Élections américaines 2024

Long format

Quarante ans après Ronald Reagan, Joe Biden s’est exprimé aujourd’hui depuis la Pointe du Hoc pour rendre hommage aux soldats américains tombés lors des débarquements de Normandie. Le Président américain candidat à sa réélection face à Trump a mobilisé l’un des symboles mémoriels les plus forts des États-Unis pour livrer un message clair  : au-delà de la commémoration, «  défendre la démocratie  ».

Aux États-Unis, le président Biden est sur le point d’imposer des tarifs à 100  % sur les voitures électriques chinoises. À l’ère de la sécurité économique, une nouvelle présidence Trump changerait-elle vraiment la donne  ? Selon Renaud Lassus, cela ne fait pas de doute. Après avoir étudié pendant plusieurs mois Robert Lighthizer, son principal conseiller sur le commerce et la mondialisation — qu’on appelle à Washington «  the consigliere  » et «  the enforcer  » — il dresse le portrait géopolitique d’une figure clef, encore trop méconnue en Europe.

On sait désormais que J. D. Vance, l’auteur de Hillbilly Elegy jouera un rôle clef si Trump est réélu. Le 23 avril, devant le Sénat, il s’est farouchement opposé à l’aide américaine à l’Ukraine. Ses arguments ne relèvent pas seulement d’une rhétorique trumpiste outrancière  : ils ciblent la mémoire des classes moyennes heurtées par la guerre en Irak. Avec Vance, on comprend peut-être enfin la ligne qui sous-tend le programme de politique étrangère de Trump. Nous traduisons et commentons pour la première fois son allocution in extenso.

Joe Biden veut briser l’élan de Trump.

Hier, devant le Congrès, il a dynamité l’exercice d’ordinaire plutôt policé du discours sur l’état de l’Union. Alternant entre bilan et programme, il a engagé une bataille au corps à corps contre Trump — sans jamais le nommer. Nous traduisons et commentons cette offensive inattendue, qui pourrait accélérer le rythme de la campagne.

Nikki Haley vient de se retirer de la course. Alors que l’hypothèse d’un deuxième mandat Trump se précise, une armée de fervents juristes et de conseillers dévoués préparent point par point un agenda précis et quantifié. À partir du document programmatique publié par la Heritage Foundation, nous listons les 10 mesures phares que Trump pourrait prendre pour faire basculer les États-Unis s’il est réélu.

Avons-nous compris ce que signifierait le retour de Trump pour l’Europe  ? À Munich, l’un de ses soutiens clefs vient de proposer l’une des meilleures synthèses à ce jour de sa vision géopolitique fondée sur un axiome  : «  Les États-Unis aussi ont des limites  ». Entre une paix négociée avec Poutine, le retrait de l’Europe et la nécessité d’un réarmement industriel occidental dans l’ère des pénuries  : «  ce n’est pas avec le PIB que l’on gagne les guerres  ». Nous publions cette intervention inédite en français, avec une introduction signée Nathalie Tocci qui modérait le panel avec J. D. Vance à la Munich Security Conference.

Sommes-nous déjà perdus  ? Vu d’Europe, un succès de Donald Trump en novembre appuierait la conviction des autocrates que la démocratie libérale occidentale est en phase terminale. Plutôt que d’embrasser cette théorie du déclin, Riccardo Perissich appelle à renforcer l’autonomie et la résilience européenne — quel que soit le vainqueur des élections américaines.

«  Trump a désormais un plan — plus radical, mieux défini. L’Europe, qui dépend encore de Washington pour sa sécurité, n’a pas vraiment le choix.  » S’il est sans doute le plus célèbre des historiens britanniques, Niall Ferguson est aussi un fin observateur des transformations économiques et politiques, d’une rive à l’autre de l’Atlantique. Depuis la Vallée d’Aoste, en marge du Sommet Grand Continent, il nous livre ses perspectives sur une année 2024 à hauts risques.