Christine Lagarde, nommée pour remplacer Mario Draghi à la gouvernance de la BCE, laisse une place vacante à la tête du FMI. Concernant sa succession, la tradition instaurée à Bretton Woods est claire : un américain pour la Banque Mondiale, un européen pour le FMI. Et le vieux continent entend bien conserver la coutume : après d’âpres négociations, Bruno Le Maire a annoncé vendredi 2 août la candidature européenne unique de l’économiste bulgare Kristalina Georgieva. Les critiques montent, au premier rang desquelles celles des pays émergents. Ainsi, l’habituel concert-marathon des nominations rend inaudible un débat pourtant bienvenu sur le rôle à venir du FMI. Le cœur du problème, la relation toxique de l’Union au FMI, et l’incohérence entre la vision européenne rêvée du multilatéralisme et sa gestion des institutions qui le règlent.