Saint-Petersbourg. Les deux entreprises avaient conclu fin 2016 un accord par lequel OMV acceptait d’échanger 38,5 pour cent de ses actifs en Norvège contre 24,98 pour cent d’une section du gisement gazier d’Ourengoï de Gazprom en Sibérie. Mais ce projet a été enterré (1) par la conclusion d’un nouvel accord en vue de négocier la vente de parts du champ d’Ourengoï à OMV, selon un communiqué de la compagnie autrichienne. Le nouveau protocole a été signé par les dirigeants d’OMV et Gazprom à Saint Petersbourg mercredi, en présence de Vladimir Poutine et Sebastian Kurz. L’objectif d’une participation autrichienne à hauteur de 24,98 pour cent reste inchangé et le montant de la transaction devra être « négocié en toute bonne foi ».

OMV dispose de liens privilégiés avec la Russie : elle est la première entreprise d’Europe occidentale à avoir signé un contrat long terme de fourniture de gaz naturel avec l’URSS en 1968. L’accord de 2016 a échoué du fait des réticences de la Norvège à voir le groupe russe accéder à sa zone côtière sous-marine, selon les spécialistes du secteur de l’énergie. Des craintes partagées par ses voisins.

En effet, la Suède s’inquiète d’une possible utilisation du gazoduc Nord Stream 2 par les Russes pour avancer leurs positions militaires dans la Baltique. La visite en Suède, fin août 2016, du vice- président américain, Joe Biden, a encouragé le gouvernement suédois à manifester une opposition plus ferme à l’égard du projet (2). A l’instar de la Suède, le Danemark se méfie d’un accroissement de l’influence russe en Europe. Une loi amendée par le parlement danois le 30 novembre 2017 accorde au ministère des Affaires étrangères le droit d’interdire la construction du gazoduc dans les eaux territoriales danoises pour des raisons de défense et sécurité nationale. La loi est entrée en vigueur le 1er janvier 2018.

Perspectives :

  • Les deux groupes espèrent boucler leurs négociations « début 2019 ». OMV avait déjà finalisé fin 2017 le rachat à l’Allemand E.on du quart d’un des principaux champs gaziers russes, Yuzhno-Russkoye, pour 1,72 milliard d’euros. Selon OMV, la participation du groupe autrichien dans le projet Atchimov du champ gazier d’Ourengoï, représentera des réserves de 560 millions de barils équivalent pétrole et une production de 80 000 barils équivalent pétrole par jour.

Sources :

  1. Le groupe autrichien OMV veut acheter des actifs à Gazprom au lieu de les échanger, AFP, 03/10/2018.
  2. GOTKOWSKA Justyna, SZYMANSKI Piotr, The Nordic countries on Nord Stream 2 : between scepticism and neutrality, OSW, 12/10/2016.