Hasard du calendrier, le Super Bowl tombe cette année la veille de la première primaire démocrate en Iowa. Dans une Amérique toujours plus polarisée, même cette grande messe du sport n’est plus un refuge pour les américains qui souhaiteraient échapper aux divisions politiques qui minent le pays. Le milliardaire Michael Bloomberg, candidat tardif aux primaires démocrates, a engagé 10 millions de dollars pour faire diffuser une minute de publicité ciblant Donald Trump pendant l’évènement. En réponse, le président a immédiatement acheté le même temps d’antenne pour diffuser son propre message. L’irruption d’une logique politique d’affrontement entre républicains et démocrates au sein de cet événement sportif traditionnellement peu politisé révèle la division politique profonde de la société américaine.
Mais selon les analyses du Pew Research Center, cette polarisation s’est encore accrue depuis 2012, et recoupe à présent les lignes partisanes entre républicains et démocrates 1. Une antipathie croissante envers les membres de l’autre parti, une plus grande constance dans le vote, mais surtout un déplacement vers la droite et vers la gauche des positions des électeurs : voilà comment se manifeste cette polarisation. Cet éloignement par rapport aux positions de l’électeur médian se retrouve dans les positions des élus (polarisation des élites), mais aussi plus largement dans l’ensemble de la population (polarisation de masse).
Après 4 ans d’une présidence très clivante de Donald Trump, le parti démocrate a basculé en 2019 dans la saison de ses primaires. Le choix du candidat va redessiner les lignes de force du parti et conditionner sa stratégie pour les présidentielles. Le parti se retrouve à devoir faire un choix : se polariser sur une ligne radicale pour mobiliser sa base ou choisir un candidat modéré susceptible de séduire l’électeur médian.
À moins de trois semaines de l’Iowa Caucus et de l’ouverture de la saison des primaires qui ont lieu État par État, la campagne s’accélère. 12 candidats sont encore en lice dans une course qu’aucun candidat ne parvient à dominer. Cependant, après quelques moments forts de la campagne, comme la fête du Nouvel An organisée par Bernie Sanders à Des Moines, les assemblées publiques de Pete Buttigieg à Centerville, les « selfies lines » d’Elizabeth Warren et les visites de Joe Biden au lycée de Tipton, quatre candidats qui représentent les différentes sensibilités du parti font course en tête.
La présidence Trump, facteur d’unité dans un champ démocrate fragmenté
La présidence Trump et le rejet qu’il suscite dans une large part de l’opinion qui oscille entre lassitude et dégoût est sans doute le fait majeur de la primaire démocrate. Son style, son attitude vis-à-vis de la fonction présidentielle, que dénote son projet d’accueillir le G20 au Doral, le Trump Hotel de Miami, et ses politiques, celle de séparer les familles de migrants par exemple, constituent un triptyque qui cristallise les oppositions. Les scandales successifs de l’administration en font une cible facile pour les douze candidats démocrates unanimes sur le sujet.
Le désir de se distinguer du style trumpiste souvent injurieux implique de présenter un front démocrate uni, en contraste avec l’ambiance délétère de la primaire républicaine de 2016. Ainsi, aucun candidat démocrate n’a encore été identifié comme le tueur du zodiaque 2. Au contraire, si l’on étudie le contenu des publicités diffusées par les différents candidats, on ne peut qu’être frappé par l’absence de publicités négatives ciblant les autres démocrates. « No malarkey » intime ainsi le slogan cryptique peint sur le bus de Joe Biden 3.
Lors du sixième débat démocrate, après avoir assisté à un des rares échanges houleux des primaires opposant Elizabeth Warren et Pete Butigieg, la sénatrice Amy Klobuchar est même intervenue pour s’indigner : la seule manière pour les démocrates de gagner implique de « trouver ce qui les unit », et non de se diviser. Au refus du style trumpiste s’ajoute aussi le souvenir de l’élection de 2016, pendant laquelle les primaires démocrates avaient divisé le parti en profondeur, qui les pousse à vouloir présenter un front uni.
