Moscou. Interdite et théoriquement bloquée en Russie, l’application de messagerie instantanée Telegram fut la troisième la plus utilisée lors du match d’ouverture de la Coupe du monde par les personnes présentes dans et autour du stade Loujniki, ainsi que dans la fan zone située au sud de l’enceinte sportive. Elle était devancée par WhatsApp et Viber (1). La plupart des utilisateurs de Telegram étaient russes, et ce malgré le blocage de l’application ordonnée par la justice en avril dernier (2).

Roskomnadzor, l’organe chargé de mettre en oeuvre ce blocage, a depuis échoué à effectivement empêcher la messagerie de fonctionner en Russie, en perturbant au passage de nombreux services russes et étrangers (3). En pratique, l’application fonctionne aujourd’hui même sans l’usage d’un VPN, outil qui s’avérait nécessaire les premières semaines de l’interdiction.

L’attaque contre  la messagerie anciennement basée à Berlin a fait l’objet de nombreuses critiques et d’une importante manifestation. Le 7 juin dernier, le président Vladimir Poutine a déclaré qu’il faudrait trouver une mesure “civilisée” concernant le blocage, et a affirmé ne pas vouloir faire interdire d’autres messageries ou réseaux sociaux comme Instagram et YouTube (4).

Perspectives :

  • Telegram a déposé deux requêtes devant la Cour européenne des droits de l’homme. L’institution basée à Strasbourg doit encore donner suite à ces dossiers.

Sources :

  1. GORDEEV Vladislav, Путин призвал к « цивилизованным » решениям из-за блокировки Telegram, RBC, 2018.
  2. ROTH Andrew, Moscow court bans Telegram messaging app, The Guardian, 2018.
  3. TISHINA Julia, Болельщики передали Telegram, Kommersant, 2018.
  4. IP-адреса « В контакте », « Яндекса », Twitter и Facebook попали в реестр запрещенных сайтов, Vedomosti, 2018.

Pour savoir en plus :

DEPREZ Fabrice, Ce que le fiasco Telegram révèle de l’Etat russe, Le Grand Continent, 5 Juin 2018.