Cinq ministres du gouvernement ukrainien ont donné leur démission mardi 3 septembre : le ministre des Industries stratégiques Oleksandr Kamyshin, le ministre de la Justice Denys Malyusyka, le ministre de la Protection de l’environnement et des ressources naturelles Rouslan Strelets, la vice-Première ministre et ministre de l’Intégration européenne et euro-atlantique Olha Stefanishyna et la vice-Première ministre et Ministre de la réintégration des territoires temporairement occupés Iryna Vereshchuk1.

Le ministre des Affaires étrangères a quant à lui présenté mercredi 4 septembre sa démission.

  • Cela fait plusieurs semaines que l’hypothèse d’un remaniement est à l’étude. Le départ de Kuleba faisait quant à lui l’objet de rumeurs depuis plusieurs mois à Kiev2.
  • Ces annonces interviennent à un moment critique pour le front ukrainien, alors que la ville de Pokrovsk menace sérieusement de tomber aux mains de l’armée russe au cours des prochaines semaines ou des prochains mois.
  • Le président ukrainien espère donner un nouveau souffle à son administration en « reconfigurant les institutions de l’État »3.

Plus d’un quart du gouvernement de Kiev a pour l’heure déposé sa démission. D’autres annonces pourraient survenir au cours des prochaines heures. Le chef de file du parti présidentiel au Parlement ukrainien, Davyd Arakhamia, a signalé sur Telegram que la liste définitive du nouveau gouvernement sera déterminée lors d’une réunion qui doit se tenir dans la journée4.

  • Ce remaniement intervient quelques semaines en amont d’un voyage de Zelensky aux États-Unis qui devrait avoir lieu à l’occasion de l’Assemblée générale des Nations unies, dont la section pour les chefs d’État et de gouvernement se tiendra les 22 et 23 septembre.
  • Fin août, le président ukrainien avait déclaré qu’il présenterait à Joe Biden un « plan de victoire », dont les contours sont pour le moment flous.
  • Zelensky avait néanmoins ajouté que la réussite de celui-ci dépendra de ce que le président américain « serait prêt à lui donner » et à lui « laisser utiliser »5.

Selon le média d’opposition ukrainien Strana, le remaniement engagé par Zelensky ne devrait pas fondamentalement changer la dynamique en Ukraine : le pouvoir reste avant tout concentré dans les mains du président et de son chef de cabinet Andriy Yermak6. Celui-ci intervient le lendemain d’une attaque ayant tué au moins 50 personnes et blessé plus de 200 à Poltava, dans l’Est du pays. Selon le ministre de la Défense, l’intervalle entre le déclenchement de l’alarme et les frappes de missiles balistiques a été trop court pour permettre aux victimes de rejoindre les abris7.