L’hélicoptère du Président de la République islamique d’Iran, Ebrahim Raissi, a été aujourd’hui, 19 mai vers 16h30 (heure de Paris) impliqué, dans un accident près de la frontière avec l’Azerbaïdjan, à Jolfa. 

  • L’armée iranienne est pleinement mobilisée pour essayer de retrouver l’hélicoptère, mais, selon plusieurs sources, l’accident a de très fortes chances d’avoir été fatal à Ebrahim Raissi. Il était accompagné de son ministre des affaires étrangères, Amir Hossein Amir Abdollahian.

Ebrahim Raissi est Président de la République islamique d’Iran depuis 2021.

  • Il a précédemment été chef du système judiciaire entre 2019 et 2021, et président de la Fondation religieuse Astan-e Qods Razavi, à qui incombe la gestion du mausolée du huitième du chiisme duodécimain dans la ville de Machhad, au nord-est de l’Iran ; cette Fondation est, en raison de l’importance des fonds qu’elle gère, un acteur majeur de la vie religieuse, politique et économique de l’Iran.
  • Tenant d’une ligne ultra conservatrice, Raissi est très peu populaire en Iran, notamment en raison de sa responsabilité directe dans les exécutions de masse d’opposants politiques à la fin de la guerre Iran-Irak, en 1988.

Que va-t-il se passer maintenant ?

  • Si son décès est confirmé, une nouvelle élection présidentielle devra être organisée dans les cinquante jours. Elle sera probablement marquée par la disqualification de tout candidat modéré et par une très faible participation.

Plus généralement, cela pourrait ouvrir une crise de succession, dans la mesure où Ebrahim Raissi était perçu comme un potentiel candidat pour remplacer le Guide Suprême de la Révolution islamique en cas d’un décès d’Ali Khamenei.

  • Il dispose en effet des qualifications religieuses nécessaires, d’une légitimité démocratique — quoique relative — et de bonnes relations avec les Gardiens de la Révolution. 
  • Dans un régime dont le caractère gérontocratique est de plus en plus affirmé, la disparition d’un cadre relativement jeune (63 ans) pourrait ouvrir une crise politique majeure. 

Cet accident va très probablement susciter les suspicions d’une responsabilité d’un acteur extérieur. 

  • Dans le contexte de la nouvelle équation théorisée par le chef d’état-major iranien à la suite de l’attaque contre Israël du 13-14 avril, une crise interne au régime iranien pourrait ouvrir une période d’incertitude pour la politique étrangère de Téhéran.