Asie septentrionale

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L’invasion de l’Ukraine a changé le rôle des sanctions  : d’instrument dissuasif, elles sont devenues monnaie d’échange. Mais si la Russie, touchée dans tous les secteurs de son économie, parvenait malgré tout à se stabiliser dans un régime sous-optimal, il pourrait devenir difficile de sortir d’une situation de blocage. Les sanctions ouvrent un pouvoir de négociation immense – le plus difficile reste de savoir l’utiliser.

S’il est encore difficile de prévoir ce qu’il en sera de l’Ukraine dans quelques semaines, un autre État a quant à lui déjà totalement perdu sa souveraineté  : la Biélorussie. Point aveugle de cette crise alors qu’elle est au cœur de la stratégie russe, la vassalisation de Minsk est surtout une menace grave pour la sécurité européenne. Elle mérite d’être étudiée de près.

Déploiement militaire, cyber-attaques. Ce début d’année 2022 est marquée par une démonstration de force de la Russie face à laquelle nous ne savons pas bien comment réagir. Pour interpréter ces manœuvres, il faut peut-être se replonger dans le temps long de la diplomatie russe, aux racines tsaristes et soviétiques, où se forge un concept  : la continuité entre la force et la diplomatie.

La Russie de Vladimir Poutine est entrée dans une phase brejnévienne. À l’approche des élections législatives – même si la victoire du parti au pouvoir, Russie unie, semble assurée – la question de la nature technocratique et autoritaire du régime ainsi que de son avenir dans le temps long se pose. La Russie telle qu’elle est pourrait bien survivre à son leader actuel.

Georgui Alexandrovitch Gradov est l’une des figures majeures de la pensée architecturale et urbanistique soviétique post-stalinienne. Personnage controversé, tour à tour théoricien, utopiste ou architecte pragmatique, partisan de l’adaptation de l’architecture aux défis modernes et aux innovations technologiques, acteur du renouvellement culturel et idéologique de la période du Dégel, il est aussi une figure éminemment politique.