Le projet d’une « Grande Amérique », représenté par la carte ci-dessous et défendu par de nombreux soutiens du président élu Trump, inclurait, en plus du Canada et de Groenland, tout le nord du Mexique, le Yucatán, Cuba, le Nicaragua, la République dominicaine et le canal de Panama.
- Lors de sa conférence de presse depuis Mar-a-Lago, le 7 janvier, le président élu Trump a notamment proposé de rebaptiser le Golfe du Mexique : « Nous allons changer le nom du golfe du Mexique en golfe d’Amérique, un nom magnifique qui englobe un vaste territoire. Le golfe d’Amérique — quel beau nom ! Et c’est approprié. »
- Le golfe du Mexique est bordé par les États-Unis au nord et à l’est, par Cuba à l’est-sud-est, et par le Mexique au sud et à l’ouest. C’est historiquement par ce golfe que commence l’exploration et la conquête du continent américain dès 1497.
En réaction aux propos de Trump, ce mercredi 8 janvier, la présidente du Mexique Claudia Sheinbaum a débuté sa conférence de presse quotidienne par « un récit sur l’histoire de notre territoire »
- Sheinbaum a projeté une carte du monde de 1607 « éditée par un Flamand pour la Compagnie des Indes d’Amsterdam » et a fait appel à son conseiller politique, José Alfonso Suárez del Real. On y voit l’« América Mexicana » (Amérique mexicaine), qui englobe le Mexique et les États-Unis actuels.
- Le Golfe qui sépare la Floride du Yucatán y est déjà nommé « Golfo mexicano » — depuis 1607 donc, c’est-à-dire avant l’existence des États-Unis.
Trump a également affirmé que le « Mexique est essentiellement gouverné par les cartels ».
- Sheinbaum a répondu que le président élu américain était sans doute « mal informé » par ses équipes et a précisé que le Mexique n’était plus gouverné par Felipe Calderón (2006-2012), qui avait déclaré la guerre au narcotrafic, ni par Genaro García Luna, ministre de la Sécurité de Calderón, qui a été condamné en octobre dernier à plus de 38 ans de prison aux États-Unis pour ses liens avec le Cartel de Sinaloa.