Le Parti nationaliste basque (EAJ/PNV, Renew), qui à gouverné la région sans interruption depuis 1980 à l’exception d’un bref intermède entre 2009 et 2012, est arrivé en tête avec 35,22 % des voix (-3,85 pp) et 27 sièges (- 4). Ce léger recul est partiellement compensé par une hausse de son partenaire de coalition, le Parti socialiste du Pays Basque (PSE-EE, S&D), qui obtient 14,22 % (+0,57 pp) et 12 sièges (+2). Avec ce résultat, le gouvernement autonomiste sortant devrait probablement rester en place lors de la législature à venir.

Mais le fait le plus marquant de ce scrutin est le très bon score du parti indépendantiste Euskal Herria Bildu (EH-Bildu, GUE/NGL), qui s’établit en deuxième place avec 32,48 % des voix (+ 4,62 pp), à égalité en sièges avec le PNV (27 élus, +6).

  • L’élection confirme le rôle désormais majeur joué par ce parti créé en 2012, qui avait déjà obtenu de très bons résultats lors des élections locales et nationales de 2023.
  • Le parti se définit comme une force politique de gauche souverainiste, souhaitant la mise en place d’un État-nation basque indépendant.
  • La présence d’anciens membres condamnés d’ETA sur ses listes avait fait scandale l’an passé. Le parti a pour sa part exprimé officiellement son rejet de la violence et son soutien aux victimes du terrorisme.

Hormis les socialistes, les autres familles politiques présentes au niveau national en Espagne ont obtenu des scores modestes : 9,23 % et 7 sièges (+1) pour le Parti populaire (PP, PPE), 3,34 % et 1 siège (nv) seulement pour le mouvement éco-socialiste Sumar, 2,03 % et 1 siège (=) pour le parti d’extrême droite Vox (CRE). Avec 2,25 % des voix, le parti Podemos (GUE/NGL) et ses alliés ont perdu l’unique siège dont ils disposaient au sein du parlement régional, entérinant une marginalisation qui s’inscrit dans une tendance nationale.

  • Les partis nationalistes basques (PNV et EH Bildu) détiennent désormais 54 sièges sur 75 au parlement régional, soit 72 %, en hausse de 2 sièges par rapport à la législature précédente.
  • C’est surtout depuis la création d’EH Bildu en 2012 que le succès électoral des forces nationalistes s’est fortement accru, avec 48, 46, 52, et finalement 54 élus.
  • Les deux partis se différencient par leurs attitudes différentes vis-à-vis de la question de l’indépendance et des positionnement distincts sur l’axe-droite gauche : le PNV insiste seulement sur « l’autodétermination » basque et se positionne au centre, tandis que EH Bildu est explicitement indépendantiste et s’inscrit nettement à gauche du spectre politique.
  • L’EAJ dispose d’une branche du même nom au Pays-Basque français (EAJ-PNB). EH Bildu compte un parti allié au Pays basque nord, EH Bai, avec deux élus au Conseil départemental des Pyrénées-Atlantiques.

Au Congrès des députés espagnol, le PNV et EH Bildu comptent respectivement 5 et 6 sièges. Au Parlement européen, ils ont chacun obtenu un député en 2019. Les deux partis font partie d’un groupe plus large de partis régionaux, principalement catalans et basques, qui fournissent un soutien sans participation au gouvernement de centre-gauche de Pedro Sánchez. Lors des élections européennes de juin, les deux partis se présenteront au sein de coalitions de partis régionalistes plus larges qui s’affronteront dans une unique circonscription nationale.