Politique

Long format

Donald Trump, que le secrétaire général de l’OTAN Mark Rutte appelle déjà «  papa  », cherche à transformer la société et la politique américaines dans un projet radical  : d’abord la monarchie — puis l’empire.

Mais la trajectoire qu’il veut imposer à l’Amérique et à l’Europe n’est pas irrésistible.

Pour l’historien Gary Gerstle, en l’absence de politique économique claire, le projet révolutionnaire trumpiste pourrait s’effondrer sous le poids de ses contradictions profondes.

Dans une semaine marquée par les sommets européens et internationaux, le chancelier allemand a tracé devant le Bundestag son programme politique et géopolitique pour la République fédérale.

Cette nouvelle Zeitenwende pourrait se résumer en une ligne  : face à la «  nouvelle normalité géopolitique  », il faut une politique économique stratégique.

Nous traduisons et commentons ligne à ligne son discours à lire absolument pour comprendre l’Allemagne qui vient.

Les Alliés viennent d’accepter de porter leurs budgets de défense à 5  % du PIB d’ici 2035.

Trump — qui a qualifié le sommet de «  succès monumental  » — a accepté de réaffirmer le soutien américain à long terme face à l’Ukraine contre la Russie.

Pourtant, rien n’est vraiment réglé dans l’Alliance atlantique.

Nous traduisons et commentons une déclaration qui entérine une avancée majeure tout en révélant des dissensions transatlantiques profondes.

La Russie a «  fermement condamné  » l’attaque américaine de la nuit dernière.

Mais il suffit de lire attentivement les dernières prises de parole de Vladimir Poutine au Forum de Saint-Pétersbourg — que nous traduisons et commentons ici — pour comprendre qu’un ajustement stratégique est en cours.

Incapable de soutenir l’ouverture d’un nouveau front au sud, la Russie pourrait, par réalisme, voir à nouveau sa stature internationale diminuée en décidant d’abandonner le régime iranien à Israël et aux États-Unis — en soulevant des interrogations sur sa solvabilité géopolitique.

Ces derniers mois, Moscou a beaucoup misé sur son partenariat avec Téhéran.

Mais depuis le lancement par Israël de l’opération Am Kalavi, une peur saisit les propagandistes du Kremlin  : et si, après celui d’Assad en Syrie, le régime des mollahs tombait aussi  ?

Comme le résume une agence de presse en Crimée  : «  voilà la leçon pour la Russie  : si tu recules, on te frappe encore plus fort.  »

À Fort Bragg, le président américain a transformé un passage en revue militaire en meeting politique, obligeant des militaires en uniforme sélectionnés pour leur loyauté à l’acclamer.

Après l’envoi de Marines à Los Angeles et juste avant la grande parade militaire qui aura lieu à Washington pour son anniversaire, il s’agit d’une étape de plus dans la transformation des États-Unis.

Nous traduisons son discours aux accents guerriers.

Un groupe de personnalités issues majoritairement de l’aile gauche du SPD vient de dévoiler un «  manifeste  » pour la paix en Europe.

Truffé d’éléments de propagande du Kremlin et déconnecté du contexte stratégique européen, il illustre la présence influente au sein du partenaire de coalition de Friedrich Merz d’une aile pro-Moscou.

À deux semaines du congrès du parti qui désignera une nouvelle direction et le dotera d’un nouveau programme, il pourrait s’agir d’une manœuvre de déstabilisation de la GroKo.

Nous le traduisons et le commentons ligne à ligne.

Souvent présenté comme un modèle de résistance à Trump, le Mexique dirigé par l’héritière politique d’AMLO Claudia Sheinbaum est en train de connaître un tournant inquiétant.

Pour la politologue mexicaine Denise Dresser, le vote du 1er juin pour élire les magistrats du pays met fin à trois décennies d’État de droit  : le parti au pouvoir contrôle désormais les tribunaux mexicains.

Au prétexte de vouloir renforcer la démocratie par la «  volonté du peuple  », il remet le pays sur la pente d’un régime autoritaire.

Écouté par Bernie Sanders et AOC, le sociologue et théoricien radical est en train de construire une stratégie pour enrayer la contre-révolution de Donald Trump.

Avec une plateforme électorale fondée sur le «  populisme économique  » et une nouvelle génération d’élites politiques, il soutient que certaines batailles décisives pourraient ouvrir un chemin vers la victoire. Mais pour cela, le Parti démocrate doit changer — de fond en comble.

De passage à Paris, nous l’avons rencontré.

Curtis Yarvin, Bronze Age Pervert, Marc Andreessen. Dans les écrits de la nébuleuse composite du canon trumpiste, un nom revient souvent  : Friedrich Nietzsche.

Érigé en saint-patron, l’auteur de Zarathoustra est pourtant l’objet d’un contresens total par les techno-césaristes de la Silicon Valley.

Patrick Wotling, l’un des plus grands spécialistes de Nietzsche, tente d’expliquer pourquoi.