Plus fédératrice encore, l’attitude de Donald Trump vis-à-vis de la fonction présidentielle est un sujet majeur de préoccupation des candidats démocrates. Au sixième débat des primaires démocrates, Bernie Sanders s’en est pris au tempérament de Donald Trump, critiquant un homme « déshonorant la présidence » dans « l’administration la plus corrompue de l’histoire du pays ». Sa désinvolture sur Twitter et son lien avec les puissances étrangères, notamment la Russie, ont fait couler beaucoup d’encre et sont dans une certaine mesure à l’origine des préoccupations qui culminent dans la procédure de destitution (impeachment) en cours 4.
Sur la question de la destitution, les candidats se distinguent uniquement par le degré de force des termes employés pour décrire la conduite de Trump ou la rapidité avec laquelle ils ont appelé à lancer la procédure d’impeachment – dès la publication du rapport Mueller début 2019 pour Elizabeth Warren par exemple. La position des élus et de l’opinion suit quasi parfaitement celle du parti auxquels ils appartiennent. Lors du vote à la Chambre des représentants, seuls 2 représentants démocrates sur les 233 ont voté contre la destitution, contre la totalité des élus républicains. Selon le site d’analyse politique FiveThirtyEight, environ 82 % des démocrates soutiennent l’impeachment, quand seulement 9.6 % des républicains considèrent que Trump devrait être destitué 5.
Donald Trump contrôle l’agenda
Donald Trump dispose d’un troisième canal pour imposer son tempo au primaires du Parti Démocrate : son omniprésence dans les médias américains garantit que ses thématiques fétiches seront mises à l’agenda des débats successifs. L’effet sur les candidats démocrates et leur positionnement est ambivalent. S’ils se rejoignent sur une série de mesures simples pour s’opposer au Président, certains candidats n’hésitent pas à surenchérir en proposant de vastes réformes marquées à gauche, sur lesquelles l’unité du parti se fracture.
Le cas de la politique migratoire est emblématique. En 2016, Donald Trump a fait de l’immigration le thème central de l’élection. Au cours de sa présidence, cette emphase s’est largement matérialisée dans sa politique, avec son lot de controverses. Au-delà de la construction du mur à la frontière avec le Mexique, il a rendu plus difficile l’obtention de visas – nouvelles conditions pour l’obtention de la carte verte ; Muslim ban – et a mis fin au programme DACA (Deferred Action for Childhood Arrivals) protégeant les mineurs entrés illégalement aux États-Unis.
Les candidats aux primaires démocrates se sont saisis du sujet et sont parvenus à un consensus sur une série de mesures à prendre, à commencer par l’arrêt de la construction du mur, le relèvement des quotas de réfugiés et un programme d’accession à la citoyenneté pour 11 millions d’immigrés illégaux, notamment pour les « dreamers » du programme DACA. Les candidats sont également tous d’accord pour mettre fin à la séparation des familles, initiée par Trump soucieux de mettre en place une Zero Tolerance Policy sous laquelle les immigrés clandestins sont systématiquement détenus tout en respectant la décision Reno v. Flores qui interdit au gouvernement fédéral de détenir des enfants plus de 72 heures.
Lorsque les enjeux se compliquent de la sorte ou traduisent le besoin de réformes plus profondes, les candidats se divisent. Bien que très favorables à l’immigration en général, l’aile modérée du parti, incarnée par Biden et Buttigieg, propose d’augmenter les budgets de sécurisation de la frontière, en insistant davantage sur les « moyens techniques ». De plus, Biden porte le bilan de l’administration Obama, ses 3 millions d’expulsions et la détention d’enfants. Il est donc perçu comme le moins progressiste des candidats sur cette thématique, notamment que Buttigieg, alors même qu’ils portent un programme relativement similaire. À l’inverse, Sanders et Warren portent des réformes plus radicales, qui doivent d’ailleurs beaucoup au programme de Julián Castro qui a abandonné la course à la nomination début janvier.
Les politiques proposées combinent des mesures exécutives à prendre dès leur entrée à la Maison Blanche et une réforme globale de l’immigration. Il s’agirait essentiellement de revenir sur 30 ans de durcissement des lois sur l’immigration et de montée en puissance de la répression, au-delà de la simple suspension des expulsions ou de la fin de la détention préventive des immigrés clandestins. Les candidats proposent ainsi de décriminaliser l’immigration illégale (« Repeal 8 U.S. Code Section 1325 ») pour en faire une infraction administrative, de réorganiser en profondeur la police au frontière et les douanes (« Abolish ICE ») ou d’étendre le futur Medicare for All aux immigrés présents illégalement sur le territoire.
