Le gouvernement britannique présente son budget dans un contexte de récession 

Fin 2023, le Royaume-Uni est officiellement entré en récession, après deux trimestres de chute du PIB : -0,1 % au troisième trimestre 2023 et -0,3 % au quatrième, selon l’Office nationale des statistiques britannique.

• L’industrie et la vente de gros ont connu les plus grosses baisses d’activité. 
• Au total, la croissance du PIB britannique n’a été que de 0,1 % en 2023, soit le taux le plus bas depuis 2009 (en excluant 2020, année du Covid-19).

Le budget présenté ce mercredi est le dernier budget conservateur avant les prochaines élections. Alors que Rishi Sunak et son ministre des Finances Jeremy Hunt souhaitaient placer le budget sous le signe des réductions d’impôts, ce dernier a dû tenir compte des limites imposées par le contexte économique défavorable.

• Tempérant les attentes, Hunt a déclaré dimanche 3 mars que la réduction des impôts annoncée par le gouvernement Sunak serait « un long chemin ».
• La principale mesure annoncée aujourd’hui devrait être la réduction des taux de cotisation à la sécurité sociale de 2 points de pourcentage, après une première baisse du même montant en automne¹. Le coût de cette réduction pour le trésor public atteint environ 10 milliards de livres².

La récession a limité la marge de manœuvre de Hunt pour des réductions d’impôts, un point sur lequel l’OBR (Office for budget responsibility) relié au Trésor avait alerté dans ses dernières prévisions³ s’attirant les critiques des Conservateurs.

• Le Fonds monétaire international lui-même a mis en garde le gouvernement britannique contre de nouvelles baisses d’impôts le 30 janvier dernier, opposant notamment les besoins d’investissement dans les services publics et le maintien de la soutenabilité de la dette⁴.
• Plusieurs mesures sont envisagées pour compenser les réductions fiscales : la fin du statut de « non-domicilié » au Royaume-Uni — qui exonère d’impôts les revenus gagnés à l’étranger —, la hausse des taxes sur les billets d’avions en classe affaire, ou encore le prolongement des taxes sur les bénéfices exceptionnels des compagnies pétrolières et gazières.

Au second semestre 2024, à une date encore inconnue — des voix internes parlent de mi-octobre — les Britanniques seront appelés aux urnes pour renouveler leurs députés. Les Conservateurs se préparent à l’une de leurs plus dures défaites ; actuellement, les Travaillistes enregistrent 20 points d’avance sur le parti de Rishi Sunak dans les sondages.