Asie septentrionale

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Il était l’un des seuls à avoir prévu aussi précisément la logique jusqu’au-boutiste de la guerre après l’invasion de l’Ukraine. Plus d’un an après, dans les colonnes de Meduza le sociologue russe Grigori Yudin est revenu sur les buts poursuivis par Poutine. Selon lui, y inscrit la guerre d’Ukraine dans une perspective plus large – qui ne connaît pas de frontières.

Nous traduisons pour la première fois cet entretien clef en français, avec une introduction signée Anna Colin Lebedev.

Doctrines de la Chine de Xi | Épisode 27

La Chine a choisi. Un an après «  La Chine dans l’interrègne  », Hu Wei revient sur les conséquences du maintien de la position ambiguë de neutralité de la Chine avec Moscou. Manifestation d’un partenariat réel — en témoignent les fameuses quarante rencontres entre Xi et Poutine en dix ans —, le «  plan de paix proposé  » par la Chine est explicitement remis en question par l’auteur. Dans la lignée de ce qu’il écrivait il y a un an, il alerte sur les risques à venir d’un tel choix stratégique par Pékin.

La vraie victoire de Vladimir Poutine n’est pas d’avoir anéanti l’opposition et écrasé les sociétés civiles en Russie. C’est d’avoir orchestré une apathie généralisée, une passivité mêlée à de la crainte, dans une confusion entretenue. Depuis un an, Benjamin Quénelle a échangé avec des Russes de l’invasion de l’Ukraine — il livre un témoignage.

En même temps qu’il lui permet d’ensanglanter l’Ukraine, le système idéologique mis en place par Vladimir Poutine en Russie s’enlise, peine à mobiliser. Pour comprendre pourquoi, il faut faire un détour par Ibn Khaldûn et sa théorie des empires. Selon le sociologue Hamit Bozarslan, les échecs d’un récit fondé sur «  l’idée nationale  », qui peine à se transformer en «  idéal  », expliquent en partie pourquoi la guerre d’Ukraine n’est pas seulement territoriale.

Doctrines de la Chine de Xi | Épisode 11

L’invasion de l’Ukraine par la Russie a agité les milieux intellectuels chinois. Dans ce texte, l’historienne Jin Yan exprime une position plutôt favorable à Moscou mais qui dessine en filigrane un avertissement pour les Chinois  : la Russie a l’ambition de « redorer » son empire — c’est un mauvais choix stratégique au niveau mondial, qui crée une situation potentiellement plus dangereuse que la guerre froide.

Le discours de Vladimir Poutine du vendredi 30 septembre inaugure une nouvelle phase du conflit. Fidèle à sa stratégie de la «  désescalade par l’escalade  », la Russie annexe des territoires, étend le domaine de la guerre et précise les termes de sa menace. Il faut le lire attentivement pour comprendre comment Poutine entend transformer la guerre régionale qu’il a déclenchée en conflit mondial.

On avait connu Daesh et le djihad par l’épée. Kirill, patriarche de Moscou, veut aujourd’hui faire de l’invasion de l’Ukraine par la Russie de Poutine une guerre sainte — en présentant la mort de l’envahisseur en terres ennemies comme un sacrifice chrétien.

Activiste d’origine russe pour la défense des droits des personnes LGBTQI+ , Anna Shcherbakova vit désormais en France, à Marseille. Par sa trajectoire personnelle, son engagement en faveur de la communauté LBTQI+ s’est lié à la défense des droits des personnes réfugiées. Elle revient ici sur son engagement, son parcours et adresse un signal d’alarme  : dans une Russie qui a relancé la guerre de conquête à ses frontières, la sécurité des personnes LGBTQI+ se trouve d’autant plus menacée.