Les pays européens ont donné à Téhéran jusqu’à la fin du mois d’août pour reprendre les négociations et autoriser les inspections sur ses sites nucléaires, sous peine de voir les sanctions, assouplies par l’accord JCPOA, réappliquées.
- Depuis la guerre de 12 jours avec Israël et les frappes américaines visant les principaux sites nucléaires iraniens, Téhéran a arrêté la coopération avec l’Agence internationale de l’énergie atomique, ce qui n’a fait qu’accentuer le flou quant à l’état de son programme nucléaire, et en particulier quant à son stock de 409 kg d’uranium enrichi à 60 %.
- Des négociateurs de l’AIEA ont été autorisés à retourner en Iran hier, le 27 août, mais uniquement sur certains sites, en excluant notamment ceux touchés par les frappes américaines.
- Selon le Wall Street Journal, le directeur général de l’AIEA était désormais sous protection permanente en raison d’un complot iranien visant à l’assassiner 1.
- En juillet, le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Kazem Gharibabadi, avait déclaré que l’Iran était prêt à négocier, mais Téhéran a également menacé de se retirer du traité sur la non-prolifération des armes nucléaires si de nouvelles sanctions étaient imposées. Le gouvernement iranien considère en effet que le mécanisme de snapback, qui permet la réimposition des sanctions, n’est pas légitime, car les États-Unis se sont retirés unilatéralement de l’accord en mai 2018.
- Les Européens pourraient notamment proposer de prolonger la date d’expiration du mécanisme de rétablissement des sanctions en échange de la reprise des inspections des installations nucléaires iraniennes par l’ONU.
Selon une évaluation américaine, l’attaque menée par les États-Unis au mois de juin aurait permis de retarder de deux ans les capacités d’enrichissement iraniennes sur le site de Fordo.
- Une estimation de l’Agence du renseignement de la Défense indiquait plutôt que le programme iranien avait été retardé de quelques mois seulement.
- Le directeur de l’Agence, le général Jeffrey Kruse, a été licencié le 22 août.
Parallèlement, d’importants débats ont lieu en Iran concernant l’attitude à adopter vis-à-vis des États-Unis et des Européens.
- Le 17 août, un communiqué de 27 organisations réformistes basées en Iran a appelé le gouvernement à mettre un terme à l’enrichissement d’uranium, en échange d’un allègement des sanctions occidentales.
- Le 24 août, le Guide suprême a réagi à ce communiqué et aux débats qu’il a suscités, estimant qu’appeler à des négociations directes avec les États-Unis était une approche « superficielle » d’un sujet bien plus profond.
- Il a toutefois réitéré son soutien au président Pezechkian, lui-même partisan d’une ligne réformatrice 2.
Sources
- « U.N. Atomic Agency Chief Given Security Protection Over Iran Threat », The Wall Street Journal, 26 août 2025.
- « بیانات در مراسم عزاداری شهادت امام رضا علیهالسلام », Site de Ali Khamenei, 24 août 2025.