Spectaculaire, brutal, chaotique   : le projet civilisationnel de Donald Trump semble se déployer de manière inarrêtable.

Aujourd’hui, cela fait six mois qu’il est à la Maison-Blanche. Face au vertige des nombreux bouleversements enclenchés à Washington, comment faire un inventaire ?

Pour dresser le bilan provisoire d’une présidence qui veut changer le cours de l’histoire en transformant la vieille république américaine en empire, nous publions cette semaine notre première série d’été pour essayer de comprendre — au-delà des sources — ce qu’a mis en acte concrètement Donald Trump pendant six mois.

Le désastre économique est évité — pour l’instant

Trump devait provoquer un chaos économique. Walmart et Target avaient annoncé que sa politique douanière pourrait rapidement vider les étagères des supérettes 1. L’économiste Paul Krugman ajoutait que «  des données préliminaires suggèrent que les importations en provenance d’Asie sont en train de s’effondrer  » 2 ; l’incertitude croissante dissuaderait les entreprises américaines d’investir 3. Des modélisations du programme de Trump 4 annonçaient un résultat similaire  :  PIB en baisse, chômage et inflation en hausse. En résumé, les Trumponomics seraient un «  désastre continu  » 5

À contre-courant des prophètes du désastre, les données réelles offrent une image plus nuancée. Depuis l’élection de Trump, le taux de chômage se maintient à un niveau relativement faible 6, autour de 4,1 %, et l’inflation poursuit sa dynamique baissière. En parallèle, au premier trimestre 2025, la consommation des ménages reste soutenue et l’investissement augmente fortement. Sur le plan agrégé, le FMI a certes réduit sa prévision de croissance pour 2025 de 2,7 % en janvier à 1,8 % en avril 7 mais malgré cette baisse notable, les États-Unis afficheraient toujours le taux de croissance le plus élevé du G7.

S’il est excessif de parler de désastre, l’économie américaine bat déjà de l’aile et peine à endiguer l’essor de la Chine.

 Benjamin Bürbaumer

Néanmoins, d’autres données du premier trimestre — les seules disponibles à l’heure actuelle — invitent à tempérer l’optimisme.

Le PIB américain a bien enregistré un recul de 0,3 %. Conscient que ces chiffres sont loin de ses promesses, Donald Trump s’est défaussé : «  Je n’ai pris mes fonctions que le 20 janvier… Lorsque le boom commencera, il ne ressemblera à aucun autre. SOYEZ PATIENTS  » 8. Or le résultat trimestriel est essentiellement plombé par une explosion des importations. Cette anomalie résulte directement de la politique commerciale de Trump  : anticipant de façon imminente une taxation accrue de leurs importations, les entreprises américaines se sont précipitées dans la constitution de stocks.

S’il est excessif de parler de désastre, l’économie américaine bat donc déjà de l’aile et peine à endiguer l’essor de la Chine. En réponse, Trump mise sur une orientation prédatrice dont les ramifications économiques et stratégiques seraient mondiales.

La Chine  : moins visible mais toujours au centre des chaînes d’approvisionnement asiatiques

Au-delà de la conjoncture domestique, la politique commerciale trumpienne a secoué les chaînes globales de valeur.

L’effet majeur est l’effondrement du commerce bilatéral avec la Chine. La comparaison des exportations chinoises vers les États-Unis de mai 2025 (le premier mois d’application des nouveaux droits de douane) à celles de mai 2024 est révélatrice  : les flux bilatéraux chutent de 34 %. Les usines chinoises se retrouvent donc avec plus de 15 milliards de dollars de marchandises dépourvues de client américain — du moins à première vue. Car dans le même temps, les exportations chinoises à destination de pays de l’Asie du Sud et de l’Est connaissent une hausse substantielle (+12 milliards de dollars). Et ces pays affichent quant à eux une forte hausse des exportations vers les États-Unis (+8,5 milliards de dollars).

La boucle est quasiment bouclée : le commerce avec l’Asie permet à la Chine d’absorber 80  % des pertes dues à la quasi fermeture du marché américain.

Plus agaçant pour le président américain, ces données suggèrent qu’in fine, la baisse des importations directes depuis la Chine de 15 milliards de dollars a en réalité été réduite à 6,5 milliards de dollars du fait de l’existence de pays « connecteurs » permettant de contourner les droits de douane élevés. 

