Les relations diplomatiques entre le Mexique et l’Équateur — établies depuis 1838 — connaissent une crise sans précédent. 

  • La réponse de Quito a été quasi immédiate : l’ambassadrice du Mexique en Équateur a été déclarée persona non grata et a été rappelée à Mexico. 

L’affaire semblait s’arrêter là, AMLO affirmait ne pas vouloir que la situation dégénère et mette à mal l’intégration régionale. Il a même déclaré : « Ils voulaient, d’après ce que je perçois, se battre, et il faut être deux pour qu’il y ait une dispute ».

Cependant, vendredi 5 avril, le gouvernement mexicain a octroyé l’asile politique à l’ancien vice-président équatorien Jorge Glas qui faisait l’objet d’un mandat d’arrêt pour corruption. 

  • Glas, vice-président de Rafael Correa — lui-même exilé en Belgique, a déjà fait cinq ans de prison pour l’affaire Odebrecht. Il était réfugié dans l’ambassade mexicaine à Quito. 
  • Le jour même dans la soirée, les forces de l’ordre équatoriennes sont entrées avec des voitures blindées dans l’ambassade, ont frappé le chef de la Chancellerie et Affaires politiques — en charge de la mission, en l’absence de l’ambassadrice — en violant l’espace protégé par le droit international. Glas a été arrêté. 

Dans un communiqué officiel, la Présidence de l’Équateur a déclaré que les forces de l’ordre avaient procédé à l’arrestation de Jorge Glas car « aucun délinquant ne peut être considéré comme une personne persécutée politiquement » et que « toute ambassade n’a qu’une seule finalité : servir comme espace diplomatique pour renforcer les liens diplomatiques entre deux pays »1.

  • López Obrador a immédiatement annoncé la suspension des relations diplomatiques avec l’Équateur, qualifiant les actes du gouvernement comme une « violation flagrante du droit international et de la souveraineté ». 
  • Le président colombien Petro a aussi réagi sur X : « La Convention de Vienne et la souveraineté du Mexique en Équateur ont été violées. J’insiste une fois de plus sur le fait que l’Amérique latine et les Caraïbes, quelles que soient les constructions sociales et politiques de chaque pays, doivent maintenir vivantes les règles du droit international au milieu de la barbarie qui progresse dans le monde et du pacte démocratique à l’intérieur du continent »2.
  • Lula a également apporté tout son soutien à López Obrador. 

Les tensions sont de plus en plus fortes et nombreuses en Amérique latine entre les principaux pays du continent. La semaine dernière, Milei et López Obrador, puis Milei et Petro avaient échangé des critiques par commentaires interposés — plus ou moins cordiaux. Par la suite les ministres des Affaires étrangères respectifs s’étaient entretenus pour insister sur la qualité et l’importance de leurs relations. L’intégration régionale latino-américain semble plus fragile que jamais.