Washington. Les États-Unis ont annoncé une troisième vague de droits de douane sur les marchandises importées de Chine. Après les deux premières listes publiées en juillet et août derniers, l’administration Trump a lancé de nouveaux tarifs sur les biens pour une valeur totale de plus de 200 milliards de dollars.

Les mesures protectionnistes seront mises en place à partir du 24 septembre et représenteront environ 10 % de la valeur des produits importés. Les droits de douane passeront ensuite à 25 % à compter du 1er janvier 2019 si Beijing et Washington ne parviennent pas à un accord satisfaisant qui rééquilibre, de l’avis de l’administration Trump, les relations commerciales entre les deux pays. Les nouveaux droits couvriront un large éventail de produits, bien que les produits électroniques grand public, tels que les appareils Bluetooth ou les montres intelligentes, aient été exemptés. La Chine, pour sa part, a déjà annoncé, en guise de représailles, l’imposition de droits de douane sur les produits américains s’élevant à 5 % et 10 %, d’une valeur d’environ 60 milliards de dollars.

Les tarifs douaniers appliqués par l’administration Trump ont donné lieu à divers doutes, d’abord et avant tout à l’intérieur même des États-Unis. Le président de la Consumer Technology Association, Gary Shapiro,a souligné que « le Congrès n’a pas donné au président ou au représentant commercial un chèque en blanc pour mener une guerre commerciale » (1). D’autant plus que les frictions entre Washington et Pékin ouvrent des marges de manœuvre intéressantes pour les rivaux économiques des États-Unis dans leurs relations commerciales avec la Chine et son marché rentable, à commencer par les entreprises basées au Mexique, au Japon et dans l’Union européenne (3).

Perspectives :

  • Les mesures protectionnistes de l’administration Trump risquent d’être un boomerang pour la Maison-Blanche. S’il est vrai que les relations commerciales entre la Chine et les États-Unis sont déséquilibrées en faveur de la Chine, d’un point de vue macroéconomique, les choses tendent à se rééquilibrer, puisque Pékin est le premier acheteur de la dette extérieure américaine. La poursuite de la guerre commerciale risquerait donc d’avoir un impact profond sur la stabilité économique des États-Unis à moyen et long terme.
  • L’Union suit de près l’escalade entre la Chine et les États-Unis. D’une part, les entreprises européennes peuvent profiter des fenêtres d’opportunité que les tensions sino-américaines peuvent ouvrir. D’autre part, Washington reste le principal allié stratégique de l’Europe, et son affaiblissement serait contre-productif. N’oublions pas, à cet égard, qu’à la suite de l’accord de juillet dernier, l’Union est devenue le premier importateur de soja des États-Unis, avec une augmentation de 133 % par rapport à l’année précédente (2).

Sources :