La construction d’infrastructures physiques par la Chine atténue fortement le pouvoir de nuisance des droits de douane américains.

 Benjamin Bürbaumer

Cet effet de compensation révèle la puissance des Nouvelles routes de la soie.

Ce vaste projet de financement d’infrastructures physiques a donné lieu à un réseau dense de transport, de communication et d’approvisionnement énergétique à travers de nombreux pays asiatiques qui fluidifie le commerce et permet, surtout, aux grandes sociétés chinoises de se hisser à la tête d’une série de chaînes de valeur régionalisées. Tout comme la construction d’une infrastructure monétaire chinoise rend possible le contournement russe les sanctions financières américaines après l’invasion de l’Ukraine 9, la construction d’infrastructures physiques atténue aujourd’hui fortement le pouvoir de nuisance des droits de douane américains.

Trump paie ainsi le prix de la négligence des administrations américaines successives de l’importance des infrastructures — au sens large — dans le fonctionnement de l’économie mondiale, et se heurte plus spécifiquement à leur désintérêt des effets de la multiplication d’infrastructures sino-centrées. 

Certes, l’administration américaine a désormais conscience du phénomène de contournement. Dans cette optique, l’accord négocié avec le Vietnam prévoit un tarif douanier de 40 % pour les marchandises — de facto chinoises — qui transiteraient par ce pays. Mais son efficacité est directement minée par certaines convictions libérales que le protectionnisme de Trump ne remet pas en cause. D’une part, les règles sur l’origine sont extrêmement souples 10 : les États-Unis considèrent qu’un produit est de fabrication vietnamienne dès lors que 35 % de sa valeur ajoutée sont produits sur place. Autrement dit : le reste pourrait venir de Chine. D’autre part, la volonté de rétrécir l’État fédéral, notamment via le DOGE (Département de l’Efficacité gouvernementale), se traduit par une désorganisation de nombreux services, dont les douanes. En sous-effectifs de manière chronique 11, elles avaient pourtant déjà été débordés avant même que la hausse des tarifs n’intervienne en avril et que le DOGE ne produise ses effets 12

La dépendance américaine aux importations d’origine chinoise ne diminue pas — elle risque simplement de devenir plus opaque.

 Benjamin Bürbaumer

De surcroît, l’écart en matière de droits de douane américains, qui sépare la Chine du reste du monde, crée une incitation supplémentaire à adopter des méthodes de documentation créatives. Détecter ces fraudes demanderait considérablement plus de ressources précisément là où l’administration américaine les réduit.

En conséquence, la dépendance américaine aux importations d’origine chinoise ne diminue pas — elle risque simplement de devenir plus opaque.

La Silicon Valley n’en est pas mécontente : ce pilier du pouvoir trumpiste a massivement externalisé sa production en Asie et peut ainsi continuer à faire tourner des usines lointaines, et loin du regard des victimes de la désindustrialisation dont Trump prétend être la voix.

La persistante de la dépendance manufacturière 

Dans ces conditions, la réindustrialisation — la promesse essentielle que Trump a faite à son électorat populaire — a peu de chances d’aboutir. Sur le plan agrégé, les importations américaines n’ont pas baissé, mais augmenté, y compris au mois de mai. Dans une large mesure, la dépendance à l’égard de la Chine se prolonge.

Pour réindustrialiser, les droits de douane sont une condition nécessaire mais insuffisante.

La politique industrielle est un complément indispensable. À l’heure actuelle, comme le montre une étude du CEPII 13, la Chine « domine le commerce mondial avec 730 produits pour lesquels elle assure plus de la moitié des exportations mondiales en 2023, bien plus que l’Union, les États-Unis et le Japon », et cette domination n’a fait que croître depuis la fin des années 1990. Cette évolution va de pair avec une montée en gamme. Aujourd’hui, de loin les deux principales catégories de biens que les États-Unis importent depuis la Chine sont l’équipement électrique et les machines. Pour ces biens hautement complexes, les États-Unis ne trouveront pas de solution de substitution rapide — encore moins sur leur propre territoire.

