Femmes en lutte

On lit la plupart du temps ici des analyses, des pièces de doctrines, des textes qui cherchent à cartographier, à prendre du recul face au vertige de nos années Vingt.

 

Cette série d’été cherche à faire autre chose. 

 

En écoutant la parole de douze femmes engagées, en lutte, nous ouvrons dans la revue une brèche vers  les lieux les plus intenses de la planète. La force subjective de la politique s’y fait jour.



Narges Mohammadi, prix Nobel de la Paix : une lettre inédite depuis la prison des femmes

Asie Intermédiaire
Long format

Depuis septembre 2022, le mouvement iranien s’est mondialisé — au point de devenir un catalyseur d’autres luttes. Nous croisons les regards de quatre femmes et militantes engagées, issus de quatre pays différents, pour comprendre comment les manifestations en Iran résonnent avec leurs propres engagements politiques. Pour elles, les femmes iraniennes mènent un combat universel.

Pourtant interdites dans la loi tanzanienne, les mutilations génitales féminines sont toujours pratiquées dans des villages tenus par des chefs traditionnels locaux. Rhobi Pristiana Samwelly, elle-même survivante d’une excision subie à l’âge de treize ans, revient dans cet entretien sur son parcours en tant que militante pour les droits des femmes.

Depuis la tentative échouée de coup d’État en 2016, le régime de Recep Tayyip Erdoğan mène une repression féroce au sein de la société turque. Des militants, des intellectuels et des journalistes sont arrêtés  ; plusieurs médias contraints à la fermeture  ; des personnes se voient retirer leur passeport, perdent leur emploi. Dans un contexte économique marqué par une inflation galopante et malgré les menaces d’arrestations dont elle est la cible, Nuray Simsek poursuit son engagement en faveur du respect des droits humains et appelle l’opposition politique à l’union.

Alors que les minorités sikh et hindou apparaissaient déjà comme des cibles privilégiées dans la société afghane, le retour des talibans au pouvoir a aggravé les menaces dont elles font l’objet. Contrainte à l’exil, la médecin et ancienne sénatrice du gouvernement républicain Anarkali Honaryar vit désormais en Inde où elle poursuit son combat pour le respect des droits femmes et des minorités.

Soutien de la campagne présidentielle du candidat de l’opposition, Viktor Barbaryka, Tatsiana Khomich est devenue militante pour les droits des prisonniers politiques biélorusses lorsque sa sœur Maria Kalesnikava a été arrêtée par les autorités du régime en 2020. Aujourd’hui exilée entre la Pologne, l’Allemagne et la France, Tatsiana Khomich appelle la communauté européenne à maintenir la pression sur le régime de Loukachenko et à ne pas détourner le regard de la situation en Biélorussie.

Depuis le printemps 2018, le Nicaragua est secoué par une violente crise. Les revendications sociales et les aspirations démocratiques des Nicaraguayens ont été violemment réprimées par Daniel Ortega. Emprisonnée par les autorités du Nicaragua pour son soutien au mouvement social en 2018, elle cherche désormais à fédérer l’opposition pour créer une alternative solide au pouvoir de Daniel Ortega.

Nagham Nawzat, gynécologue du Kurdistan irakien milite depuis 2014 pour la défense des survivantes yézidies. Depuis la libération des femmes réduites en esclavage par Daech, elle œuvre à leur reconstruction personnelle. Dans une région marquée par la poursuite des combats entre la Turquie et du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), Nagham Nawzat nous alerte sur l’état des conditions de vie dans les camps de réfugiés et les conditions de vie des survivants de la minorité yézidie.