentants du Bundestag et de l’Assemblée nationale française. Des réunions avec des parlementaires du Benelux et des États baltes sont également prévues.

Sources :

  1. Présidence de la République polonaise, President sums up the Visegrad Group summit, 12.10.2018.

Kinga Torbicka