Élections

Long format

Pour saisir Jordan Bardella, nous n’utilisons pas le bon point de comparaison italien. Plutôt que Meloni, il faut regarder du côté de Di Maio.

Synthèse chimiquement pure de l’ère technopopuliste, la trajectoire politique de l’ancien ténor du Mouvement 5 étoiles — aujourd’hui placé au cœur du dispositif technique de l’Union européenne — a peut-être quelque chose à nous apprendre sur la séquence qui s’ouvre en France.

Depuis 1997, le seul lieu où le recours à l’article 12 de la Constitution avait survécu était fictionnel  : la série Baron noir, adulée par le monde médiatique et politique français, et son spin-off La Fièvre.

Le Président s’en serait-il inspiré  ? Dans la fabrique de l’imaginaire politique français, le pari du 9 juin présente des parallèles troublants avec la tactique mise en œuvre dans l’univers de Baron noir.

Selon notre décompte exclusif et contrairement aux indications du ministère de l’Intérieur, Eric Ciotti, président des Républicains pour encore quelques jours, alignerait sous sa bannière LR-RN pas moins de 69 candidats. Qui sont-ils  ? Où se présentent-ils  ? Ont-ils de réelles chances  ? Quel poids pèseront-ils dans la balance  ?

Nous proposons la première enquête prosopographique granulaire des «  amis de Ciotti  ».

De quoi les Européennes sont-elles le résultat  ? Entre les tendances lourdes et l’inertie, Pascal Lamy trace les coordonnées d’une «  élection hybride  ». Au cœur de la phase d’incertitude dans laquelle est plongée la France avant les législatives et après le coup de tonnerre de la dissolution, il prévient  : «  un gouvernement Bardella voudra imprimer sa marque sur certains chantiers européens.  »

André Ventura, leader de Chega, qui pensait rafler la mise aux Européennes, a reçu un coup de semonce  : s’il se hisse à la troisième place, il ne devance que d’un cheveu le parti Iniciativa Liberal — que personne n’attendait si haut. L’extrême droite portugaise, en pleine ascension, pourrait-elle se faire doubler par une nouvelle initiative venue de la droite libérale  ? S’il est trop tôt pour le dire, une chose semble certaine  : le Portugal demeure, en l’état des forces, politiquement bloqué.

Assiste-t-on à la fin du centrisme  ? L’ascension du RN est-elle résistible  ? Quelle est sa réserve de voix  ? Que feront les électeurs de la gauche modérée  ? Qu’est-ce qui déterminera l’électorat pendant l’entre-deux-tours  ?

Dans une étude importante à partir de données inédites, le président-fondateur de Cluster 17 Jean-Yves Dormagen identifie cinq coordonnées clefs sur une élection historique.

Depuis plusieurs mois, une proposition fait couler beaucoup d’encre dans la sphère politique — sans passionner les économistes. Concrètement, quels seraient les risques et les effets d’une indexation des salaires sur les prix, comme le proposent certains candidats aux législatives  ? Dans une étude fine à partir de l’exemple belge, Ulysse Lojkine propose des pistes de réflexions sur la faisabilité d’une telle mesure.

Depuis l’annonce tonitruante du ralliement d’Éric Ciotti au RN de Jordan Bardella et Marine Le Pen, de nombreuses questions juridiques concrètes se posent  : qui dirige le parti  ? À qui appartient la marque Les Républicains  ? Cette confusion génère-t-elle un risque sur l’élection  ? Pour le constitutionnaliste Dominique Rousseau, Ciotti a réussi un pari risqué en jouant dans les failles du droit.

Et si la chute d’Orbán arrivait par la droite  ?

Inconnu du grand public il y a six mois, le nouveau venu en politique Péter Magyar a confirmé les attentes en réalisant aux élections européennes la meilleure performance d’un parti d’opposition en quatorze ans d’orbanisme. Son score bouleverse l’équilibre politique hongrois et en fait un candidat crédible pour détrôner le Fidesz aux législatives de 2026.