Les accusations d’envoi par la Chine d’aide létale à la Russie ne sont pas nouvelles

  • En février 2023, le secrétaire d’État américain, à la suite d’une rencontre avec Wang Yi en marge de la Conférence de Munich sur la sécurité, avait déclaré que Washington disposait d’informations selon lesquelles Pékin envisagerait de fournir des armes létales à Moscou.
  • Quelques jours plus tard, des responsables américains ont fait savoir que l’administration Biden « envisageait de rendre publics » ces renseignements — ce qu’elle n’a finalement pas fait1.
  • Washington n’avait alors accusé Pékin que « d’envisager sérieusement » de fournir des armes à la Russie, sans pour autant déclarer qu’il s’agissait d’un fait accompli.

Il est désormais plus qu’établi que la Chine contribue à l’effort de guerre russe en fournissant à Moscou des biens à double usage utilisés par l’industrie russe pour construire des armes et divers équipements militaires. Aucun renseignement public n’a toutefois démontré que Pékin avait ou était sur le point d’envoyer des « armes létales ».

  • Hier, mercredi 22 mai, le secrétaire d’État britannique à la Défense Grant Shapps a déclaré que le Royaume-Uni et les États-Unis disposaient d’informations selon lesquelles « la Russie et la Chine collaborent à l’élaboration d’équipements de combat destinés à l’Ukraine »2.
  • Shapps a également ajouté : « Les services de renseignement de la défense américaine et britannique sont en mesure de révéler qu’une aide létale est désormais acheminée de la Chine vers la Russie et l’Ukraine »3.
  • Ces propos ont été démentis quelques heures plus tard par le conseiller à la sécurité nationale américain Jake Sullivan, qui a déclaré que Washington n’avait pas « vu cela en 2022, ni en 2023, ni à ce jour »4.
  • Le ministère des Affaires étrangères chinois n’a pas encore répondu. L’ambassade de Pékin à Londres a quant à elle dénoncé des « accusations infondées »5.

Depuis que le paquet d’aide supplémentaire à l’Ukraine a été voté par le Congrès en avril, la Maison-Blanche semble moins impliquée dans le conflit russo-ukrainien, et plus concentrée sur des sujets liés à la campagne électorale. Joe Biden n’a par ailleurs pas confirmé pour le moment sa présence au sommet sur la paix en Ukraine qui se déroulera en Suisse les 15 et 16 juin, juste après la réunion du G7 en Italie. Le département du Trésor a quant à lui ajouté au début du mois plusieurs entités chinoises sur la liste de sanctions américaines en raison de leur soutien apporté au complexe militaro-industriel russe6.