Un virage à gauche du parti démocrate
Une autre dynamique à l’œuvre dans la polarisation du Parti Démocrate est le décalage de son centre de gravité vers la gauche. Si Barack Obama reste une figure extrêmement populaire au sein des électeurs du parti, des critiques se sont élevées sur son bilan lors des primaires de 2020, notamment sur la question de l’immigration. En novembre 2019, à la question « Pensez-vous qu’Obama a fait une erreur en reconduisant 3 millions de personnes à la frontière ? » Bernie Sanders a répondu par l’affirmative sans hésitation. Outre ces critiques frontales qui restent assez rares, la quasi totalité des candidats considèrent que les réformes mises en place sous l’administration Obama sont nécessaires mais insuffisantes.
C’est particulièrement visible sur la réforme du système de santé, puisque l’Affordable Care Act (ACA ou Obamacare) considéré à l’époque comme un changement majeur et attaqué depuis par l’administration Trump, n’est aujourd’hui évoqué dans les programmes des candidats aux primaires que comme le point de départ d’un nouveau système de santé. Les quatre principaux candidats partagent sur ce sujet un diagnostic a minima. Ils soulignent avant tout la menace que Donald Trump fait peser sur les classes moyennes et populaires en détricotant les mesures prises par Obama et le prix trop élevé des médicaments dans un marché de la santé dysfonctionnel.
Leurs positions divergent aussi sur la nature des nouvelles réformes à mettre en œuvre. Comme sur beaucoup d’autres thématiques, une aile modérée (Biden, Buttigieg) et une aile plus progressiste (Warren, Sanders) s’affrontent. Joe Biden propose les réformes les plus modérées, même si elles se distinguent de celles de Pete Buttigieg essentiellement dans le discours. Il appelle à « protéger et à poursuivre » Obamacare, même si cela correspond dans les faits à introduire une assurance-santé publique optionnelle que pourraient choisir les Américains non-éligibles à Medicare. Pete Buttigieg fait la même proposition. Bien qu’en apparence politiquement modérée et limitée dans ses effets, cette réforme pourrait amener à terme les États-Unis vers un système de santé complètement public. L’aile plus progressiste du parti, menée par Elizabeth Warren et Bernie Sanders, propose de transformer plus radicalement le système de santé américain.
Bernie Sanders en a fait un des piliers de sa campagne. Durant ses rallyes, ses partisans partagent souvent leur expérience cauchemardesque du système d’assurance-maladie américain comme à Waterloo, Iowa au début du mois de janvier. Medicare for All, son plan phare, met un place un système public d’assurance-santé. Selon lui, seul un système remplaçant totalement le secteur privé peut permettre d’assurer une couverture santé universelle efficace. Elizabeth Warren est la seule des autres candidats à la primaire à avoir adopté le principe de Medicare for All. Elle s’est cependant distinguée de Sanders en publiant en novembre un plan pour financer la réforme du système de santé. L’objectif initial de ce plan était de démontrer que la hausse des impôts ne toucherait pas la classe moyenne, mais après un accueil mitigé et une baisse dans les sondages, Elizabeth Warren a annoncé qu’elle ne mettrait en œuvre Medicare for All que dans la seconde partie de son mandat, ce qui constitue un retour en arrière effectif sans revenir sur le principe du plan.
Si les positions des candidats divergent sur les mesures exactes à prendre, chacun propose des transformations sociales sans précédent récent aux États-Unis qui réorganiseraient totalement ce secteur qui représente 18 % du PIB du pays. À cet égard, la réforme du système de santé est révélatrice du déplacement vers la gauche du centre de gravité du parti démocrate. Selon un sondage Ipsos/FiveThirtyEight, le système de santé est le deuxième sujet le plus cité quand on demande aux électeurs démocrates quel est à leurs yeux le sujet le plus important pour déterminer le choix du candidat 6.
