Bruxelles/Pékin. Selon le quotidien allemand Handelsblatt, 27 des 28 ambassadeurs des Etats membres de l’Union à Pékin se seraient mis d’accord sur un rapport critiquant le projet chinois “One Belt one road”, quelques semaines avant le sommet avec la Chine. Le projet chinois est considéré comme allant à l’encontre des règles commerciales défendues par l’UE, favorisant les entreprises d’Etat chinoises et manquant de transparence et de réciprocité. Seul l’ambassadeur hongrois se serait opposé à ce texte.

Les critiques adressées au projet chinois ne sont pas nouvelles. Le président Macron avait déclaré lors de sa récente visite en Chine que « ces routes ne peuvent être les routes d’une nouvelle hégémonie qui viendrait mettre en état de vassalité les pays qu’elles traversent ». L’information du Handelsblatt permet cependant de mettre en lumière les divisions en Europe sur la Chine et la capacité des autorités chinoises à bloquer des décisions européennes prises à l’unanimité en investissant politiquement et économiquement dans quelques pays clés. C’est également la conclusion d’un récent rapport allemand publié par le GPPi et le MERICS qui évoque un « ensemble complet et flexible d’outils d’influence plus subtils visant trois cibles principales : les élites politiques et économiques, les médias et l’opinion publique, et la société civile et le monde académique »1.

L’inquiétude est croissante en Europe et à Bruxelles face à cette capacité chinoise à diviser l’UE, en témoigne l’ancien vice-chancelier allemand Sigmar Gabriel demandant à la Chine de respecter une « politique de l’Europe unique » ou les craintes croissantes à Berlin, Paris et Londres concernant les successifs sommets 16+1, comprenant la Chine et 16 pays d’Europe centrale et orientale dont 11 Etats membres de l’UE, qui perdurent depuis 20122.

Perspectives :

  • Juin 2018 : L’enjeu du 20ème sommet UE-China sera pour l’UE d’afficher une position commune face à la Chine, adoptant une stratégie consensuelle entre ses Etats membres alors même que la Hongrie de Victor Orban a clairement affiché que si l’UE ne pouvait pas participer à la construction d’infrastructures dans le bureau, le pays « se tournera vers la Chine ».
  • Fin 2018 : Le 7ème sommet 16+1 entre la Chine et les pays d’Europe centrale et orientale se tiendra en Bulgarie.