Au Darfour, l’assaut de la ville d’el-Fasher s’intensifie

La ville d’el-Fasher est la capitale de la province soudanaise du Darfour du Nord. Sa population a considérablement augmenté depuis le début de la guerre opposant les Forces de soutien rapide de Mohamed Hamdan Dogolo, dit Hemeti, à l’armée du général Abdel Fattah Al-Bourhane, président du Conseil de souveraineté de transition.

• Avant la guerre du Darfour de 2023, el-Fasher comptait environ 700 000 habitants. Depuis les précédents conflits et la reprise de la guerre en avril 2023, 800 000 déplacés internes sont venus y trouver refuge, portant la population totale à 1,5 million¹.
• Depuis plusieurs mois, les organisations humanitaires alertent sur la précarité de la situation sécuritaire qui règne à el-Fasher et demandent aux États et aux Nations unies de tout faire afin de prévenir que le conflit ne gagne la totalité de la ville.

Jeudi 13 juin, le Conseil de sécurité des Nations unies a finalement voté à 14 voix en faveur d’une résolution portée par le Royaume-Uni exigeant des Forces de soutien rapide qu’elles « mettent fin au siège d’el-Fasher ». La Russie est le seul pays à s’être abstenu².

• Cette résolution ne semble avoir eu aucun impact sur la milice menée par Hemeti. 
• Selon une analyse de vidéos récentes menée par le New York Times, les combats autour et dans les faubourgs d’el-Fasher se sont intensifiés ces derniers jours³.
• Les FSR incendient et rasent systématiquement les maisons situées dans les villages autour de la ville, forçant les habitants à fuir plus loin à l’ouest sous une chaleur intense.

L’envoyé spécial des États-Unis pour le Soudan, Tom Perriello, accuse les FSR ainsi que l’armée soudanaise d’être tous deux responsables de la famine qui s’accentue au Darfour en « jouant avec l’accès aux frontières et aux lignes de démarcation »⁴. La chute d’el-Fasher aux mains des Forces d’action rapide compromettrait considérablement le travail des ONG et détériorerait davantage la situation humanitaire.