Politique

Poutine, Xi, Modi et le pacte de Tianjin. Texte intégral de la déclaration des pays de l’OCS

La Chine est en train de redessiner la carte de l’Asie.

Face à Trump et à l’Europe, elle appelle à « réformer l’ONU ».

La séquence diplomatique de cette rentrée s’est jouée à Tianjin — loin de la capitale du spectacle trumpiste. Elle était aussi bien plus codée.

Nous avons demandé à Stéphanie Balme et Philippe Le Corre de nous aider à comprendre une déclaration historique — pour la première fois traduite et commentée ligne à ligne.

Auteur
Le Grand Continent, Stéphanie Balme, Philippe Le Corre
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© Alexander Kazakov

Le 25e Forum de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) s’est déroulé dimanche 31 août et lundi 1er septembre à Tianjin, dans le nord de la Chine. 

Ce format participe de la mise en scène de la renaissance chinoise voulue par le Parti communiste, qui se fait fort d’avoir mis un terme au « siècle des humiliations » ayant précédé son arrivée au pouvoir en 1949.

En raison des nombreuses concessions étrangères qu’elle a longtemps abritées, la ville portuaire de Tianjin fut d’ailleurs l’un des symboles de la domination occidentale sur le pays 1.

Outre les chefs d’État et de gouvernement des dix pays membres permanents de l’OCS — Bélarus, Chine, Inde, Iran, Kazakhstan, Kirghizistan, Ouzbékistan, Pakistan, Russie et Tadjikistan — une quinzaine de dirigeants de pays partenaires — parmi lesquels l’Égypte, la Malaisie et la Turquie — étaient également présents, ainsi que le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres.

Vladimir Poutine, dont la visite en Chine doit durer quatre jours — sa plus longue sortie hors de Russie depuis le début de l’invasion de l’Ukraine — en a profité pour mettre en scène son « amitié sans limites » avec Xi Jinpingpour la cinquante cinquième fois.

Pour la Chine, le Forum de Tianjin a été l’occasion d’essayer de tirer profit du repli unilatéraliste opéré par les États-Unis et des troubles planétaires provoqués par la guerre commerciale globale impulsée par Donald Trump. Dans ce contexte agité, Pékin cherche à se poser en puissance alternative responsable, garante d’un ordre mondial tout à la fois plus juste, plus stable, et moins moralisateur.

En froid avec la Chine depuis les affrontements frontaliers meurtriers de l’été 2020, l’Inde de Modi a subi cet été une lourde augmentation des droits de douane sur ses exportations vers les États-Unis, au motif qu’elle achète du pétrole à la Russie. La participation du Premier ministre Narendra Modi au Forum de Tianjin était particulièrement scrutée après le rapprochement diplomatique spectaculaire entre les deux pays cet été — que Christophe Jaffrelot a étudié dans ces pages comme le signe d’un renoncement indien. La première visite en Chine de Modi depuis sept ans a été l’occasion de mettre en scène, à destination de la Maison Blanche, une proximité nouvelle entre le dirigeant indien, Vladimir Poutine et Xi Jinping.

En parvenant à réunir les dirigeants de pays allant des rives du Pacifique à l’Asie centrale en passant par le Moyen-Orient, la Chine fait la démonstration des progrès de sa politique d’intégration de l’espace eurasiatique. Un processus initié de longue date à travers l’Initiative des Nouvelles Routes de la Soie et perçu par Pékin comme susceptible de constituer un contrepoids à l’hégémonie américaine. 

La déclaration de Tianjin, co-signée par les chefs d’État et de gouvernement des dix États membres de l’OCS, offre un bon aperçu des contours de l’ordre mondial alternatif activement promu par l’axe sino-russe au travers d’organisations internationales comme l’OCS, mais aussi les BRICS, sous domination chinoise. Dans son discours de bienvenue, Xi Jinping a fini par une citation de Lao-Tseu : « Un grand philosophe chinois disait : ‘Celui qui suit la Voie gagne l’adhésion de tous’. »

Les dirigeants des États membres de l’Organisation de coopération de Shanghai (ci-après dénommée « OCS » ou « Organisation ») déclarent ce qui suit à l’issue de la réunion du Conseil des chefs d’État des États membres qui s’est tenue à Tianjin le 1er septembre 2025.

Stéphanie Balme La Chine est aujourd’hui incontournable. Son modèle s’impose désormais à l’échelle mondiale, et il est presque étonnant que cela continue de surprendre même si, naturellement, le néo-empire chinois porte en lui ses contradictions et ses fragilités. La Chine donne le sentiment d’aller « dans le sens de l’Histoire » : le sommet se tient à Tianjin, 80 ans jour pour jour après la capitulation du Japon, date qui marque en Asie la fin de la Seconde Guerre mondiale. Le choix du lieu n’est pas anodin : Tianjin fut aussi la ville des « traités inégaux », des concessions étrangères — y compris russes ! — et, pour l’opinion chinoise, l’événement revêt une forte dimension symbolique : celle d’une revanche historique de la République populaire — alors inexistante en 1945 — sur l’Occident dans son ensemble.

I

Le monde connaît actuellement de profondes transformations historiques qui affectent tous les domaines des relations politiques, socio-économiques et sociales. La volonté de créer un ordre mondial multipolaire plus juste, plus équitable et plus représentatif, ouvrant de nouvelles perspectives pour le développement des États et une coopération internationale mutuellement avantageuse, se renforce.

Philippe Le Corre Les Chinois considèrent que l’OCS est leur création, et ils entendent en faire un outil au service de leurs intérêts — c’est ce qui ressort de la déclaration « reconnaissant les changements historiques et l’aspiration à créer un monde multipolaire plus juste ». Il s’agit d’un prolongement des déclarations communes de Xi et Poutine depuis 2022 — aucun autre cadre, pas même les BRICS, ne permet une telle audace.

Dans le même temps, les confrontations géopolitiques, les défis et les menaces pour la sécurité et la stabilité s’intensifient, y compris dans la région de l’OCS. L’économie mondiale, en particulier les marchés internationaux des matières premières et les marchés financiers, subit de graves bouleversements.

Les premiers paragraphes de la déclaration reprennent le plaidoyer sino-russe en faveur d’un « ordre mondial multipolaire », c’est-à-dire dans lequel le poids des puissances occidentales serait réduit — et où celui de la Chine et de la Russie serait rehaussé. L’instabilité politique et économique actuelle, pour partie provoquée par la politique unilatérale des États-Unis, démontrerait la nécessité d’une telle évolution.

L’année 2025 est marquée par le 80e anniversaire de la victoire dans la Seconde Guerre mondiale et la création de l’Organisation des Nations unies (ONU). La Grande Victoire, rendue possible grâce à la mobilisation des peuples de tous les pays épris de paix contre le nazisme, le fascisme et le militarisme, a déterminé le cours de l’histoire mondiale et créé les conditions nécessaires à la mise en place d’un système durable de relations internationales garantissant le développement pacifique de l’humanité. Les États membres appellent à préserver la mémoire de l’exploit héroïque des peuples et des leçons de la Seconde Guerre mondiale.

L’ONU s’est imposée comme une organisation interétatique unique en son genre, au sein de laquelle s’est établie une coopération efficace et nécessaire pour assurer la paix et la sécurité, le développement socio-économique et les droits de l’homme. Les États membres réaffirment leur attachement à la mise en place d’un ordre mondial plus représentatif, démocratique, équitable et multipolaire, fondé sur les principes universellement reconnus du droit international, y compris ceux consacrés par la Charte des Nations unies, le respect de la diversité culturelle, la coopération mutuellement avantageuse et égalitaire entre les États, sous la coordination centrale des Nations unies.

