Luanda. Promu numéro un de la défense angolaise, le général António Egídio de Sousa Santos a exercé les fonctions de chef d’état-major général adjoint chargé de l’éducation patriotique des Forces Armées Angolaises (FAA). À ce poste, à l’époque de Dos Santos, il était connu du doux nom de ”Disciplina” et était en étroite relation avec l’équipe chargée de purifier l’armée en 2014. À présent, son remplaçant à la tête des FAA est sous surveillance, de même que le propre frère du président Joao Lourenço, le général Sequeira João Lourenço, chef adjoint du bureau de renseignement de la présidence en charge de surveiller l’armée, la police et la garde nationale. Avec la destitution du général d’armée Geraldo Sachipengo Nunda (un transfuge de l’UNITA associé à la campagne anticorruption du président Lourenço) du poste de chef d’état-major général des FAA, le même jour que Filomeno Dos Santos, le responsable du fonds souverain angolais, les anciens des FAPLA (les forces armées du MPLA) reprennent leur emprise totale sur les FAA. Ils ont maintenant obtenu ce qui leur avait échappé un temps : l’armée est réinsérée dans la présidence, alors que Dos Santos restait un ingénieur monté dans le parti grâce à la confiance des soviétiques.

Une face intéressante de cet aggiornamento kaki doit être rappelée : António Egídio de Sousa Santos a aussi été Secrétaire général adjoint de la CEEAC, chargé du Département de l’Intégration humaine, de la Paix, de la Sécurité et de la Stabilité, avant de devenir le nouveau chef d’état-major du nouveau président angolais, Lourenço. Il sera soutenu dans le contrôle de l’environnement régional de l’Angola par le général José Luís Caetano Higino de Sousa qui prend la tête du renseignement extérieur. Ce dernier a confirmé le 25 mai l’intention de son pays de jouer un rôle déterminant dans son aire géographique où l’on compte le géant qu’est la RDC mais aussi la région des grands lacs. En effet, son propos portait sur “le rôle stratégique dans l’Angola dans la consolidation de la paix et de la sécurité dans la région des Grands Lacs”.

Le président Macron et la diplomatie française étaient donc dans l’air du temps ces derniers jours en associant le président rwandais Kagame et le président Lourenço dans le leadership que le premier va exercer sur l’Afrique à travers sa présidence de l’Union Africaine et le second sur la CEEAC qui intègre aussi la CEMAC.

Perspectives :

  • On constate l’ascension de sécurocrates débarrassés des scories de la guerre civile, encore peu mouillés dans la corruption et qui ne sont pas nés à Luanda. Paris a sans doute trouvé un allié indispensable et plus sûr de lui dans la région où la CEMAC semble au bord du gouffre et la zone des Grands Lacs se rappelle toujours au bon souvenir de Paris et de Bordeaux. Il n’est pas sûr toutefois que les militaires français sachent trouver avec leurs homologues angolais un véritable terrain d’entente.

Sources :

  1. Accord, n° 15 , 2004.
  2. General Zé Maria’s Partisan plot to destabilize the army, Maka Angola, 2 juillet 2014.
  3. MARQUES DE MORAY Rafael, Behind the smoke screen : an authoritarian president, Maka Angola, 4 mai 2018.
  4. TIBURCIO James, Paz e guerra em Angola : um estudo exploratorio.
  5. General José Luis Caetano Higino de Sousa “Zé Grande” é o novo DG do SIE, Vivencias Press News, 23 avril 2018.