Depuis l’invasion russe de l’Ukraine de février 2022, Kiev a presque multiplié par dix ses dépenses de défense. De 6,9 milliards de dollars courants en 2021, celles-ci sont passées à 64,7 milliards l’an dernier, selon les dernières données du SIPRI publiées lundi 22 avril1.
- Deux ans après l’éclatement de l’URSS et l’indépendance de l’Ukraine, les dépenses militaires de Kiev représentaient 2 % de celles de la Russie.
- L’an dernier, l’Ukraine seule a dépensé l’équivalent de 59,16 % des sommes consacrées par le Kremlin à sa défense (109 milliards de dollars).
- Lorsqu’on ajoute l’aide militaire extérieure reçue par Kiev en 2023 — qui peut être considérée comme faisant partie des dépenses de défense étant données que celle-ci bénéficie directement à l’armée ukrainienne —, cette part monte à 91 % : soit plus que n’importe quel pays de l’espace post-soviétique.
Au total, le SIPRI estime que l’Ukraine a perçu l’équivalent de 35 milliards de dollars d’aide militaire au cours de l’année ( 54 % de ses dépenses de défense), dont 25,4 milliards des États-Unis. Le gouvernement ukrainien consacre désormais 58,17 % de ses dépenses pour sa défense, soit sept fois plus qu’avant l’invasion à grande échelle de février 2022 (8,46 %).
L’an dernier, les dépenses militaires de la Russie représentaient à peine 8,11 % de celles des pays de l’OTAN.
- Les États-Unis comptent pour presque 68 % des dépenses totales de l’Alliance (916 milliards), largement devant le Royaume-Uni 5,5 % (75 milliards), l’Allemagne 5 % (67 milliards) et la France 4,5 % (61 milliards).
- Il s’agit de la deuxième année consécutive que les dépenses militaires allemandes sont plus élevées que celles de la France depuis la fin de la guerre froide.
- Les dépenses de l’Allemagne ne représentaient cependant que 1,52 % de son PIB l’an dernier, contre 2,06 % pour la France — soit la première année que Paris dépasse la cible des 2 % depuis 2009.
En 2023, 11 pays de l’Alliance atlantique ont dépassé la cible des 2 % de dépenses militaires fixée en 2014. Le secrétaire général de l’OTAN s’attend à ce que 18 pays atteignent la cible cette année — soit six fois plus que dix ans auparavant, lors de l’invasion russe de la Crimée2.
Sources
- Nan Tian, Diego Lopes Da Silva, Xiao Liang et Lorenzo Scarazzato, Trends in World Military Expenditure, 2023, SIPRI, 24 avril 2024.
- Secretary General welcomes unprecedented rise in NATO defence spending, OTAN, 15 février 2024.