Stéphanie Balme Le sommet sert à Pékin de tribune. Avec cette déclaration, Xi envoie des messages clairs : aux États-Unis, où la politique de Trump finit par unir, en interne et sur le plan international, ceux qui en sont victimes ; à l’Europe, marginalisée, tandis que le narratif russe s’impose dans une partie du monde ; aux opinions publiques du Sud global enfin, qui voient s’affirmer une unité idéologique nouvelle, centrée sur le « pluri-universalisme » et la multipolarité, en rupture avec l’ancien multilatéralisme onusien déclinant. Ce discours s’installe durablement, et il faudra apprendre à composer avec tout en cherchant à lui opposer une véritable alternative, dans un contexte où les États-Unis demeurent une puissance accélératrice de tensions. C’est autour de la Chine, et non de l’Europe, que s’organise désormais ce monde post-américain…

Une déclaration du Conseil des chefs d’État des pays membres de l’OCS a été adoptée à l’occasion du 80e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale et de la création de l’ONU.

Les pays membres de l’OCS estiment nécessaire d’adapter l’ONU aux réalités politiques et économiques actuelles en menant une réforme mesurée afin de garantir la représentation des pays en développement dans les organes de direction de l’ONU.

Les États membres ont réaffirmé leur attachement au respect égal et intégral des objectifs et principes de la Charte des Nations unies et de la Charte de l’OCS, ainsi que des autres principes et normes généralement reconnus du droit international dans les relations entre les États membres de l’OCS.

L’OCS inscrit son ambition dans le cadre multilatéral de l’ONU qu’il ne prétend pas renverser ou concurrencer mais réformer et « adapter » au monde actuel. La réunion de l’OCS à Tianjin, à laquelle le Secrétaire général de l’ONU a assisté, s’inscrit dans le cadre des célébrations des 80 ans de la capitulation japonaise d’août 1945, qui a préludé à la création de l’ONU deux mois plus tard. 

Un défilé militaire destiné à célébrer la victoire de la Chine dans la seconde guerre sino-japonaise (1937-1945) et la fin de la Seconde Guerre mondiale est prévu mercredi 3 septembre à Pékin, sur la place Tiananmen comme chaque année. Alors que les présidents russe Vladimir Poutine et nord-coréen Kim Jong-un y assisteront. Il sera l’occasion pour la Chine de mettre en scène la montée en puissance de ses capacités militaires.

Les États membres sont favorables au respect du droit des peuples à choisir de manière indépendante et démocratique les voies de leur développement politique et socio-économique, et soulignent que les principes de respect mutuel de souveraineté, d’indépendance, d’intégrité territoriale des États, d’égalité des droits, de bénéfice mutuel, de non-ingérence dans les affaires intérieures, de non-recours à la force ou à la menace de la force constituent le fondement du développement durable des relations internationales. 

Les principes énoncés dans ce paragraphe sont conformes à ceux promus dans la Charte des Nations Unis, à laquelle les pays membres de l’OCS réitèrent donc leur allégeance. Ces propos s’inscrivent toutefois en contradiction avec les actes de certains d’entre eux, la Russie de Poutine au premier chef, dont l’agression contre l’Ukraine constitue depuis trois ans et demi une violation flagrante « de la souveraineté, de l’indépendance et de l’intégrité territoriale » d’un État souverain. 

Les États membres, réaffirmant leur attachement aux objectifs et aux principes de la Charte de l’OCS, continueront d’agir conformément à « l’esprit de Shanghai », qui incarne la confiance mutuelle, l’intérêt mutuel, l’égalité, la consultation mutuelle, le respect de la diversité des cultures et la recherche d’un développement commun. Ils approfondiront de manière cohérente leur coopération au nom de la sécurité, de la stabilité et du développement durable de la région de l’OCS.

L’« esprit de Shanghai » fait référence à la ville chinoise où l’OCS a été créée en 2001 et aux valeurs d’amitié, de coopération et de coprospérité régionales dont elle se veut la garante.

Les États membres adhèrent à une ligne qui exclut les approches de blocs et de confrontation pour résoudre les problèmes de développement international et régional. Ils soulignent que la coopération dans le cadre de l’OCS peut servir de base à la formation d’une architecture de sécurité égalitaire et indivisible en Eurasie. 

En affirmant leur opposition à la logique des « blocs » et de la « confrontation », les pays de l’OCS rejettent tout retour à une fracturation du monde en alliances antagoniques, du type de celle en vigueur durant la guerre froide. Ils refusent ainsi d’avoir à choisir un camp, que ce soit dans la rivalité entre la Russie et l’Union européenne ou dans celle entre la Chine et les États-Unis. On retrouve dans cette position — essentiellement déclaratoire — l’influence de la doctrine indienne du « multi-alignement » qui consiste à parler avec tout le monde avec pour seul objectif la défense des intérêts nationaux.

Les États membres ont pris note de l’initiative visant à élaborer une Charte eurasienne de la diversité et de la multipolarité au XXIe siècle, qui vise à consolider les processus de développement sur le continent eurasien.

Tenant compte des avis des États membres, ils ont réaffirmé la pertinence des initiatives visant à promouvoir la coopération dans la construction de relations internationales d’un nouveau type, dans un esprit de respect mutuel, d’équité, d’égalité et de coopération mutuellement avantageuse, ainsi que la formation d’une vision commune de l’idée de créer une communauté de destin commun pour l’humanité et le développement du dialogue selon le principe : « Une seule Terre. Une seule famille. Un seul avenir ». Les États membres appellent la communauté internationale à se joindre à l’initiative de l’OCS « Pour l’unité mondiale en faveur d’un monde juste, de la concorde et du développement ».

Les États membres ont pris note de l’initiative visant à adopter une résolution spéciale de l’Assemblée générale des Nations unies intitulée « Décennie pour la consolidation de la paix au nom des générations futures ».

Les États membres réaffirment que l’Asie centrale est au cœur de l’OCS et soutiennent les efforts déployés par les États d’Asie centrale pour assurer la paix, la sécurité et la stabilité dans leurs pays et dans la région dans son ensemble. À cet égard, ils ont pris note de la tenue de la conférence internationale « L’Asie centrale, cœur de l’OCS : 25 ans de coopération au service du développement commun » (Douchanbé, 19 juin 2025), ainsi que de l’initiative visant à l’organiser chaque année.

Les États membres réaffirment l’universalité, l’indivisibilité, l’interdépendance et l’interconnexion de tous les droits de l’homme, ainsi que leur engagement à respecter les droits et libertés fondamentaux de l’homme, et s’opposent à l’application de « doubles standards » en matière de droits de l’homme et à l’ingérence dans les affaires intérieures d’autres États sous prétexte de les protéger.

Cette condamnation des « doubles standards » est une attaque contre les puissances occidentales, accusées de ne pas faire preuve des mêmes exigences en matière de respect du droit international en Ukraine et à Gaza. Ce faisant, les pays membres de l’OCS œuvrent à discréditer les accusations de violation du droit international adressées à certains de ses membres, notamment la Russie.

Afin de continuer à améliorer les activités de l’OCS, les États membres ont adopté la Stratégie de développement de l’OCS jusqu’en 2035, qui définit les tâches prioritaires et les principales orientations pour approfondir la coopération multiforme dans l’intérêt de la paix et de la stabilité, du développement et de la prospérité dans l’espace de l’OCS.

Un policier monte la garde devant le lieu où se tient le sommet de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) à Tianjin, en Chine, le lundi 1er septembre 2025. © AP Photo/ Rafiq Maqbool

II

Les États membres sont favorables à la garantie d’une paix internationale durable et appellent à lutter ensemble contre les défis et les menaces traditionnels et nouveaux pour la sécurité.

Les États membres réaffirment leur détermination à poursuivre leur lutte commune contre le terrorisme, le séparatisme et l’extrémisme, ainsi que contre le trafic illicite de stupéfiants, de substances psychotropes et de leurs précurseurs chimiques, la contrebande d’armes et d’autres formes de criminalité transnationale organisée.

