Les élections européennes de juin 2024 pourraient bien marquer un tournant dans les ambitions climatiques de l’Union. Bien qu’il soit très peu probable que la Commission revienne complètement sur les objectifs déjà adoptés, l’accent mis sur la politique industrielle et la compétitivité pourrait affaiblir à terme le Pacte vert.
- Le vote du PPE avec les groupes d’extrême droite pour reporter d’un an l’adoption de la loi anti-déforestation pourrait en être un signe avant-coureur : le Parti populaire européen a déjà déclaré que l’interdiction de la vente de voitures neuves à moteur à combustion à partir de 2035 était une « erreur » et a promis de revenir sur la législation « dès que possible ».
- Les législations adoptées en matière de diligence sont également de plus en plus sous le feu des critiques et des menaces.
- Dernière en date, le Qatar a mis en garde contre d’éventuelles interruptions des livraisons de gaz si les États membres appliquent strictement la nouvelle législation qui pénalise les entreprises ne respectant pas les critères fixés, notamment en matière d’émissions de CO₂.
Donald Trump retirera probablement à nouveau les États-Unis de l’accord de Paris sur le climat, qui fêtera ses 10 ans en 2025. Selon certaines estimations, la présidence de Trump pourrait entraîner une augmentation de 4 milliards de tonnes d’équivalent CO₂ d’ici à 2030 par rapport à la poursuite des politiques actuelles.
Lors de la COP 29 de Bakou, un accord a été trouvé pour que les pays développés fournissent « au moins » 300 milliards de dollars par an pour la lutte contre le changement climatique dans les pays en développement. Cette somme est loin des 1 300 milliards demandés par ces derniers. Aucun progrès n’a été accompli concernant la sortie des combustibles fossiles mentionnée dans l’accord de la COP 28 et aucun dirigeant des principaux pays émetteurs n’était présent à Bakou.
Après une année 2024 marquée par de nombreuses déceptions en matière de lutte contre le changement climatique, le Brésil a promis des objectifs plus ambitieux pour la COP 30 qui se tiendra à Belém.
- Les discussions devraient notamment porter sur la mise en œuvre des recommandations du Bilan mondial afin d’aligner davantage les Contributions déterminées au niveau national (CDN) sur les objectifs de l’Accord de Paris et sur le renforcement des financement climatique dans le cadre de la « feuille de route de Bakou à Belém vers les 1 300 milliards ». Un accent sera mis sur le risque que représente l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre pour les habitats.
- Le Brésil a annoncé ses nouveaux objectifs climatiques et vise à réduire les émissions nettes de gaz à effet de serre de 59 à 67 % d’ici 2035, par rapport aux niveaux de 2005. Les pays membres de l’Accord de Paris ont jusqu’en février 2025 pour soumettre leurs CDN révisées.
- Selon le Programme des Nations Unies pour l’environnement, les politiques actuelles placent le monde sur la voie d’un réchauffement de 2,9°C d’ici la fin du siècle. Ce chiffre pourrait être ramené à 2,4-2,6°C si toutes les CDN existantes sont respectées.
Si le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche risque de compromettre l’engagement des États-Unis dans la lutte contre le réchauffement climatique, la Chine, en revanche, devrait surpasser dès 2025 son objectif fixé pour 2030 en matière d’énergie solaire et éolienne, atteignant une capacité estimée à 1 720 GW.