Résultat pour : poutine


Pour l’historien Georges-Henri Soutou, la séquence ouverte par l’invasion de l’Ukraine par la Russie ne nous entraîne pas dans une nouvelle guerre froide. En revanche, elle entérine le retour d’une géopolitique brutale entre l’Est et l’Ouest, dans laquelle l’Europe devra à tout prix maintenir son autonomie d’observation et d’interprétation.

L’Europe, la pandémie, la guerre. Dans cette pièce de doctrine, le prix Nobel d’économie Joseph E. Stiglitz pèse nos forces et nos faiblesses dans la bataille pour le règne qui vient.

L’invasion de l’Ukraine a changé le rôle des sanctions  : d’instrument dissuasif, elles sont devenues monnaie d’échange. Mais si la Russie, touchée dans tous les secteurs de son économie, parvenait malgré tout à se stabiliser dans un régime sous-optimal, il pourrait devenir difficile de sortir d’une situation de blocage. Les sanctions ouvrent un pouvoir de négociation immense – le plus difficile reste de savoir l’utiliser.

«  Nous accordons souvent plus d’attention aux frontières en tant que résultat, en regardant nos cartes et atlas et en pointant les lignes sur la carte, ce qui ne permet pas de voir à quel point ces lignes sont en réalité dynamiques  ». Avec le réchauffement climatique et les concurrences entre grandes puissances, les conflits frontaliers sont appelés à devenir fondamentaux. Nous nous sommes entretenus avec Klaus Dodds pour mieux comprendre les enjeux autour des frontières.

«  Lorsque l’on voit ce qui se passe en Ukraine aujourd’hui, je pense que l’on peut clairement dire que la Russie a perdu la bataille du récit  ». Olivier Schmitt étudie la fascination que certains courants politiques français ont développé pour Vladimir Poutine et les stratégies d’influence à l’intérieur et à l’extérieur de la Russie.

L’invasion de l’Ukraine nous rapproche de la fin d’un monde, nous éloigne de la fin de l’interrègne. La forme du nouvel ordre continue de se dessiner, de plus en plus précise, de plus en plus inquiétante – jusqu’à la prochaine crise.