• La reprise mondiale après les périodes de confinement et le soudain ralentissement des circulations de biens et de personnes qu’elles ont induit a été « extrêmement rapide, mais inégale », selon l’OCDE. Les mesures extraordinaires mises en place dans un très grand nombre de pays par les pouvoirs publics vont permettre une reprise vigoureuse de la croissance cette année ainsi qu’en 2022.
  • Les prévisions de croissance de l’OCDE ont peu changé depuis la première publication de ses Perspectives économiques en mai dernier, puisqu’elles sont passées de 5.8 % en mai à 5.7 % pour l’année en cours et de 4.4 % à 4.5 % en 2022 au niveau mondial. Si la reprise économique s’annonce rapide et forte, certains indicateurs comme les chiffres de l’emploi et des revenus inquiètent cependant en raison de leurs niveaux toujours en-deçà de ceux observés avant la pandémie.
  • Exceptions faites de l’Australie, de la France et de la Turquie, la part de la population âgée de 15 à 74 ans qui a un emploi a baissé partout dans le monde, atteignant dans certains cas des niveaux alarmants comme au Brésil ou en Afrique du Sud où des chutes respectives de 5,8 % et 8,2 % ont été mesurées. Les pays où la situation est la plus critique sont donc ceux qui ont connu une récession et une hausse massive du taux de chômage, à l’instar de l’Afrique du Sud.
  • Pour autant, l’inflation, pour le moment croissante, n’est pas considérée alarmante par l’OCDE qui estime que « la hausse des prix à la consommation devrait atteindre un pic vers la fin de 2021, puis décélérer tout au long de 2022 »1. La hausse de la demande ainsi que celle des coûts est responsable de la majeure partie de cette inflation. Le coût du transport maritime a ainsi presque quintuplé entre 2019 et 2021, passant d’une base 100 à 481,5 au 1er septembre 2021, comme le montre le graphique ci-dessous.
  • Tous les pays ne sont pas pour autant logés à la même enseigne. Les pays des Suds ont tous connu une hausse significative de leur inflation entre le premier trimestre de 2019 et le troisième trimestre 2021, à l’exception notable de la Chine dont le taux d’inflation a diminué de près de 0,6 points de pourcentage. Le Brésil, au contraire, a vu son taux d’inflation croître de 4,08 % à 7,02 %, connaissant dès lors la hausse la plus importante. Par contraste, l’économie avancée ayant connu la plus grande inflation est celle des États-Unis, passant de 1,44 % d’inflation au premier trimestre 2019 à 3,86 % au troisième trimestre 2021. La hausse des prix de l’énergie inquiète aussi des deux côtés de l’Atlantique.
  • L’OCDE met par ailleurs en garde contre les inégalités d’accès aux vaccins, qui pourraient devenir critiques. En effet, avec la reprise de l’épidémie dans certains pays, l’activité subit de nouvelles restrictions « provoquant des goulets d’étranglement et des pressions sur les chaînes d’approvisionnement ». Alors que la dette des économies émergentes a atteint les 36 000 milliards de dollars au deuxième trimestre 2021 selon l’Institut de la finance internationale, certains pays ont dû mal à juguler la pandémie, notamment les économies les moins développées2.
  • Pour combattre les inégalités, l’OCDE recommande que les différents États étudiés dans le rapport mènent des politiques publiques conformes à leurs propres objectifs nationaux. Ces derniers dépendent des principales difficultés auxquelles font face chaque pays : ainsi, si la France a réussi à conserver un taux d’emploi stable, son PIB a reculé de 3,2 % entre le quatrième trimestre de 2019 et le premier trimestre de 2021. L’OCDE définit six objectifs principaux : l’approvisionnement en vaccins des économies les moins avancées, le soutien de l’État aux personnes et aux entreprises durement touchées par la pandémie, la formation et l’éducation des jeunes les moins qualifiés et les plus précaires, la surveillance de la hausse des prix, la planification de la relance ainsi que l’investissement dans les domaines sanitaires, numériques et énergétiques.