À moins de promouvoir une politique industrielle ciblant des secteurs stratégiques, les États-Unis n’échapperont pas à leur dépendance — qui, d’ailleurs, est souvent organisée par des firmes américaines ayant remplacé leur production domestique par des réseaux de sous-traitants dans des pays à faible revenu. À cet égard, il est frappant que le principal domaine dans lequel les États-Unis restent à la pointe de l’innovation — les technologies de l’information et de la communication — ait pu percer grâce à un soutien de longue haleine de l’État. Ce soutien s’est matérialisé à travers des subventions, mais aussi d’autres prestations étatiques complémentaires : les infrastructures physiques et les effets de cluster associés, la formation, la prise de risque et la coordination. 

Pour les biens hautement complexes, comme l’équipement électrique et les machines, les États-Unis ne trouveront pas de solution de substitution rapide — encore moins sur leur propre territoire.

Benjamin Bürbaumer

L’écart est patent entre toutes ces fonctions étatiques et la politique fiscale trumpienne du « One Big Beautiful Bill Act », à savoir la baisse de la fiscalité sur les entreprises couplée au décorticage de dispositifs industriels comme l’Inflation Reduction Act, et la réduction des effectifs fédéraux. Cette orientation risque de coûter particulièrement cher à l’économie américaine.

Car contrairement au mythe du retrait de l’État fédéral, Washington a au contraire joué un rôle croissant ces vingt dernières années 14 dans la promotion de l’innovation 15. En dépit de ces efforts, au cours de la même période, la Chine s’est transformée d’un nain technologique en un concurrent sérieux grâce à sa planification technologique entamée en 2006.

Si la forte hausse du budget militaire prévu par le budget 2026 pourrait engendrer des retombées technologiques, les ambitions industrielles sont à la traîne par rapport au concurrent chinois.

La fragilisation du soutien ouvrier

Enfin, si Trump voulait réellement réindustrialiser les États-Unis, il lui faudrait un troisième ingrédient, à savoir un coup d’accélérateur pour la consommation populaire domestique. Or c’est le contraire qui semble pour l’instant se profiler. Les ménages s’attendent à un grignotage de leurs revenus du fait de l’augmentation des prix.

En forte hausse, les anticipations de l’inflation pour les consommateurs se situent en mai 2025 à 6,6 %, soit le plus haut niveau depuis 1981. 

Un tel scénario, surtout couplé à un ralentissement de la croissance, comme le prévoit la FED 16, est politiquement explosif.

L’incapacité à endiguer l’inflation a coûté au Parti démocrate la Maison Blanche en 2024. Cette fois, la situation pourrait se retourner contre Trump. Conscient de cette vulnérabilité majeure, le président a publiquement réprimandé Walmart 17, enjoignant la franchise de grande distribution d’« avaler les taxes douanières », plutôt que d’augmenter les prix. Car les budgets des ménages américains sont serrés. Si la période néolibérale se caractérise par une croissance annuelle de la rémunération horaire des non-cadres (0,6 %) bien inférieure à celle de la productivité (1,4 %) 18, ces derniers 18 mois affichent une stagnation nette du côté de la rémunération.

Le pouvoir d’achat restera une question particulièrement délicate dans les mois à venir.

Pourtant, dans une conjoncture particulièrement incertaine, l’administration Trump refuse d’actionner d’autres leviers susceptibles de desserrer le budget des ménages. Son hostilité envers les syndicats 19 indique que le président américain n’entend pas améliorer le pouvoir de négociation des salariés — et l’effet redistributif de ses politiques commerciales et budgétaires est hautement inégal 20. Pris ensemble, la réforme fiscale du « One Big Beautiful Bill Act » et les droits de douane amputent le revenu annuel du premier décile de 2500 dollars — tout en transférant 8000 dollars supplémentaires au dernier décile, qui est le seul à enregistrer une variation positive.

Une logique de la prédation illimitée

La consommation domestique, la répartition primaire et secondaire étant bouchées, il reste à Trump une option : faire payer le reste du monde 21.

