Ürümqi. Le Président de la région autonome du Xinjiang, Shohrat Zakir, a affirmé que les camps d’internements des Ouïghours, fermement dénoncés par le Comité des Nations unis pour l’élimination de la discrimination raciale, étaient en vérité des centres de “formation professionnelle”. Selon Zakir, Pékin prétend y améliorer les compétences professionnelles et linguistiques de cette minorité turcophone, afin de faciliter leur insertion dans le marché du travail chinois (1).

Le Xinjiang est soumis à des mesures de sécurité drastiques, comme en atteste l’omniprésence de caméras de surveillance, de nombreux prélèvements ADN ou encore l’installation obligatoire de puces GPS dans les voitures (3). Tous ces éléments soulignent les efforts du gouvernement pour contenir la propagation de l’islamisme radical et des sentiments séparatistes. Shohrat Zakir affirme que ces mesures ont précisément permis de sécuriser et stabiliser la région. Il assure également que les “stagiaires” sont traités avec respect et humanité. Néanmoins, de nombreuses ONG révèlent une tout autre réalité, où les détenus subiraient un lavage de cerveau, les obligeant à abandonner leurs convictions religieuses (2).

Mis en place par les autorités chinoises plusieurs mois auparavant, ce programme d’internement a été l’objet de nombreuses critiques de la part de l’Occident. Les États-Unis et l’Union ont tous deux dénoncé cette campagne de répression. Après en avoir nié l’existence, la Chine a donc changé de position et défend à présent ses centres de formation professionnelle. Par ailleurs, le média Global Times, proche de la ligne éditoriale de l’agence nationale Chine nouvelle, accuse l’Occident de vouloir “sacrifier la stabilité du Xinjiang et la vie de centaines de milliers de chinois pour une seule victoire géopolitique sur la Chine” (3).

Sources :

  1. Pour Pékin, ses camps d’internement pour Ouïghours sont des centres de « formation professionnelle », France 24, 17 octobre 2018.
  2. Governance in Xinjiang deserves respect, Global Times, 15 octobre 2018.
  3. PLUYETTE Cyrille, La Chine défend son programme d’internement de musulmans, Le Figaro, 17 octobre 2018.

Hugo Alias