L’association du « terrorisme », du « séparatisme » et de l’« extrémisme » dans une même condamnation témoigne de l’instrumentalisation à des fins politiques de la question sécuritaire par l’OCS. La Chine et la Russie ont pour habitude de désigner comme « terroristes », pour mieux les discréditer, les revendications démocratiques ou indépendantistes de certaines minorités ethniques — au Xinjiang ou au Caucase notamment.

On peut également lire dans ce passage un soutien apporté par les membres de l’OCS à la junte birmane, en proie à une guérilla menée par l’Armée de l’alliance démocratique nationale du Myanmar (MNDAA).

Les États membres ont signé l’Accord sur le Centre universel de lutte contre les défis et les menaces à la sécurité des États membres de l’OCS et l’Accord sur le Centre antidrogue de l’OCS. 

Les États membres ont pris note de la proposition de créer un Centre d’études stratégiques dans le domaine de la sécurité.

Les États membres continueront à mettre activement en œuvre le Programme de coopération des États membres de l’OCS dans la lutte contre le terrorisme, le séparatisme et l’extrémisme pour la période 2025-2027 (Astana, 4 juillet 2024).

Les États membres condamnent fermement le terrorisme sous toutes ses formes et manifestations, soulignent que les « doubles standards » dans la lutte contre le terrorisme sont inacceptables et appellent la communauté internationale à lutter contre le terrorisme, y compris les mouvements transfrontaliers de terroristes, sous l’égide des Nations unies, en appliquant pleinement les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des Nations unies et la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations unies, conformément à la Charte des Nations unies et aux principes du droit international, afin de lutter ensemble contre toutes les organisations terroristes. Ils soulignent l’importance d’adopter par consensus une convention globale sur le terrorisme international.

Les États membres ont fermement condamné les attentats terroristes perpétrés à Pahalgam le 22 avril 2025. 

Les États membres ont également fermement condamné les attentats terroristes perpétrés contre le Jaffer Express le 11 mars et à Khuzdar le 21 mai 2025.

Les États membres ont exprimé leur profonde sympathie et leurs condoléances aux familles des personnes tuées et blessées. Ils ont également déclaré que les auteurs, les organisateurs et les commanditaires de ces attentats devaient être traduits en justice.

Réaffirmant leur ferme engagement à lutter contre le terrorisme, le séparatisme et l’extrémisme, les États membres soulignent qu’il est inacceptable de tenter d’utiliser des groupes terroristes, séparatistes et extrémistes à des fins égoïstes. Ils reconnaissent le rôle de premier plan que jouent les États souverains et leurs autorités compétentes dans la lutte contre les menaces terroristes et extrémistes.

Soulignant l’importance de la coopération multilatérale dans la lutte contre le terrorisme et son financement, les États membres ont pris note des résultats de la Conférence internationale de haut niveau sur le thème « Renforcement de la coopération internationale dans la lutte contre le terrorisme et création de mécanismes souples pour assurer la sécurité des frontières – Cycle koweïtien du processus de Douchanbé » (Koweït, 4-5 novembre 2024). 

Ils ont pris note de la proposition d’organiser une nouvelle session de la Conférence internationale de haut niveau sur la sécurité et la gestion des frontières dans le cadre du processus de Douchanbé en 2026 à New York.

Les États membres ont hautement apprécié le rôle joué par la Structure régionale antiterroriste de l’OCS (SRAT) dans l’organisation d’exercices antiterroristes et de commandement et de contrôle conjoints, d’opérations d’information et de contre-propagande et d’autres activités pratiques visant à surveiller la situation dans la région. Dans ce contexte, après avoir pris note des résultats des exercices antiterroristes conjoints « Interaction – Antiterrorisme – 2024 » (SUAR, République populaire de Chine, 19 juillet 2024), ils ont confirmé leur volonté de poursuivre les actions conjointes visant à renforcer les activités antiterroristes de l’OCS.

Les États membres continueront à intensifier leurs efforts conjoints pour empêcher la propagation des idéologies radicales, de toute intolérance religieuse et xénophobie, du nationalisme agressif, de la discrimination ethnique et raciale. Ils ont adopté le Programme de coopération des États membres dans la lutte contre l’idéologie extrémiste dans l’espace de l’OCS pour 2026-2030, qui vise notamment à la mise en œuvre par les États parties de la Convention de l’OCS sur la lutte contre l’extrémisme (Astana, 9 juin 2017).

Les États membres ont salué la résolution adoptée chaque année par l’Assemblée générale des Nations unies intitulée « Lutte contre l’héroïsation du nazisme, le néonazisme et d’autres pratiques qui contribuent à l’escalade des formes contemporaines de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et d’intolérance qui y est associée ».

Les États membres ont souligné l’importance de poursuivre la mise en œuvre de l’Accord de coopération et d’interaction entre les États membres de l’OCS sur les questions frontalières (Ufa, 10 juillet 2015) et, à cet égard, les résultats de l’opération conjointe « Solidarité 2024 » menée par les services frontaliers des autorités compétentes des États membres de l’OCS. 

Les États membres, réitérant leur profonde préoccupation face à l’escalade continue du conflit israélo-palestinien, condamnent fermement les actions qui ont entraîné de nombreuses victimes parmi la population civile et une situation humanitaire catastrophique à Gaza. Ils soulignent la nécessité d’assurer un cessez-le-feu rapide, complet et durable, l’accès à l’aide humanitaire, ainsi que l’intensification des efforts visant à instaurer la paix, la stabilité et la sécurité pour tous les habitants de la région. Les États membres notent que le seul moyen possible d’assurer la paix et la stabilité au Moyen-Orient est un règlement global et équitable de la question palestinienne. 

Les États membres ont fermement condamné les frappes militaires menées par l’État d’Israël et les États-Unis d’Amérique contre la République islamique d’Iran en juin 2025. De telles actions agressives contre des cibles civiles, y compris des infrastructures nucléaires, qui ont causé la mort de civils, constituent une violation flagrante des principes et des normes du droit international et de la Charte des Nations unies, ainsi qu’une atteinte à la souveraineté de la République islamique d’Iran. Ils portent atteinte à la sécurité régionale et internationale et risquent d’avoir de graves conséquences pour la paix et la stabilité mondiales.

En condamnant la guerre israélienne contre l’Iran de juin 2025 et les bombardements de sites nucléaires iraniens par les États-Unis auxquels elle a donné lieu, l’OCS affiche sa solidarité avec la République islamique d’Iran, qui en est membre — le président iranien était d’ailleurs présent à Tianjin et s’est entretenu en marge des échanges avec Vladimir Poutine. C’est également un moyen de réitérer les critiques de l’Organisation à l’encontre des États-Unis et d’envoyer un signal à destination des pays du « Sud global », particulièrement sensibles à la situation à Gaza et à la dénonciation des « doubles standards ».

Ils ont souligné que la sécurité physique et la sûreté des installations nucléaires doivent être assurées en permanence, y compris pendant les périodes de conflit armé, afin de protéger la population et l’environnement contre tout préjudice. À cet égard, ils ont réaffirmé leur attachement aux initiatives diplomatiques visant à régler pacifiquement les questions en suspens.

L’insistance sur la sanctuarisation des installations nucléaires en temps de guerre s’inscrit dans le cadre de la condamnation de l’intervention américaine en Iran. Les bombardiers américains ont en effet précisément ciblé des installations nucléaires iraniennes. Elle résonne toutefois étrangement de la part d’une organisation dont l’un des principaux membres, la Russie, a bombardé en mars 2022 la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijjia, dont elle a pris le contrôle par la force.

