Arts

Imaginaires politiques, représentations fondamentales, montages et visions artistiques

Lire La Montagne magique dans un monde cassé, une conversation avec Merve Emre

Long format

Il y a cent ans paraissait l’un des livres les plus intelligents du XXe siècle.

En 1925, dans un entretien exceptionnel que nous republions aujourd’hui, son créateur revenait sur ce qui signifie lire La Montagne magique — un an à peine après sa parution — pour une Europe et une Allemagne «  entre deux chaises  », à la recherche du «  prosateur conscient, en qui s’incarne l’esprit critique européen  ».

Des anciens nazis. Une dictature naissante. Des conserves de crabe royal envoyées aux quatre coins du monde depuis une ville reculée en Terre de Feu.

Pour son Grand Tour, l’avocat et écrivain Philippe Sands nous emmène au bout du cône sud de l’Amérique, dans une mystérieuse histoire où l’on croise Pinochet, Bolaño, Chatwin et même le père de Pablo Picasso.

Pour son Grand Tour, l’auteur de Vies minuscules a voulu évoquer la Mésopotamie — ou plus exactement, nous a-t-il dit, «  les terres que recouvrent les Écritures  ».

Loin de la Creuse, entre quelques souvenirs du désert, il nous embarque dans une épopée de géo-histoire livresque. Nous rencontrons Hannibal. On croise Faulkner bien sûr, et Saint Augustin. Mais aussi les Évangiles, Homère et «  l’exquis Bougainville  ».

«  Quand on connaît bien un lieu, on peut trouver ce petit détail sur lequel se construit la crédibilité d’une scène et, à partir de là, celle du personnage qui s’y meut.  »

En nous emmenant de bars nocturnes en bibliothèques en passant par de petits restaurants cachés, Vanni Santoni fait l’histoire nostalgique d’un écosystème intellectuel inouï  : la Florence des années 2000.

«  Rome exige une mutation anthropologique  ».

Originaire de Pise, l’auteur de romans graphiques Gipi nous raconte l’histoire d’une conversion étonnante  : son Grand Tour, c’est une sorte d’odyssée quotidienne dans l’ombilic du monde — une série de chocs et de révélations qui l’ont finalement porté à épouser l’esprit romain. Une promenade pas si tranquille dans des recoins pas si touristiques de la ville éternelle.

«  La lutte pour le pouvoir politique se fait à Alger. Mais la lutte pour le sens de l’algérianité, l’enjeu vital de l’Algérie, il est à Oran  : si Troie tombe, qu’Oran devient une ville aseptisée, dévitalisée, alors c’est toute une culture et une façon de vivre qui auront disparu.  »

Dans ce nouvel épisode de Grand Tour, Kamel Daoud nous plonge dans les strates historiques qui servent de cadre à son roman, Houris, un «  monument littéraire  » sur la guerre civile algérienne—Prix Goncourt 2024.