En forçant politiquement la hausse des exportations dans le cadre d’accords commerciaux explicitement inégaux, Trump pourrait provoquer une hausse de la production et de l’emploi dans certains secteurs bien spécifiques comme l’agriculture, les énergies fossiles et l’armement. Les accords conclus avec le Royaume-Uni et le Vietnam annoncent la couleur : les États-Unis maintiennent des droits de douane supérieurs à leur niveau pré-avril 2025, tandis que l’autre pays abaisse les leurs et s’engage à augmenter ses importations en provenance des États-Unis. Ce même arbitrage redistributif apparaît aussi ailleurs  : en poussant les pays européens à substantiellement augmenter leurs dépenses militaires, les États-Unis comptent mobiliser les dépenses publiques étrangères au bénéfice de leur industrie militaire. L’exemption des entreprises américaines de la taxation des multinationales va elle aussi dans le même sens.

Le « One Big Beautiful Bill Act » et les droits de douane amputent le revenu annuel du premier décile de 2500 dollars — tout en transférant 8000 dollars supplémentaires au dernier décile, qui est le seul à enregistrer une variation positive.

Benjamin Bürbaumer

Cette démarche est un facteur de risque majeur pour le reste du monde dans la mesure où elle ne connaît pas de limite bien définie, du fait des tensions internes sous-jacentes à la politique de Trump.

Ses remontrances à l’égard de la grande distribution illustre une contradiction fondamentale dans sa démarche : il veut réindustrialiser sans toutefois que les importations coûtent plus cher au consommateur américain. Ce dernier échapperait alors à l’effet de prix censé l’orienter vers la production domestique.

Cette même logique contradictoire apparaît également sous un autre angle : Trump espère financer la baisse des recettes de sa réforme fiscale par les droits de douane. Ce faisant, il annule l’effet comportemental de ces derniers et reconnaît le besoin d’un déficit commercial durable — à moins d’accroître dans le même temps les exportations américaines. 

Ce constat éclaire les motivations américaines derrière les « négociations commerciales » en rappelant la distinction de deux types d’usages des droits de douane établie par l’économiste Rudolf Hilferding  : « De moyen de défense contre la conquête du marché intérieur par les industries étrangères, [le protectionnisme] est devenu un moyen de conquête des marchés extérieurs par l’industrie nationale, d’arme défensive du faible une arme offensive du fort » 22. Trump pratique le deuxième type et vise ainsi à faire payer une partie de la facture de sa politique au reste du monde. Faute d’avoir réindustrialisé au préalable, il serait alors amené à poursuivre une spécialisation assez étroite autour de secteurs — plutôt dépassés sur le plan technologique — comme l’agriculture, l’énergie fossile et l’armement. De cette façon, il pourrait espérer garder le soutien ouvrier sans réindustrialiser et maintenir le soutien de la Silicon Valley, qui continue à s’approvisionner largement en Chine, tout en apparaissant plus ferme envers Pékin.

La stabilité de cet édifice s’apparente néanmoins à celle d’un château de cartes — qui incite la Maison blanche à pratiquer une constante fuite en avant agressive.

Au bout de six mois de mandat, Trump projette résolument les tensions irrésolues de l’économie américaine sur le marché mondial. Il transforme les contradictions intra-américaines en frictions inter-étatiques.

Loin de vouloir trouver des accords « justes », l’apaisement — du point de vue américain — ne viendra que lorsqu’il aura réussi à extraire suffisamment de concessions des autres pays — qui y provoqueront de nouvelles tensions socio-économiques. En raison de la logique même de la démarche de Trump — promettre l’emploi industriel sans se donner les moyens d’y parvenir — le caractère suffisant des concessions reste notoirement indéterminé. 

La consommation domestique, la répartition primaire et secondaire étant bouchées, il reste à Trump une option : faire payer le reste du monde

 Benjamin Bürbaumer

C’est là que réside le caractère particulièrement déstabilisateur de la Maison-Blanche.

Son besoin constant d’extérioriser les tensions domestiques se répercute sur le reste du monde et singulièrement sur les acteurs aveuglement attachés à la mondialisation d’hier.

En mai 2025 c’est bien l’Union européenne qui a absorbé la quasi-intégralité de la réduction des exportations chinoises vers les États-Unis : 5,4 milliards de dollars sur 6,5.