Les États membres ont réaffirmé l’importance de la résolution 2231 (2015) du Conseil de sécurité des Nations unies, soulignant qu’elle est contraignante et doit être pleinement mise en œuvre conformément à ses dispositions, et ont estimé que toute tentative d’interprétation arbitraire de celle-ci serait considérée comme une atteinte à l’autorité du Conseil de sécurité des Nations unies. 

Ils ont appelé à la reprise d’un dialogue constructif entre les parties concernées et à se concentrer sur la recherche commune de solutions qui permettront d’éviter une nouvelle aggravation de la situation.

Adoptée dans la foulée de l’accord de Vienne (JCPOA) en juillet 2015, la résolution 2231 du Conseil de sécurité de l’ONU prévoyait un règlement pacifique de la crise nucléaire iranienne accompagné d’une levée progressive des sanctions à l’encontre de la République islamique. Elle a été rendue caduque par le retrait des États-Unis du JCPOA décidé par Donald Trump en 2018. Le rappel de l’attachement de l’OCS, dont l’Iran est membre, à cette résolution, vise à condamner les récentes interventions militaires israélienne et américaine contre l’Iran et à afficher la disposition des Iraniens à revenir à la table des négociations. 

Réaffirmant leur attachement à l’émergence de l’Afghanistan en tant qu’État indépendant, neutre et pacifique, exempt de terrorisme, de guerre et de drogue, les États membres ont exprimé leur volonté de soutenir les efforts de la communauté internationale pour assurer la paix et le développement dans ce pays. Les États membres ont réaffirmé que la formation d’un gouvernement inclusif, avec une large participation de représentants de tous les groupes ethno-politiques de la société afghane, était la seule voie vers une paix et une stabilité durables dans ce pays.

Philippe Le Corre Il n’y pas que des bonnes nouvelles pour Pékin : le tremblement de terre en Afghanistan illustre le décalage entre les « bonnes intentions » de la Chine et de ses alliés et la réalité en matière d’aide humanitaire et d’assistance d’urgence. Xi s’est contenté d’offrir ses condoléances. Quand la Chine est victime d’un tremblement de terre, elle fait pression auprès des entreprises étrangères pour qu’elle finance l’aide et la reconstruction. Mais dans les pays voisins — Myanmar, Philippines et Afghanistan par exemple — que fait la Chine ? Et que fait l’OCS à part renforcer le pouvoir des talibans ?

Les États membres ont pris note des activités du Centre régional des Nations unies pour les objectifs de développement durable pour l’Asie centrale et l’Afghanistan à Almaty.

Les États membres, exprimant leur volonté de développer une coopération efficace dans le domaine de la défense, ont pris note de la proposition visant à élaborer et à signer un accord entre les États membres de l’OCS sur les mesures de confiance dans le domaine militaire. 

Les États membres sont favorables à la poursuite de l’approfondissement de la coopération pratique dans la lutte contre le trafic illicite de stupéfiants, y compris la répression des crimes commis à l’aide des technologies de l’information et de la communication, et la diffusion de nouvelles substances psychoactives. Ils ont souligné l’importance de la mise en œuvre des trois conventions internationales sur le contrôle des drogues et des documents normatifs et juridiques correspondants de l’OCS.

Les États membres continueront à coordonner leurs positions sur les questions liées aux drogues au sein des organes compétents des Nations unies et d’autres organisations et structures internationales. Dans ce contexte, ils ont salué les résultats de la réunion spéciale organisée par l’OCS et l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) sur le thème « L’ONU et l’OCS pour l’amélioration de l’expertise judiciaire en matière de lutte contre le trafic illicite de drogues via Internet » (Vienne, 10 mars 2025).

Les États membres, exprimant leur préoccupation face à l’augmentation de la production, de la distribution et de l’abus illicites de stupéfiants et de substances psychoactives par la population, se sont déclarés favorables à l’adoption de mesures communes visant à réduire la demande de drogues. À cet égard, ils soutiennent la tenue régulière de l’opération antidrogue « Paudina », de la campagne de prévention « Pour un monde sans drogue » et d’autres manifestations.

Une déclaration du Conseil des chefs d’État membres de l’OCS a été adoptée en vue de résoudre efficacement le problème mondial de la drogue et de lutter contre ce fléau. 

La mobilisation de l’OCS dans la lutte contre le trafic et la consommation de drogues est l’expression d’un souci ancien. Mais elle peut aussi être interprétée comme un message plus conjoncturel adressé à Donald Trump. Le président américain a en effet lancé une « croisade » contre les opioïdes qui font des ravages aux États-Unis. Ces déclarations sont pour l’OCS une façon de répondre aux critiques de ce dernier, qui accuse la Chine de faire preuve de laxisme en permettant l’exportation de fentanyl aux États-Unis. C’est l’un des motifs brandis par Donald Trump pour justifier les droits de douane punitifs qu’il entend imposer à la Chine.

Dans un contexte de multiplication des défis et des menaces pour la sécurité, ils ont pris note des projets visant à organiser à Tachkent un dialogue « OCS plus » sur les questions de sécurité.

Les États membres soutiennent la signature d’un mémorandum de coopération entre le Secrétariat de l’OCS et le Centre régional d’information et de coordination pour la lutte contre le trafic illicite de stupéfiants, de substances psychotropes et de leurs précurseurs (CARICC) en Asie centrale. Ils estiment qu’il est important d’assurer une interaction harmonieuse entre le Centre antidrogue de l’OCS, en cours de création, et le CARICC.

Les États membres réaffirment que le développement unilatéral et illimité, par certains pays ou groupes de pays, de systèmes de défense antimissile globaux a un impact négatif sur la sécurité et la stabilité internationales. Ils considèrent comme inacceptables les tentatives visant à assurer la sécurité d’un État au détriment de celle des autres.

La dénonciation du développement de systèmes de défense antimissile d’échelle planétaire vise les États-Unis, dont le président a récemment fait part de sa volonté de mettre en place un « Dôme doré » fonctionnant comme une bulle protectrice multicouche — un projet inspiré du « Dôme de fer » israélien dont l’efficacité a été démontrée lors de la guerre contre l’Iran de juin 2025. 

La formulation adoptée par l’OCS ne vise pas les défenses antimissiles en général, dont certains membres de l’OCS sont dotés et même exportateurs, mais seulement les défenses antimissiles globales, qu’ils ne sont pour l’heure pas en mesure de développer. 

Les États membres parties au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires du 1er juillet 1968 sont favorables au strict respect des dispositions du Traité, la promotion globale et équilibrée de tous les objectifs et principes qui y sont énoncés, et soutiennent le renforcement du processus de désarmement nucléaire mondial et du régime international de non-prolifération des armes nucléaires. Ils soulignent leur droit inaliénable à développer la recherche, la production et l’utilisation de l’énergie nucléaire à des fins pacifiques et à mener une coopération internationale équitable, durable et mutuellement avantageuse, sans discrimination, dans le domaine de l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire. Les États membres ont souligné que les mesures restrictives unilatérales dans ce domaine sont contraires au droit international et inacceptables. 

Les États membres sont favorables au maintien d’un espace libre de toute arme et soulignent l’importance du respect rigoureux du régime juridique en vigueur, qui prévoit l’utilisation exclusivement pacifique de l’espace. Ils soulignent la nécessité de conclure un instrument international juridiquement contraignant qui renforcerait la transparence et offrirait des garanties fiables pour prévenir une course aux armements dans l’espace extra-atmosphérique.

Les États membres appellent au respect intégral de la Convention sur l’interdiction de la mise au point, de la fabrication, du stockage et de l’emploi des armes chimiques et sur leur destruction (CIAC) en tant qu’instrument important dans le domaine du désarmement et de la non-prolifération. Les États membres réaffirment leur soutien à l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) et préconisent l’adoption de décisions par consensus afin de surmonter les divergences au sein de l’Organisation et d’assurer son fonctionnement efficace conformément à la Convention. Compte tenu de l’achèvement du processus de destruction de tous les stocks déclarés d’armes chimiques, ils soulignent l’importance de poursuivre les travaux de cette structure technique internationale, dans l’intérêt de tous les États parties à la CIAC. Ils sont favorables à l’élargissement de la composition des États parties à la CIAC.

