Jarosław Kuisz

Rédacteur en chef de «Kultura Liberalna», Jarosław Kuisz est chercheur associé à l’Institut d’histoire du temps présent du CNRS et également Senior Fellow au Zentrum Liberale Moderne.  Il a publié deux livres en 2023, «The New Politics of Poland. A case of post-traumatic sovereignty», (Manchester University Press) et «Post-traumatische Souveränität. Essays über osteuropäische Staaten» (Suhrkamp Verlag).


En ces jours de printemps, Pâques, Pessah et le Ramadan coïncident. Un enchâssement chaque année mystérieux qui définit peut-être notre manière, en Europe, d’articuler nature et culture, le temps du siècle et un autre temps. Pour essayer de saisir ce quelque chose qui nous réunit, nous avons invité des signatures et des amis de la revue à partager avec nous l’anthropologie d’un moment.

Peut-on imiter les méthodes des illibéraux pour sortir de l’illibéralisme  ? C’est l’une des questions qui se posent à l’opposition polonaise alors qu’elle s’apprête à former une coalition pour gouverner. Marcin Matczak, juriste réputé et proche de l’opposition, et Katarzyna Skrzydłowska-Kalukin, spécialiste de ces questions, réfléchissent aux traces qu’a laissées le parti de Jarosław Kaczyński. Quoi qu’il arrive, et après huit ans de gouvernement du PiS, la démocratie polonaise est déjà transformée.

Nous y sommes. Aujourd’hui les Polonais votent pour renouveler leurs assemblées. Au terme d’une campagne marquée par des débats d’une grande violence et une forte mobilisation, il reste à savoir qui l’emportera. Pour tout comprendre, Jarosław Kuisz interroge deux spécialistes de la scène politique polonaise.

La victoire du PiS n’est pas du tout assurée. Pour autant, même en cas de défaite, la Pologne restera profondément transformée par les huit années que le parti de Kaczyński aura passé au pouvoir. Selon Jarosław Kuisz et Karolina Wigura, on ne se remet pas facilement d’une expérience politique aussi radicale  : la multiplication des attaques contre les fondements de la démocratie ont épuisé le pays.

Dans une Europe très sécularisée, la Pologne est souvent présentée comme une exception. Mais elle n’est pas immune aux tendances continentales. Trop proche du PiS, incapable de se réinventer après la chute du communisme, l’Église catholique polonaise affronte une crise de la pratique et de la foi. Nous faisons le point avec Mirosława Grabowska, sociologue et ancienne directrice de l’institut de sondage CBOS.

«  Nous ne voulons pas de Juifs, d’homosexuels, d’avortements, d’impôts, ni de l’Union européenne  ».

Voilà la ligne du leader de Confédération, le parti d’extrême droite polonais qui pourrait réunir 70 députés aux prochaines législatives. Aujourd’hui, il est possible, que ce parti entre au gouvernement en coalition avec le PiS, en perte de vitesse. Pour comprendre quels seraient les contours de cette alliance, Jarosław Kuisz interroge Kamil Dziubka et Marcin Kącki, spécialistes de ces mouvements.

Milan Kundera vient de s’éteindre.

L’auteur de l’une des œuvres les plus marquantes de l’histoire littéraire européenne avait aussi écrit l’essai le plus influent de l’histoire intellectuelle du continent. Avec «  Un Occident kidnappé  », il a structuré, l’imaginaire de l’Europe centrale et orientale chez nombre de penseurs européens. Jarosław Kuisz, rédacteur en chef de «  Kultura Liberalna  », nous aide à redécouvrir la puissance du mythe Kundera depuis l’Est.

Les apparences sont parfois trompeuses. Alors que l’immense majorité des Polonais soutient l’effort du pays en faveur de l’Ukraine, il existe des désaccords stratégiques cruciaux entre les partis qui se disputent le pouvoir. Alors que la guerre en Ukraine paraît avoir déplacé le centre de l’Europe vers l’est, il est crucial de comprendre ces débats pour saisir où va le futur du continent.