La crise financière de 2008 a révélé l’insoutenabilité – jusqu’ici latente – du modèle capitaliste mondial tel qu’il a été construit après la Seconde Guerre mondiale. Le retrait progressif des investissements publics au profit du système financier privé a permis aux « forces obscures du temps et de l’ignorance » de s’installer, laissant place à l’incertitude, sacrifiant la confiance dans l’avenir et dans les marchés. Deuxième partie et fin de ce tour d’horizon du capitalisme dans le temps long.
L’ordre capitaliste mondial s’est construit dans le temps long, s’étoffant, se complexifiant à chaque guerre, crise ou krach boursier, glissant progressivement du rationnel au spéculatif. L’opposition entre une économie planifiée, centralisée à l’est et une décentralisée non-planifiée à l’ouest a eu pour effet de déphaser l’une par rapport à l’autre : les leçons du dix-neuvième siècle ont influencé la pensée de l’Est ; les leçons du vingtième siècle la pensée de l’Ouest.
« La bande dessinée est une langue, un moyen d’expression, une grammaire », entretien avec Riad Sattouf
Grand TourRiad Sattouf vient clore notre série d’été Grand Tour. Il évoque dans cet entretien différents lieux qui ont façonné sa vision de dessinateur. De rive et d’autre de la Méditerranée, l’auteur de l’Arabe du futur se confie sur les influences qui ont déterminé son choix de carrière, et sur son amour de la bande dessinée comme moyen de toucher un public large.
La mythologie westphalienne, qui a fait de l’État souverain le fondement naturel de l’ordre politique, a nui à la gouvernance mondiale. Pour éviter que les nationalistes reprennent à leur compte cette représentation fautive, il faut revenir à l’histoire pour comprendre à quel point ce paradigme est récent ; ce détour offre des pistes pour penser au-delà et retrouver une capacité d’imagination.
« Construire une perspective latino-américaine pour la reconstruction », une conversation avec Cecilia Nahón
ÉconomieCecilia Nahón est une économiste, diplomate et politicienne argentine. Elle a été ambassadrice de la République Argentine aux États-Unis de 2013 à 2015. Depuis février 2020, elle est représentante de l’Argentine, de la Bolivie, du Chili, du Paraguay, du Pérou et de l’Uruguay au sein du Groupe de la Banque mondiale. Dans cet entretien, elle revient sur les principaux défis du multilatéralisme dans la séquence du Covid-19.
L’importance croissante que prend le discours sur souveraineté numérique dans le débat européen a fait émerger une politisation du numérique. Pour s’en saisir pleinement, il faut se départir des oppositions traditionnelles entre États et géants de l’industrie du numérique pour découvrir de nouveaux clivages structurants – à l’échelle du citoyen.
Comme le débat d’idées, le conflit public est en crise ; il demeure un privilège alors qu’il devrait être un droit. Pour contrer les échecs de la démocratie libérale, Rahel Süß appelle à se rendre maître des termes du conflit à travers une proposition radicale : une politique de la provocation.
Si la vaccination semble être la seule solution à la sortie de crise, elle a jusque maintenant eu pour effet de scinder le monde en deux : entre les pays développés qui bénéficient de vastes programmes nationaux de vaccination, et les pays pauvres, qui manquent cruellement de ressources. Joseph E. Ganon et Steven Kamin appellent à la poursuite des efforts conduits par le G7 pour sortir de la crise, et redresser les économies.
À l’occasion de la Journée mondiale des réfugiés, la porte-parole du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) Céline Schmitt détaille les priorités onusiennes après une année de pandémie marquée par de nouvelles urgences et la persistance de défis anciens.
Dans le chaos du débat contemporain, les intellectuels ont un rôle à jouer : loin des injures et des invectives, continuer à prendre parti, à « soutenir des idées et en combattre d’autres ». Nous publions les bonnes feuilles du dernier livre d’Elisabeth Roudinesco, Soi-même comme un roi. Essai sur les dérives identitaires.