Les États membres, soulignant l’importance de la Convention sur l’interdiction de la mise au point, de la fabrication, du stockage et de l’emploi des armes bactériologiques (biologiques) ou à toxines et sur leur destruction (BTWC) de 1972, afin d’améliorer le système mondial de sécurité biologique, sont favorables au strict respect de la Convention, au renforcement de la coopération internationale et à l’adoption d’un protocole juridiquement contraignant à celle-ci, prévoyant un mécanisme de vérification efficace. Ils s’opposent à la création de tout mécanisme faisant double emploi avec les fonctions de la BTWC.

Dans ce contexte, les États membres, se référant à la résolution 7979 (2024) de l’Assemblée générale des Nations unies intitulée « Renforcement et institutionnalisation de la BTWC », ont souligné l’importance d’approfondir la coopération en vue de sa mise en œuvre, y compris la création éventuelle d’une agence internationale pour la sécurité biologique. 

Les États membres, exprimant leur préoccupation face aux risques croissants dans le domaine de la sécurité de l’information, s’opposent catégoriquement à la militarisation du secteur des technologies de l’information et de la communication et à la création de menaces pour la sécurité des infrastructures informatiques critiques.

Les États membres estiment qu’il est important de garantir à tous les pays des droits égaux en matière de régulation d’Internet et le droit souverain des États à gérer leur segment national.

Réaffirmant leur intention d’approfondir leur coopération dans le domaine de la sécurité internationale de l’information et de lutter ensemble contre l’utilisation des technologies de l’information et de la communication à des fins terroristes et criminelles, les États membres soulignent le rôle clef de l’ONU dans la lutte contre les menaces dans le domaine de l’information. À cet égard, ils soutiennent la poursuite de l’élaboration, sur une base volontaire, de normes universelles dans le domaine de la sécurité internationale de l’information dans le cadre des Nations unies et appellent à des efforts pour signer la Convention des Nations unies contre la cybercriminalité et améliorer les mécanismes de lutte contre la criminalité informatique.

Les États membres sont prêts à approfondir encore leur coopération dans les domaines juridique et judiciaire. À cet égard, ils se sont prononcés en faveur de la poursuite de la mise en œuvre de l’Accord de coopération entre les ministères de la Justice des États membres de l’OCS (Douchanbé, 18 août 2015). 

Ils continueront à coordonner leurs efforts dans le domaine de la lutte contre la corruption et appellent la communauté internationale à refuser l’asile aux personnes ayant commis des actes de corruption. 

Voitures présidentielles garées devant le centre de conventions et d’expositions de Tianjin pendant le sommet de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) à Tianjin, en Chine. © Vladimir Smirnov

III

La République de Biélorussie, la République islamique d’Iran, la République du Kazakhstan, la République kirghize, la République islamique du Pakistan, la Fédération de Russie, la République du Tadjikistan et la République d’Ouzbékistan, réaffirmant leur soutien à l’initiative chinoise « Une ceinture, une route » (OBOR), ont pris note des travaux en cours pour la mise en œuvre conjointe de ce projet, y compris les efforts visant à aligner le développement de l’Union économique eurasienne et l’OBOR.

Présenté en 2013 par le président chinois Xi Jinping, le projet OBOR (One Belt, One Road), devenu en 2017 BRI (Belt and Road Initiative) vise à créer de « Nouvelles Routes de la Soie ». Il prévoit le développement, grâce à des capitaux chinois, d’infrastructures terrestres et maritimes renforçant les interconnexions entre les différentes parties de l’Eurasie.

Les États membres estiment qu’il est important d’utiliser le potentiel des pays de la région, des organisations internationales et des associations multilatérales afin de créer en Eurasie un espace de coopération large, ouvert, mutuellement avantageux et égalitaire, conformément aux normes et principes du droit international et en tenant compte des intérêts nationaux. À cet égard, ils ont réaffirmé l’initiative visant à créer un grand partenariat eurasien et se sont déclarés prêts à développer le dialogue entre l’OCS, l’Union économique eurasienne, l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), ainsi que d’autres États et associations multilatérales intéressés.

Philippe Le Corre Dans le communiqué, Pékin réussit à faire entériner tacitement l’initiative des Nouvelles Routes de la Soie — même par l’Inde qui n’en est pas signataire ! Le plus surprenant, dans cette affaire, c’est l’adhésion des autres pays notamment ceux qui ont bâti depuis des années des relations proches avec l’Occident : ainsi de la Malaisie, aux accointances variées — européennes, arabes, japonaises — ; ou du Kazakhstan, qui avait réussi à se frayer un chemin entre ses deux grands voisins, la Russie et la Chine. Aujourd’hui, il s’est rapproché de l’attelage sino-russe — aux dépens des Occidentaux.

Les États membres soulignent le rôle de la région de l’OCS dans la reprise de l’économie mondiale, le maintien de la stabilité des chaînes de production et d’approvisionnement mondiales, ainsi que dans la garantie d’un développement durable.

Les États membres soutiennent la poursuite de l’amélioration et de la réforme de l’architecture de la gouvernance économique mondiale et continueront de défendre et de renforcer de manière cohérente un système commercial multilatéral ouvert, transparent, équitable, inclusif, non discriminatoire et qui favorise le développement d’une économie mondiale ouverte, l’accès équitable aux marchés et un traitement spécial et différencié pour les pays en développement.

Philippe Le Corre La réunion se tenant en Chine, il ne fallait pas s’attendre à autre chose qu’à un « Xi Jinping Show ». Ce dernier porte désormais un label : « l’Initiative de gouvernance globale », laquelle reprend, mot pour mot, la dialectique chinoise. Sa proposition est ni plus ni moins celle d’un nouvel ordre alternatif.

Les États membres s’opposent aux mesures coercitives unilatérales, y compris celles de nature économique, qui sont contraires à la Charte des Nations unies et à d’autres normes du droit international, aux règles et principes de l’Organisation mondiale du commerce, qui portent atteinte aux intérêts de la sécurité internationale, y compris ses composantes alimentaire et énergétique, ont un impact négatif sur l’économie mondiale, nuisent à la concurrence équitable, entravent la coopération internationale et la réalisation des objectifs de développement durable des Nations unies. 

Ce passage de la déclaration promouvant une « économie mondiale ouverte » et un « accès équitable aux marchés » constitue une condamnation de la guerre tarifaire enclenchée par Donald Trump dont de nombreux pays membres de l’OCS sont victimes. Il rappelle leur attachement au libre-échange et aux règles édictées par l’OMC pour le promouvoir et l’encadrer.

Les États membres ont pris note de l’initiative visant à élaborer, dans le cadre de l’OCS, un accord sur la simplification des procédures commerciales.

Les États membres sont favorables à la poursuite de l’approfondissement de la coopération axée sur les personnes en matière d’amélioration du bien-être et du niveau de vie de la population dans l’espace de l’OCS. Ils poursuivront la mise en œuvre du Programme de coopération commerciale et économique multilatérale, ainsi que l’exécution par les parties intéressées de la Stratégie de développement économique de l’OCS pour la période allant jusqu’à 2030 et du Plan d’action pour sa mise en œuvre.

Les États membres ont souligné l’importante contribution pratique du Forum des chefs de région et du Conseil d’affaires de l’OCS au développement de la coopération commerciale et économique dans le cadre de l’Organisation. 

Les États membres, conformément à leur législation nationale, développeront sur une base volontaire la coopération dans le cadre de zones économiques spéciales, y compris en utilisant, avec les États intéressés, le potentiel de la zone de démonstration de la coopération commerciale et économique régionale « Chine-OCS » à Qingdao.

