Échelles de l’habiter

L’échelle pertinente – la devise et la méthode de cette revue – se décline au pluriel, car le politique se spatialise et l’espace se politise dans un enchevêtrement multiscalaire fait de lieux divers imbriqués : des complexes industriels, une tribu des Hautes Terres, des grandes avenues à Paris, des chambres, des forêts, des villes, des architectures nouvelles…

Cette série, conçue en partenariat avec la revue Le Visiteur, vous propose de vous immerger, avec douze personnalités intellectuelles de renommée mondiale, à la recherche de ce que Jacques Lévy a appelé les «échelles de l’habiter».

Eric Hazan (1936-2024), un éditeur de Paris

Paris

Espaces domestiques et villageois chez les Baruya

Monde
Long format

Un paysage urbain peut-il nous faire connaître le caractère d’une ville  ? Comment se modifie l’organisme que forme la cité  ? Quelles qu’en soient les causes, son évolution est visible à travers cette longue suite de figurations laissée par les siècles. Cet article est publié dans le cadre d’une série en partenariat avec Le Visiteur.

«  Pas toujours, bien sûr, mais volontiers et pour des motifs de toutes sortes, on aime rentrer et quelquefois rester chez soi ou, comme on dit même si la locution paraît de nos jours souvent presque emphatique, « à la maison ».  » Ce texte de Jacques Réda est publié dans le cadre de notre série en partenariat avec Le Visiteur.

Quelles relations peut-on établir entre la structure, l’ornement et le temps à l’ère du numérique  ? Les technologies numériques provoquent-elles une crise du rapport de l’architecture à la mémoire et à l’histoire  ? Tout se passe comme si la question de l’avenir ne se posait plus. Un temps social sans perspective claire semble s’imposer de la télévision à l’Internet, un temps saturé d’événements qui se suivent sans forcément dessiner une évolution, comme si l’histoire se trouvait indéfiniment suspendue au profit d’un éternel présent.

À quoi tient donc cet étrange sentiment d’abandon  ? Habiter, c’est se choisir un démon de murs auquel on accepte d’être asservi. Dans ce procédé, l’architecture n’est rien d’autre qu’un façonnage permanent de l’immersion.
Une pièce de doctrine signée Peter Sloterdijk.

L’architecture vitruvienne est une science architectonique. Une science qui hiérarchise, ordonne, articule les savoirs. C’est un savoir global qui dessine une conception de la réalité au service à la solidité, de l’utilité et de l’embellissement du monde. Dans cette étude, Pierre Caye démontre magistralement comment se qui fut science est devenu désormais pleinement un art.

Pour unir ce qui était séparé — pour faire émerger un monde nouveau — il faut accepter un déplacement révolutionnaire où l’art de construire réponde au principe du jeu.

Une pièce de doctrine signée Jacques Rancière

Qu’est-ce qu’un monde où l’on ne peut plus se fier à la parole d’autrui  ? Politique, commerciale ou scientifique — plus la valeur de la parole se dégrade, plus nous peinons à «  faire société  ». Pour surmonter ce discrédit et lutter contre les violences qu’il engendre, il faut retrouver dans la cité les conditions du parler vrai.
Une pièce de doctrine d’Alain Supiot.