Ce virage à gauche est visible non seulement sur la réforme du système de santé, mais aussi sur des questions d’éducation. L’administration Obama avait fortement soutenu le développement des charter schools, des écoles financées par le secteur public mais opérant avec davantage d’autonomie (sur des questions de budget, de calendrier ou de programme par exemple) qu’une école publique traditionnelle. L’objectif de ces écoles, que le ministère de l’éducation de l’administration Trump soutient également, était de proposer plusieurs alternatives gratuites, selon l’idée que la compétition entre ces différents types d’école créerait davantage d’opportunités pour les enfants défavorisés. Or tous les candidats démocrates qui se sont prononcés sur la question des charters schools (notamment Joe Biden, Bernie Sanders et Elizabeth Warren) se sont opposés à leur financement par l’État fédéral, principalement selon l’idée qu’elles détournent des fonds et des élèves des écoles strictement publiques, créant une concurrence injuste entre charter school et école traditionnelle.
Une des conséquences du double mouvement d’opposition frontale à l’autre parti et de virage à gauche est la difficulté croissante à faire passer des projets de loi. Malgré cette évolution, la question de la faisabilité des réformes sur le plan législatif a été assez peu mobilisée pendant la campagne. Dans un contexte où la polarisation politique rend de plus en plus rare le vote de projets de loi soutenus par des élus issus des deux partis, les candidats qui choisissent d’évoquer le problème sont ceux qui mettent en avant leur capacité à parvenir à un compromis bipartisan (Joe Biden, Amy Klobuchar). La disparition du bipartisanisme est particulièrement visible à la fois à l’échelle des États et dans la conduite de la politique au Sénat, qui était traditionnellement le lieu de la politique bipartisane.
En l’absence de consensus bipartisan, la pratique du décret présidentiel s’est généralisée sous l’administration Obama (I’ve got a pen and I’ve got a phone) 7 et s’est poursuivie sous Trump. Mais tout ne peut pas être décidé par décret présidentiel, et l’absence de consensus cause des blocages : un désaccord sur le financement de la construction du mur et la politique migratoire a ainsi été à l’origine de l’arrêt le plus long des activités gouvernementales de l’histoire du pays (« government shutdown ») entre le 22 décembre et 25 janvier 2019. Dans ce contexte, un candidat comme Joe Biden peut ainsi mettre en avant sa capacité à faire voter des lois par des coalitions bipartisanes.
L’éligibilité, argument clé des primaires sous l’ère Trump
Selon ce même sondage Ipsos/FiveThirtyEight, le sujet le plus important pour les électeurs est l’éligibilité du candidat, à savoir sa capacité à battre Donald Trump en 2020. À l’exception de deux États, le Maine et le Nebraska, le système électoral américain est fondé sur une logique de winner-takes-all. Dans la mesure où seule une majorité relative suffit pour remporter la totalité des grands électeurs de l’État, les candidats délaissent les États considérés comme sûrs et se concentrent sur ceux susceptibles de basculer d’un côté ou de l’autre (les swing states). Or dans un contexte politique d’extrême polarisation entre le parti républicain et le parti démocrate, les électeurs sont plus constants et plus décidés dans leur vote. Battre Trump implique donc de faire basculer les catégories démographiques les moins décidées ou les moins promptes à aller voter. Pour cela, deux stratégies complémentaires peuvent être envisagées : convaincre l’électorat ouvrier des swing states ou retourner à la « Coalition Obama » de 2012, avec des taux de participation très élevés de l’électorat hispanique ou afro-américain.
Pour l’instant, l’attention se porte principalement sur les États du Midwest et de la Rust Belt, où se concentrent beaucoup d’électeurs ayant voté Obama en 2012 et Trump en 2016 8. Séduire ces électeurs – majoritairement blancs et ouvriers – dans des États comme le Wisconsin, le Michigan et la Pennsylvanie est presque un passage obligé si les démocrates veulent remporter la présidentielle de 2020. Un des arguments principaux de la campagne d’Amy Klobuchar, sénatrice du Minnesota et candidate à la primaire, est sa capacité à mobiliser les électeurs du Midwest. Joe Biden est traditionnellement présenté comme le candidat qui séduit le plus cet électorat. Ses positions modérées, son histoire familiale tragique, sa foi catholique et sa personnalité sont cités comme les principaux facteurs de popularité auprès des ouvriers blancs du Midwest et de la Rust Belt. Dans son premier clip de campagne, il met d’ailleurs longuement en avant son enfance au sein de la classe moyenne de Pennsylvanie. Mais Joe Biden n’est pas le seul candidat qui pourrait attirer des électeurs des classes populaires. Le programme de Bernie Sanders est également à même de mobiliser le soutien d’un électorat ouvrier, avec des propositions comme l’augmentation du salaire minimum, le renforcement du pouvoir des syndicats ou encore le refus d’accords commerciaux susceptibles de menacer des emplois américains. Il a notamment reçu le soutien d’importants syndicats, comme du plus grand syndicat d’infirmières du pays et du syndicat enseignant de Los Angeles, dans un contexte où les syndicats sont réticents à affirmer leur soutien.