De ce bilan provisoire ressort l’hypothèse suivante : pour réconcilier les attentes divergentes des groupes formant son bloc au pouvoir, Trump adopte une démarche de la prédation permanente dont les limites sont par nature indéfinies. Cet élément stratégique devrait être pris en compte en Europe pour dissiper tout illusion de « négociations ».

Sources
  1. Fin Daniel Gómez et Richard Escobedo, «  Walmart, Target CEOs privately warned Trump tariffs could lead to empty shelves soon  », CBS News, 23 avril 2025.
  2.  Paul Krugman, « Trump Is a Virus  », Paul Krugman (Substack), 24 avril 2025.
  3. Paul Krugman, « The Cost of Chaos : This is Getting Scary », Paul Krugman (Substack), 9 avril 2025.
  4. Warwick J. McKibbin, Megan Hogan et Marcus Noland, « Trump’s economic policies could stoke inflation and hurt the US economy », PIIE Charts, 4 octobre 2024.
  5.  Paul Krugman, «  Trump Is Stupid, Erratic and Weak », Paul Krugman (Substack), 10 avril 2025.
  6. U.S. Bureau of Labor Statistics, « The Employment Situation – June 2025  », Bureau of Labor Statistics, 3 juillet 2025.
  7. Sam Fleming et Claire Jones, «  IMF warns of rising US recession risk and defends Fed rate policy », Financial Times, 22 avril 2025.
  8.  « US economy contracts at 0.3 % rate as Trump’s tariffs prompt import surge  », Financial Times, 30 avril 2025.
  9.  Benjamin Bürbaumer, Chine/États-Unis, le capitalisme contre la mondialisation, avril 2024.
  10.  AmCham Vietnam, « Country of Origin FAQs », AmCham Vietnam, sans date précisée.
  11.  Emily Fang, « Trump has imposed a lot of tariffs. But here’s why collecting them can be hard », NPR, 20 mai 2025.
  12.  David Lawder, Helen Reid, Lisa Baertlein et Lisa Barrington, « Trump pauses de minimis repeal as packages pile up at US customs », Reuters, 8 février 2025.
  13.  Gianluca Santoni et Vincent Vicard, « La Chine, toujours plus dominante dans le commerce mondial », CEPII, 12 mars 2025.
  14. Fred Block, Matthew R. Keller et Marian Negoita, «  Revisiting the Hidden Developmental State  », Political Science Quarterly, vol. 52, no 2, publié en ligne le 14 février 2023.
  15. De ce point de vue, le « sentiment, chez certains tenants de la droite de la Silicon Valley, de ne pas avoir été suffisamment reconnus par l’administration Biden », ce qui les aurait conduits à se rapprocher de Trump, ressemble au caprice d’un enfant gâté…
  16. Claire Jones, « Federal Reserve cuts outlook for US economy but holds interest rates steady », Financial Times, 18 juin 2025.
  17.  Auzinea Bacon, « Trump tells Walmart to “eat the tariffs” as retailer expects prices to increase », CNN, 17 mai 2025.
  18. Economic Policy Institute, « The Productivity–Pay Gap », EPI, mise à jour du 15 mai 2025.
  19. Steven Greenhouse, « ‘Trump and Musk are setting the example’ : how companies are becoming emboldened to be more anti-union », The Guardian, 7 avril 2025.
  20. The Budget Lab at Yale, « Combined Distributional Effects of the One Big Beautiful Bill Act and of Tariffs », Budget Lab at Yale, 12 juin 2025.
  21. La relance résolue de la financiarisation est également un levier. Trump est décidé de promouvoir la libéralisation financière, en particulier en faveur de la finance privée. L’endettement des ménages, en proportion du PIB, est effectivement retombée à 70 %, après un point culminant de 100 % en 2008. Néanmoins, historiquement, ce niveau reste très élevé et sa nature crisogène rend la financiarisation hautement risquée. Parce qu’il faudrait y consacrer des analyses beaucoup plus longues, les dimensions financières et monétaires sont délibérément ignorées par cet article mais seront traitées dans d’autres épisodes de la série sur les six mois de Trump.
  22. Rudolf Hilferding, Le capital financier, cinquième partie : « La politique économique du capital financier », chapitre XXI : « Le changement dans la politique commerciale », 1910.