Les États membres ont pour objectif de promouvoir la coopération dans le domaine du commerce électronique, de développer les infrastructures commerciales numériques et de combler le fossé entre les pays développés et les pays en développement dans le domaine de l’économie numérique. Ils ont pris note de la proposition d’élaborer un programme de coopération des États membres de l’OCS dans le domaine du commerce électronique.

Une déclaration du Conseil des chefs d’État des États membres de l’OCS sur le renforcement de la coopération dans le domaine de l’économie numérique a été adoptée.

Les États membres ont pris note de la proposition de créer un mécanisme de l’OCS pour le crédit à l’exportation et les investissements.

Les États membres soulignent le rôle de l’économie innovante et créative dans la croissance durable des pays de la région. Ils soulignent que le soutien à l’innovation et aux industries créatives contribue à renforcer la compétitivité des économies, à développer les petites et moyennes entreprises et à élargir le marché de l’emploi des États membres de l’OCS, en particulier dans les régions éloignées et rurales.

Dans ce contexte, ils se sont prononcés en faveur d’une intensification des travaux du Pool des parcs technologiques et des pôles d’innovation de l’OCS, et ont pris note des propositions visant à élaborer le programme « Technologies d’avenir de l’OCS » et à exploiter le potentiel du Centre international d’intelligence artificielle Alem.AI pour la mise en œuvre d’innovations.

Les États membres estiment qu’il est important de continuer à promouvoir la coopération dans le cadre de l’Association des investisseurs des États membres de l’OCS entre ses participants et, à cet égard, ils ont pris note des résultats de la première réunion de ce mécanisme (Astana, 18 mars 2025). Ils se sont prononcés en faveur de l’élargissement de la base des préférences économiques des États membres de l’OCS afin d’approfondir la coopération en matière d’investissement et d’économie.

Les États membres ont pris note de l’adoption de la Déclaration des chefs des ministères et départements habilités des États membres de l’OCS sur le renforcement de la coopération en matière d’investissement dans le domaine du développement durable, ainsi que de la proposition d’adopter un ensemble de mesures visant à stimuler les investissements mutuels dans les États membres de l’OCS.

Les États membres reconnaissent l’importance de la coopération dans le domaine de la politique antitrust et ont l’intention de renforcer la coopération pratique entre les services compétents.

Les États membres soutiennent la réforme de l’architecture financière internationale visant à accroître la représentation et le rôle des pays en développement dans les organes de direction des institutions financières internationales, notamment la Banque internationale pour la reconstruction et le développement et le Fonds monétaire international.

Les États membres soulignent le rôle important de la coopération dans le domaine financier pour favoriser la croissance économique dans l’espace de l’OCS. Ils ont souligné l’importance de la poursuite de la mise en œuvre par les États membres concernés de l’OCS de la feuille de route pour l’augmentation progressive de la part des monnaies nationales dans les règlements mutuels (Samarcande, 16 septembre 2022).

Les États membres intéressés, confirmant l’importance de la création d’une Banque de développement de l’OCS, ont décidé de la créer et d’intensifier les consultations sur un ensemble de questions relatives au fonctionnement de cette institution financière.

Les États membres soulignent le rôle important joué par l’Union interbancaire (UIB), qui, en vingt ans d’activité, est devenue un mécanisme très sollicité dans le domaine financier. Ils se prononcent en faveur d’une accélération du processus visant à associer la banque mandatée de la République islamique d’Iran aux travaux de l’UIB.

Les États membres ont pris note des activités efficaces du Consortium des centres d’analyse économique de l’OCS et de la proposition de créer un réseau de centres d’analyse financière.

Les États membres ont pris note de la tenue de la XXe réunion du Forum de l’OCS (New Delhi, 21-22 mai 2025), à laquelle l’Institut biélorusse d’études stratégiques a participé pour la première fois.

Les États membres ont pour objectif de développer une coopération mutuellement avantageuse dans le domaine industriel, notamment en établissant un échange d’informations sur les projets d’investissement dans le domaine industriel et en organisant des congrès et des salons professionnels. Dans ce contexte, ils ont pris note des résultats de la réunion des ministres de l’Industrie des États membres de l’OCS (Ekaterinbourg, 7 juillet 2025) en marge du salon industriel international INNOPROM. 

Une déclaration du Conseil des chefs d’État des pays membres de l’OCS sur la coopération dans le domaine de l’industrie « verte » a été adoptée.

Les États membres soutiennent l’élargissement d’une coopération inclusive et mutuellement avantageuse dans le domaine de l’énergie, l’amélioration progressive de la durabilité des chaînes de production et d’approvisionnement en ressources énergétiques, et sont prêts à promouvoir le développement durable, stable et équilibré d’un marché mondial de l’énergie non discriminatoire.

Une déclaration du Conseil des chefs d’État des pays membres de l’OCS sur le développement durable de l’énergie a été adoptée et une feuille de route pour la mise en œuvre de la stratégie de développement de la coopération énergétique des pays membres de l’OCS pour la période allant jusqu’en 2030 a été approuvée.

Dans un contexte d’instabilité sur les marchés énergétiques internationaux, les États membres ont souligné l’importance de renforcer la coopération, notamment dans les domaines de la sécurité énergétique, de la protection des infrastructures énergétiques et de la promotion de la coopération en matière d’investissements, ainsi que d’une transition énergétique équitable en vue du développement durable de l’énergie régionale. Ils examineront la possibilité d’élaborer et d’adopter un plan global visant à stimuler la coopération multidisciplinaire dans le domaine des énergies renouvelables.

Ils se sont prononcés en faveur du renforcement de la coopération énergétique avec les partenaires du dialogue de l’OCS et ont soutenu la proposition d’organiser une réunion de haut niveau OCS-ALC sur le thème « Changement climatique et énergie durable » (Astana, 3 octobre 2025).

Partageant la volonté de la communauté internationale de renforcer l’interconnexion, les États membres se sont prononcés en faveur de la poursuite du développement de la coopération dans le domaine des transports sur une base équitable et équilibrée, conformément au droit international, aux objectifs et aux principes de la Charte des Nations unies et de la Charte de l’OCS. Ils soulignent l’importance de créer de nouvelles routes de transport internationales et de moderniser celles qui existent déjà, notamment en promouvant les corridors « Nord-Sud » et « Est-Ouest », en utilisant le potentiel de transit des États membres de l’OCS, et notent également les initiatives des pays de l’OCS dans le domaine des infrastructures de transport et de la garantie d’un fonctionnement stable et ininterrompu des chaînes d’approvisionnement grâce à la numérisation des procédures logistiques, y compris l’organisation de l’échange électronique de données sur les marchandises transportées entre les pays de l’OCS et l’introduction d’innovations technologiques. 

Le développement des interconnexions dans le domaine des transports est au cœur des préoccupations de l’OCS. Il devrait selon les États membres permettre de donner une consistance à l’espace eurasiatique par le développement d’infrastructures logistiques transnationales en son sein. Ce projet s’inscrit dans le cadre de la Belt and Road Initiative (BRI) chinoise — mais n’est pas sans échos aux « rêves » des doctrinaires russes proches de Poutine comme Sergueï Karaganov.

Les États membres ont pris note du début de la construction de la ligne ferroviaire Chine-Kirghizistan-Ouzbékistan.

Les États membres continueront à mettre en œuvre l’Accord intergouvernemental sur la création de conditions favorables au transport international routier (Douchanbé, 12 septembre 2014), approuvé par les décisions du Secrétariat de l’OCS sur le Concept de coopération pour le développement de l’interconnectivité et la création de corridors de transport efficaces (Samarcande, 12 septembre 2022) et sur le Concept de coopération pour la décarbonisation des transports, la promotion de la transformation numérique et des technologies innovantes en vue d’une efficacité et d’une durabilité accrues (New Delhi, 4 juillet 2023). 