Une autre stratégie pourrait consister à augmenter les taux de participation électorale des minorités dans des États avec une importante population latino (l’Arizona, la Floride) ou afro-américaine (la Géorgie, la Caroline du Nord) pour reconstituer ce qu’a été la « Coalition Obama » en 2012. « Tío Bernie » est le plus populaire au sein de l’électorat latino, mais l’électorat latino n’est pas un groupe monolithique. S’il peut séduire l’électorat latino d’Arizona, son programme pourrait être considéré trop progressiste par les hispaniques de Floride, traditionnellement plus conservateurs. Biden, notamment du fait de son association avec Obama et de son programme modéré, reste le candidat le plus populaire au sein de la communauté afro-américaine, qui constitue un soutien clé dans des États comme la Caroline du Nord.
Un autre segment démographique que pourrait capter le parti démocrate selon le choix du candidat à la primaire est celui des femmes blanches des banlieues pavillonnaires de l’Ohio et de l’Arizona, qui rejettent le style trumpiste davantage que les valeurs du parti républicain. Cet électorat a joué un rôle clé dans les élections de mi-mandat de 2018, qui ont vu les Républicains perdre 32 de leurs 69 sièges dans les circonscriptions de banlieue. L’importance accordée aux problématiques liées à l’éducation et au système de santé, ainsi que leurs préférences pour des candidats et des politiques plus modérées, pourrait les conduire à soutenir des candidats comme Pete Buttigieg ou Elizabeth Warren.
Chaque candidat tente de mobiliser l’argument de l’éligibilité à son bénéfice : pendant le 7ème débat démocrate, Elizabeth Warren a longuement insisté sur le fait qu’une femme pouvait gagner contre Donald Trump, ce que Bernie Sanders a dû confirmer pendant le débat après une récente controverse.
Dans une course très ouverte où l’éligibilité est un critère clé, remporter l’Iowa (3 février) et le New Hampshire (11 février) est plus important que jamais, puisqu’une victoire dans les deux premiers États peut accélérer la campagne d’un candidat dans les États qui suivent. La marge avec laquelle les candidats gagnent ou perdent est également significative : pour un candidat comme Biden, perdre de peu dans un État majoritairement blanc comme l’Iowa pourrait être compensé par une grande victoire en Caroline du Nord – le quatrième État à voter – ou pendant le Super Tuesday – vote de 15 États début mars.
Pour battre Donald Trump, il faut reprendre un certain nombre de swing states, et donc élire un candidat qui soit capable de rassembler au sein d’une coalition l’électorat blanc ouvrier et l’électorat blanc des banlieues mais aussi amener aux urnes les jeunes, l’électorat latino et afro-américain pour reprendre des États comme la Pennsylvanie, l’Arizona, la Caroline du Nord ou le Michigan. Si un candidat plus modéré serait plus à même de construire une coalition avec certains de ces groupes, les logiques de polarisation du parti favorisent des candidats plus progressistes et participent d’un glissement plus général du parti vers la gauche, ce qui se traduit dans le programme des candidats même les plus modérés.
Sources
- https://www.people-press.org/2014/06/12/political-polarization-in-the-american-public/
- https://www.nytimes.com/2017/10/18/us/politics/ted-cruz-zodiac-killer-tweet.html
- https://www.vox.com/policy-and-politics/2019/12/3/20991841/joe-biden-no-malarkey
- https://legrandcontinent.eu/fr/2019/10/06/la-procedure-de-destitution-contre-donald-trump-une-strategie-democrate-gagnante/
- https://projects.fivethirtyeight.com/impeachment-polls/
- https://fivethirtyeight.com/features/what-issues-should-the-2020-democratic-candidates-be-talking-about/
- https://www.npr.org/2014/01/20/263766043/wielding-a-pen-and-a-phone-obama-goes-it-alone
- https://www.cnbc.com/heres-a-map-of-the-us-counties-that-flipped-to-trump-from-democrats/