La trajectoire économique du Venezuela ne connaît aucun équivalent en Amérique latine. En 1980, les Vénézuéliens jouissaient du niveau de vie le plus élevé de tous les principaux pays de la région : le PIB par habitant s’élevait à 7947,685 $ en parité de pouvoir d’achat ($ internationaux courants).

  • Si cet indicateur ne permet pas seul de rendre compte du niveau de vie des habitants d’un pays, l’écart avec les autres pays de la région est néanmoins frappant.
  • Le PIB du pays en prix courants était quant à lui largement supérieur à celui de la Colombie ou du Pérou : 70 milliards de dollars en 1980 contre respectivement 46,5 et 29 milliards.

Depuis l’arrivée au pouvoir de Nicolás Maduro, le PIB par habitant s’est littéralement effondré, se contractant de presque 60 % entre 2013 et 2023. En quatre décennies, le niveau de vie au Venezuela a ainsi stagné — le PIB par habitant est aujourd’hui de 7942 $ PPP contre 7947 $ en 1980 —, alors que celui de l’Amérique latine a été multiplié par 5,5.

  • Aujourd’hui, plus d’un Vénézuélien sur quatre (7,7 millions sur une population totale de 29 millions) a fui son pays, la plupart s’étant installés dans d’autres pays de la région (Colombie, Pérou, Brésil notamment)1.
  • La grande majorité de ces émigrés partent pour échapper à la violence endémique, aux pénuries de médicaments ainsi qu’en raison de l’absence de services essentiels.

L’héritier d’Hugo Chávez a proclamé lundi 29 juillet sa victoire à l’élection présidentielle qualifiée de fraude électorale par l’opposition et plusieurs dirigeants de pays de la région. Au moins plusieurs milliers de personnes sont descendues dans les rues de Caracas et d’autres villes du pays mardi 30 juillet au cours de manifestations qui ont provoqué la mort d’au moins 7 manifestants et plus d’une centaine d’arrestations2.

Sources
  1. One in four Venezuelans have left the country, Nations unies, 6 février 2024.
  2. Samantha Schmidt et Ana Vanessa Herrero, « At least seven reported dead as Maduro meets Venezuelan protests with force », The Washington Post, 30 juillet 2024.