Dans ce contexte, ils ont pris note des résultats de la réunion de la Commission mixte sur la création de conditions favorables au transport international routier (Moscou, 20 novembre 2024), de la réunion des dirigeants des administrations ferroviaires (chemins de fer) des États membres de l’OCS (Moscou, 29 novembre 2024), de la réunion des ministres des Transports des États membres de l’OCS (Tianjin, 2 juillet 2025), et ont également soutenu la proposition d’organiser une réunion des responsables des ports et des centres logistiques des États membres de l’OCS (Aktaou, novembre 2025).

Les États membres ont souligné le rôle de premier plan joué par le groupe de travail spécial dans le renforcement de la coopération douanière, notamment en ce qui concerne l’amélioration continue du système d’administration douanière et de la coopération douanière en matière d’application de la loi, la reconnaissance mutuelle des opérateurs économiques agréés, la création d’une base de données électronique pour la vérification des certificats d’origine des marchandises, le développement de la numérisation et des mécanismes « guichet unique » et « douane intelligente ».

Les États membres renforceront leur coopération dans le domaine de la surveillance vétérinaire et phytosanitaire, de la sécurité des produits agricoles et alimentaires, favoriseront le développement du commerce des produits agro-industriels et renforceront la coopération internationale dans la lutte contre les épidémies et les infections, ainsi que leurs conséquences.

Les États membres sont favorables à la promotion de la coopération dans le domaine de la normalisation afin de favoriser le développement socio-économique dans le cadre de l’OCS.

Les États membres continueront à renforcer leur coopération dans les domaines de l’agriculture et de la sécurité alimentaire, du développement des sciences agricoles et de l’éducation, en tenant compte notamment du potentiel de la base de démonstration de l’OCS pour l’échange et la formation en matière de technologies agricoles. Ils ont salué le succès de l’exposition « Agro-OCS » (Minsk, 3-6 juin 2025) et l’initiative visant à créer une plateforme électronique « Atlas de la sécurité alimentaire de l’OCS ».

La garde d’honneur se met en place avant une réunion entre les chefs d’État des pays membres et observateurs de l’Organisation de coopération de Shanghai et les dirigeants d’organisations internationales au Centre des congrès et des expositions Meijiang le lundi 1er septembre 2025 à Tianjin. Sergei Bobylev/Sipa USA

IV

Les États membres soulignent l’importance de continuer à approfondir la coopération dans le domaine de l’éducation, notamment afin de réduire la fracture numérique. À cet égard, l’activité efficace de l’Université de l’OCS, le développement des investissements dans la formation aux compétences numériques et le renforcement de la coopération dans le domaine de l’enseignement professionnel et technique revêtent une importance particulière.

Les États membres soulignent l’importance de renforcer la coopération scientifique, technique et innovante, notamment par la mise en œuvre de projets multilatéraux communs. Ils sont favorables à l’approfondissement de la coopération dans le domaine de la mise en œuvre des réalisations scientifiques et techniques et des innovations. À cet égard, ils se sont félicités des résultats du 5e Forum des start-ups de l’OCS (New Delhi, 3-5 avril 2025).

Une déclaration du Conseil des chefs d’État des pays membres de l’OCS sur le renforcement de la coopération scientifique, technique et innovante a été adoptée.

Reconnaissant le rôle vital de la science, de la technologie et de l’innovation dans la promotion du développement durable et la résolution des problèmes mondiaux, les États membres sont favorables à la participation équitable des pays du Sud à la promotion d’une coopération internationale ouverte et équitable dans l’intérêt de la construction d’une économie mondiale innovante.

S’appuyant sur la résolution de l’Assemblée générale des Nations unies intitulée « Renforcement de la coopération internationale dans le domaine des capacités en matière d’intelligence artificielle », les États membres soulignent que tous les pays ont des droits égaux en matière de développement et d’utilisation de l’intelligence artificielle. 

Ils ont noté leur volonté de travailler ensemble à la prévention des risques afin d’améliorer en permanence la sécurité, la responsabilité, la fiabilité, la transparence, l’inclusivité, la confiance et l’équité des technologies d’intelligence artificielle dans l’intérêt de toute l’humanité. À cet égard, ils se sont prononcés en faveur de la mise en œuvre de la feuille de route pour la réalisation du programme de coopération des États membres de l’OCS en matière de développement de l’intelligence artificielle (Chengdu, 12 juin 2025).

Les États membres ont salué la résolution de l’Assemblée générale des Nations unies intitulée « Le rôle de l’intelligence artificielle dans la création de nouvelles opportunités pour le développement durable en Asie centrale » du 25 juillet 2025, qui souligne l’initiative de créer un centre régional d’intelligence artificielle à Douchanbé. 

Les États membres ont pris note des propositions visant à créer des mécanismes de coopération dans le domaine de l’intelligence artificielle, ainsi que dans celui des technologies de pointe et de rupture de l’OCS.

L’engagement de l’OCS en faveur du développement des capacités de ses pays membres dans le domaine de l’IA et de ses usages s’inscrit dans le cadre de la rivalité stratégique avec les États-Unis. Son plaidoyer pour un accès équitable à cette technologie fait écho aux tensions liées à l’approvisionnement en minerais critiques, sur lesquels la Chine possède un quasi-monopole, et en micro-processeurs de pointe, dont les États-Unis cherchent à limiter la commercialisation en Chine par les entreprises américaines. 

Les États membres ont hautement apprécié la contribution apportée par la ville de Qingdao, en République populaire de Chine, à la mise en valeur du potentiel touristique de la région et au renforcement de la coopération dans le domaine culturel en tant que « capitale touristique et culturelle de l’OCS en 2024-2025 ». 

Les États membres saluent la désignation de la ville de Cholpon-Ata, en République kirghize, comme « Capitale touristique et culturelle de l’OCS en 2025-2026 ». Ils ont pris note de la proposition d’organiser, sous l’égide de l’OCS, la réunion anniversaire du Forum Issyk-Koul nommé d’après Tchinguiz Aïtmatov à Cholpon-Ata.

Aïtmatov est un écrivain soviétique kirghize de grande renommée. Devenu conseiller de Gorbatchev à partir de 1985, il prend une importance de premier plan dans la vie politique du Kirghizistan après la chute de l’URSS.

Les États membres s’efforceront d’élargir la coopération mutuellement avantageuse dans le domaine du tourisme, de développer les infrastructures touristiques et d’augmenter le flux touristique.

Les États membres ont souligné l’importance du développement du dialogue mondial entre les civilisations et du rapprochement des peuples, ainsi que de la coopération internationale dans les domaines de l’éducation, de la science, de la culture, de la préservation et de la promotion du riche patrimoine culturel matériel et immatériel. À cet égard, ils ont salué les résultats du Festival des arts des États membres de l’OCS (Qingdao, 7 juillet 2025) et ont pris note des événements à venir, notamment le Concours international de musique « Intervision » (Moscou, le 20 septembre 2025), la 43e session de la Conférence générale de l’UNESCO (Samarcande, du 30 octobre au 13 novembre 2025) et la 20e session du Comité intergouvernemental de l’UNESCO pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel (New Delhi, 8-13 décembre 2025).

Reconnaissant le rôle de coordination joué par l’Organisation mondiale de la santé dans les efforts internationaux visant à protéger la santé publique, les États membres s’efforcent de mettre en place un système de santé publique équitable, efficace et durable, de renforcer les capacités et la coopération dans le domaine des soins médicaux d’urgence, de la télémédecine, la médecine traditionnelle (populaire) et les soins de santé primaires afin d’assurer la préparation, la prévention et la réponse à d’éventuelles pandémies. 

