Échelles de l’habiter

L’échelle pertinente – la devise et la méthode de cette revue – se décline au pluriel, car le politique se spatialise et l’espace se politise dans un enchevêtrement multiscalaire fait de lieux divers imbriqués : des complexes industriels, une tribu des Hautes Terres, des grandes avenues à Paris, des chambres, des forêts, des villes, des architectures nouvelles…

Cette série, conçue en partenariat avec la revue Le Visiteur, vous propose de vous immerger, avec douze personnalités intellectuelles de renommée mondiale, à la recherche de ce que Jacques Lévy a appelé les «échelles de l’habiter».

Espaces domestiques et villageois chez les Baruya

Monde

Une vie de cité par l’image

Long format

À travers ses promenades urbaines, suburbaines et campagnardes, Jacques Réda dresse le portrait des lieux qu’il rencontre comme s’ils étaient autant de personnages. Le jazz, la danse, le rythme ne se tiennent jamais loin de sa rêverie promenée… comme une manière de survivre ou d’accepter «  notre disparition entre les tentacules infatigables de la ville.  »

«  Pas toujours, bien sûr, mais volontiers et pour des motifs de toutes sortes, on aime rentrer et quelquefois rester chez soi ou, comme on dit même si la locution paraît de nos jours souvent presque emphatique, « à la maison ».  » Ce texte de Jacques Réda est publié dans le cadre de notre série en partenariat avec Le Visiteur.

Quelles relations peut-on établir entre la structure, l’ornement et le temps à l’ère du numérique  ? Les technologies numériques provoquent-elles une crise du rapport de l’architecture à la mémoire et à l’histoire  ? Tout se passe comme si la question de l’avenir ne se posait plus. Un temps social sans perspective claire semble s’imposer de la télévision à l’Internet, un temps saturé d’événements qui se suivent sans forcément dessiner une évolution, comme si l’histoire se trouvait indéfiniment suspendue au profit d’un éternel présent.

À quoi tient donc cet étrange sentiment d’abandon  ? Habiter, c’est se choisir un démon de murs auquel on accepte d’être asservi. Dans ce procédé, l’architecture n’est rien d’autre qu’un façonnage permanent de l’immersion.
Une pièce de doctrine signée Peter Sloterdijk.

Avez-vous déjà essayé de passer l’été, à Paris, dans un enfer gris végétalisé  ? Partout, en ville, des arbres prolifèrent. Mais de quelle manière  ? Cette «  poussée verte  » au milieu du béton n’a rien de naturel… au contraire. Pour Éric Hazan, la verdure est une nouvelle injonction vide – un ornement qui cherche à devenir architecture.

L’architecture vitruvienne est une science architectonique. Une science qui hiérarchise, ordonne, articule les savoirs. C’est un savoir global qui dessine une conception de la réalité au service à la solidité, de l’utilité et de l’embellissement du monde. Dans cette étude, Pierre Caye démontre magistralement comment se qui fut science est devenu désormais pleinement un art.

Pour unir ce qui était séparé — pour faire émerger un monde nouveau — il faut accepter un déplacement révolutionnaire où l’art de construire réponde au principe du jeu.

Une pièce de doctrine signée Jacques Rancière

Qu’est-ce qu’un monde où l’on ne peut plus se fier à la parole d’autrui  ? Politique, commerciale ou scientifique — plus la valeur de la parole se dégrade, plus nous peinons à «  faire société  ». Pour surmonter ce discrédit et lutter contre les violences qu’il engendre, il faut retrouver dans la cité les conditions du parler vrai.
Une pièce de doctrine d’Alain Supiot.