La Norvège est sur le point d’atteindre son objectif de ne plus vendre de voitures thermiques neuves d’ici fin 2025

La Norvège est en bonne voie pour atteindre son objectif de mettre fin à la vente des voitures neuves à moteurs thermiques d’ici la fin de l’année.

• Selon les données de l’Autorité de la circulation routière de Norvège, près de 90 % des voitures neuves vendues dans le pays étaient électriques en 2024. Plus de 27 % de toutes les voitures immatriculées dans le pays étaient électriques à la fin de l’année ¹.
• Le pays est ainsi leader dans la décarbonation du transport individuel, loin devant les pays européens qui performent pourtant le mieux : selon les données de Bilstatistik, les véhicules électriques représentent 50,3 % de toutes les nouvelles immatriculations de voitures en 2024 au Danemark.

Alors que l’Union a imposé en novembre des droits de douane supplémentaires sur les véhicules électriques en provenance de Chine, les constructeurs automobiles chinois ont gagné des parts de marché en Norvège, où les voitures électriques chinoises représentent désormais 10 % des ventes de voitures neuves.

• Toutefois, les marques les plus vendues restent Tesla (22 % du total), Volkswagen (11,2 %), Volvo (10,7 %) et Toyota (8,7 %). La marque chinoise qui détient la part de marché la plus importante en Norvège, BYD, a vendu 2 669 véhicules électriques l’an dernier — soit 2,1 % du total des ventes.
• Dès juin 2024, le ministre des Finances norvégien avait déclaré que son pays n’allait pas suivre les mesures de l’Union européenne.

Plusieurs facteurs expliquent l’adoption massive de la voiture électrique en Norvège, en premier lieu son long historique de politiques gouvernementales en la matière ².

• Depuis les années 1990, le pays a instauré toute une série de mesures incitatives pour encourager l’adoption des véhicules électriques : notamment l’exemption de taxe d’achat et d’importation sur les voitures électriques, en vigueur de 1990 à 2022, ainsi que la suppression de la TVA de 25 %, en vigueur de 2001 à 2022.
• À partir de 2023, une taxe d’achat basée sur le poids des véhicules a toutefois été introduite, et la TVA s’applique désormais aux montants supérieurs à 500 000 couronnes norvégiennes (autour de 42 000 euros).
• D’autres avantages incluent l’absence de taxe routière annuelle (1996-2021) ainsi que la gratuité des péages routiers (1997-2017) et des ferries (2009-2017), remplacée à partir de 2018 par des réductions plafonnées à 50 % ou 70 % selon les cas.

En parallèle, des politiques visant à faciliter l’utilisation des véhicules électriques ont été adoptées.

• L’accès aux voies de bus a été autorisé dès 2005, bien que des restrictions aient été introduites en 2016 pour limiter cet avantage aux véhicules transportant plusieurs passagers. La fiscalité des voitures d’entreprises a également été progressivement ajustée, passant d’une réduction de 50 % entre 2009 et 2017 à 20 % à partir de 2022.
• Des initiatives structurelles telles que le « droit de recharge » pour les résidents (introduit en 2017) et les objectifs de marché, notamment l’interdiction de vente de véhicules neuve à combustion interne d’ici 2025, ont renforcé la transition vers les véhicules zéro émission.
• Depuis 2022, tous les véhicules achetés par le secteur public sont zéro émission, et cette règle s’étendra aux bus urbains cette année.

En mars 2023, l’Union a adopté l’interdiction des ventes de voitures neuves thermiques à l’horizon 2035 — une mesure de plus en plus contestée.

• Le Parti populaire européen (PPE), le principal groupe au Parlement européen, a notamment appelé à un renversement de l’interdiction et à une approche plus neutre d’un point de vue technologique afin de protéger la compétitivité de l’industrie automobile. 
• La vente de voitures électriques en Europe est déjà en train de ralentir : selon l’Autorité fédérale des transports motorisés, en Allemagne — le plus grand marché de l’automobile en Europe —, seulement 380 609 véhicules électriques ont été enregistrés en 2024, soit 27,4 % de moins qu’en 2023. Ce ralentissement est notamment dû à la fin d’un programme de soutien à l’achat qui offrait jusqu’à 6 000 euros pour l’achat d’un véhicule électrique ³.
• Un changement dans la législation au niveau européen, qui mènera à moins de prédictibilité, pourrait contribuer davantage à ce ralentissement.