À cet égard, ils ont hautement apprécié les résultats de la réunion des ministres de la Santé des États membres de l’OCS (Xi’an, 28 avril 2025) et de la 8e réunion des chefs des services des États membres de l’OCS chargés de la santé publique (Saint-Pétersbourg, le 12 décembre 2024). Ils ont pris note des propositions visant à créer une coalition mondiale de pays pour les soins de santé primaires et une association médicale de l’OCS au format des parties prenantes, ainsi qu’un groupe de travail chargé de garantir l’approvisionnement en produits médicaux vitaux et d’urgence dans le cadre de l’OCS.

Soucieux d’approfondir leur coopération dans le domaine du sport, les États membres ont souligné l’importance d’éliminer les obstacles à la participation aux compétitions sportives. Ils ont souligné que les grandes compétitions sportives internationales doivent être organisées dans un esprit de paix, de compréhension mutuelle et de coopération internationale, d’amitié et de tolérance, sans discrimination fondée sur quelque motif que ce soit.

Cet appel à « éliminer les obstacles à la participation aux compétitions sportives » est une condamnation de l’exclusion des grandes compétitions internationales — comme les JO 2024 — dont la Russie fait l’objet depuis son invasion à grande échelle de l’Ukraine en 2022. Moscou développe en parallèle une géopolitique alternative du sport mondial.

Les États membres ont salué la tenue du marathon annuel de Kunming de l’OCS (29 décembre 2024) et du marathon d’Issyk-Koul de l’OCS (Cholpon-Ata, 3 mai 2025), qui renforcent les liens internationaux dans les domaines du sport, de la culture et du tourisme. 

Les États membres ont pris note des propositions visant à organiser la Coupe ouverte de l’OCS en 2026, ainsi que des manifestations sportives internationales avec la participation des États membres de l’OCS en Fédération de Russie, ont convenu de poursuivre l’examen de la question de la création d’une association des organisations sportives de l’OCS et d’un groupe de travail des États membres de l’OCS sur la culture physique et le sport, et ont souligné l’importance du développement de la zone de démonstration des sports d’hiver « Chine-OCS » (province du Heilongjiang, République populaire de Chine). 

Les États membres renforceront leur coopération en matière de développement durable, notamment dans les domaines de l’industrie, de la gestion efficace des déchets et de l’utilisation des ressources conformément aux principes de protection de l’environnement, d’économie d’énergie et de développement des énergies propres, afin de garantir la contribution de l’OCS à la promotion d’un développement socio-économique durable.

Les États membres soulignent la nécessité de poursuivre la coopération dans des domaines tels que la protection de l’environnement, la restauration et la préservation de la biodiversité, la lutte contre la désertification, les tempêtes de poussière et la dégradation des terres, ainsi que la préservation des écosystèmes montagneux. 

Les États membres saluent le travail accompli dans le cadre de l’Année du développement durable de l’OCS en 2025 et réaffirment leur engagement à approfondir la coopération pratique afin d’atteindre les objectifs de développement durable des Nations unies. À cet égard, ils ont pris note des résultats des forums de l’OCS sur le développement durable (Omsk, 16 avril 2025) et la réduction de la pauvreté et le développement durable (Xi’an, 20 mai 2025), ainsi que de l’importance d’élaborer une feuille de route pour la coopération des États membres de l’OCS dans le domaine du développement social et de la protection sociale.

Les États membres ont salué les résultats de la Conférence internationale de haut niveau sur la préservation des glaciers dans le cadre de l’« Année internationale de la préservation des glaciers – 2025 » (Douchanbé, 29-31 mai 2025).

Les États membres ont soutenu la tenue en 2026 en République du Kazakhstan d’un sommet régional sur le climat avec le soutien des Nations unies.

Les États membres saluent la coopération en matière d’aide d’urgence et se déclarent prêts à renforcer leur collaboration dans le domaine de la prévention, de la réponse et de la gestion des conséquences des situations d’urgence.

Les États membres, soulignant l’importance de créer les conditions nécessaires au développement sûr de la jeune génération et de réduire les risques de son implication dans des activités illégales, contribueront à renforcer davantage la coopération entre les jeunes. Ils saluent le travail constant du Conseil de la jeunesse de l’OCS dans la résolution de ces problèmes et continueront à soutenir les échanges entre les organisations de jeunesse.

À cet égard, ils ont salué les résultats de la Rencontre des jeunes leaders et talents des États membres de l’OCS (région de l’Est du Kazakhstan, du 31 juillet au 2 août 2025), ainsi que les activités menées en 2024-2025 dans le cadre du programme international « Incubateur d’entreprises de l’OCS ». 

Les États membres saluent l’adoption de la résolution de l’Assemblée générale des Nations unies du 17 décembre 2024 proclamant 2026 Année internationale des volontaires au service du développement durable.

Les États membres, réaffirmant leur attachement à la garantie des droits des femmes et des enfants, notamment dans les domaines de l’éducation, de la santé, de la protection sociale et juridique, à la préservation et au renforcement de l’institution familiale, à l’interdiction de la discrimination, se prononcent en faveur du renforcement des contacts entre les associations de femmes en tant que domaine d’activité important de l’OCS. Ils estiment nécessaire d’organiser régulièrement des forums, des congrès et des rencontres de femmes, ainsi que de mettre en place un mécanisme de coopération entre les structures compétentes des États membres de l’OCS.

Les États membres continueront à renforcer les contacts interrégionaux, à approfondir sans cesse la compréhension mutuelle et l’amitié traditionnelle par le biais des institutions de diplomatie populaire, des organisations publiques amies , des villes jumelées et des autorités locales. Ils soulignent la contribution du Comité de l’OCS pour le bon voisinage, l’amitié et la coopération (République populaire de Chine), du Centre de diplomatie populaire de l’OCS (République d’Ouzbékistan), du Centre culturel et d’intégration de l’OCS (République kirghize), du Centre pour l’amitié et la coopération de l’OCS (République du Tadjikistan), du Centre national pour la diplomatie populaire de l’OCS (Fédération de Russie) et du Centre d’études sur l’OCS auprès du Conseil indien des affaires internationales au renforcement des échanges culturels et humanitaires.

V

Les États membres sont favorables au renforcement de la coopération de l’OCS avec les États intéressés, les organisations partenaires et d’autres associations internationales sur la base des principes de la Charte des Nations Unies et de la Charte de l’OCS.

Les États membres soulignent que l’élargissement des échanges et de la coopération avec l’ONU et ses structures est une priorité des relations internationales de l’OCS et se déclarent prêts à poursuivre le dialogue de haut niveau avec l’ONU et ses structures afin de renforcer leur capacité à faire face à tous types de défis et de menaces au nom de la paix, de la stabilité et du développement durable.

Les États membres réaffirment leur détermination à approfondir la coordination et le dialogue sur les questions juridiques internationales et autres questions d’actualité inscrites à l’ordre du jour mondial.

Les États membres ont décidé de fusionner les statuts d’« observateur » et de « partenaire de dialogue » en un statut unique de « partenaire de l’OCS ».

Les États membres se félicitent de la décision d’accorder à la République démocratique populaire lao le statut de partenaire de l’OCS.

Les États membres saluent les résultats de la présidence de la République populaire de Chine au sein de l’OCS en 2024-2025, qui a contribué à approfondir la compréhension mutuelle, la confiance, l’amitié et la coopération entre les peuples des États membres et à renforcer l’autorité de l’Organisation.

La présidence de l’OCS passe à la République kirghize. Elle aura pour slogan « 25 ans de l’OCS : ensemble vers une paix, un développement et une prospérité durables ». La prochaine réunion du Conseil des chefs d’État des États membres de l’OCS aura lieu en 2026 en République kirghize. 

Tianjin, le 1er septembre 2025

Sources
  1. Pierre Singaravélou, Tianjin Cosmopolis. Une autre histoire de la mondialisation, Paris, Seuil, 2017.
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