Le parti au pouvoir, le BJP de Modi, qui détient actuellement 287 sièges sur les 543 à la Lok Sabha, s’était donné pour objectif pour cette élection d’élargir la majorité détenue par sa coalition (Alliance démocratique nationale, NDA). La cible ambitieuse de 400 sièges qu’elle s’était fixée n’a pas été atteinte. Les résultats sont d’autant plus une surprise que les sondages de sortie d’urnes prévoyaient une victoire écrasante de la NDA.
- La coalition n’a pas non plus réussi à égaler ses performances de 2019, lorsqu’elle avait remporté 341 sièges. Pour obtenir une majorité à la Lok Sabha, 272 sièges sont requis.
- Le BJP, bien qu’il ait remporté le plus grand nombre de sièges, semble presque certain de perdre la majorité parlementaire à parti unique dont il jouit depuis 2014.
- La coalition d’opposition INDIA (actuellement 114 sièges) – comprenant le Congrès national indien (INC) de Rahul Gandhi, deuxième parti représenté à la Lok Sabha – a progressé, et est créditée de 229 sièges à 20h (heure de Paris).
- Dans un discours prononcé mardi soir, Modi a déclaré avoir remporté les élections et que la coalition dirigée par le BJP formerait le gouvernement pour une troisième fois. Dans sa communication, Rahul Gandhi a mis en avant le fait que les électeurs avaient rejeté l’actuel Premier ministre.
- Le BJP, en perte de vitesse, comptait pour ce scrutin sur la popularité de Modi : « malgré les mauvais résultats économiques, il semblait bénéficier de son image d’homme fort, représentant à l’extérieur une Inde de plus en plus puissante et à l’intérieur un dirigeant capable de mettre en place les principales demandes des nationalistes hindous formulées depuis des décennies ».
- Le BJP était également parvenu à imposer ses thèmes de campagne face à une opposition désunie. Pour ce scrutin, « c’est l’inauguration du temple d’Ayodhya qui a donné le la, suivie par l’annonce de la mise en œuvre de la nouvelle législation sur la citoyenneté ». Pourtant, le BJP est arrivé en deuxième position à Faizabad, la circonscription où se trouve le temple.
Selon Mathieu Gallard, si en 2014 Modi avait fait campagne en se présentant comme l’homme capable de relancer l’économie indienne, aujourd’hui « son bilan économique et social constitue son principal handicap ». Avant le scrutin, les questions économiques étaient en effet en tête des préoccupations des électeurs.