« Trump est en train de réveiller l’Europe », J. D. Vance à Munich

Avons-nous compris ce que signifierait le retour de Trump pour l’Europe ? À Munich, l’un de ses soutiens clefs vient de proposer l’une des meilleures synthèses à ce jour de sa vision géopolitique fondée sur un axiome : « Les États-Unis aussi ont des limites ». Entre une paix négociée avec Poutine, le retrait de l’Europe et la nécessité d’un réarmement industriel occidental dans l’ère des pénuries : « ce n'est pas avec le PIB que l'on gagne les guerres ». Nous publions cette intervention inédite en français, avec une introduction signée Nathalie Tocci qui modérait le panel avec J. D. Vance à la Munich Security Conference.

Auteur
Nathalie Tocci
Image
© MSC, Munich Security Conference, Bayerischer Hof 2024

Pour comprendre la position de Trump sur l’Europe, il suffit de lire le discours de l’influent sénateur de l’Ohio, J. D. Vance, à Munich. Dans les mots de Vance, écrivain — auteur du livre à succès Hillbilly Elegy —, venture capitalist et figure clef du nouveau cycle républicain, il y a trois éléments : l’ancien, le faux et le dangereux.

L’ancien est aussi connu qu’évident : les États-Unis en ont assez d’assumer le fardeau de la défense européenne. C’est un message délivré et répété depuis l’époque de Barack Obama. Sous différentes formes et sur différents tons, Obama, Trump et Biden ont tous trois plaidé pour que les Européens dépensent davantage pour la défense. Et c’est un message que les Européens commencent à prendre en compte. Après tout, il n’y a aucune raison pour que 29 — en incluant le Royaume-Uni et la Norvège — des États les plus riches du monde dépendent d’une puissance étrangère pour leur sécurité.

Ensuite, il y a le faux. J. D. Vance affirme que l’opposition des Républicains à l’envoi d’armes à l’Ukraine serait dictée non pas par des considérations financières, mais par des considérations industrielles : les États-Unis ne produisent tout simplement pas assez de munitions. C’est faux, non seulement dans la mesure où ces munitions sont également envoyées à d’autres États, à commencer par Israël, mais aussi parce que la production augmente si les commandes augmentent — et que les commandes augmentent s’il y a des fonds pour les soutenir. 

Puis, il y a ce qui est dangereux. Lors de la session que j’ai animée à la Conférence de Munich sur la sécurité, le sénateur de l’Ohio a eu l’audace d’affirmer que Vladimir Poutine ne représentait pas une menace existentielle pour l’Europe. J’ai appris qu’après Munich, Vance se rendrait à Budapest pour rencontrer l’autocrate hongrois Viktor Orban. Le danger inhérent à ces paroles et à ces actes est évident. 

Il est temps que les Européens se réveillent non seulement en paroles mais aussi en actes lorsqu’il s’agit de la défense du continent. Lire et comprendre ce que dit J. D. Vance est un bon point de départ. 

« Nous sommes limités » : une justification du pivot asiatique

Nous devons nous rappeler qu’en dépit de nombreuses critiques — et j’en ai entendu beaucoup en privé comme en public — Donald Trump a probablement été le président le plus efficace pour dissuader la Russie depuis une génération.

La seule période où Moscou n’a pas envahi un pays étranger ces vingt dernières années, c’est au cours des quatre années qui ont vu Donald Trump à la Maison Blanche. Il est intéressant de constater qu’alors que tant de personnes accusent Trump — ou moi-même, ou d’autres — d’être dans la poche du président russe, Vladimir Poutine lui-même dit souhaiter que Donald Trump ne soit pas élu président. Il dit explicitement que Joe Biden est son candidat préféré parce qu’il est plus prévisible.

Pour en venir à la sécurité européenne, je pense qu’il y a une question fondamentale à laquelle l’Europe doit vraiment s’attaquer. Je vais vous le dire dans un esprit d’amitié, pas de critique — car non, je ne pense pas que nous devrions nous retirer de l’OTAN, et non, je ne pense pas que nous devrions abandonner l’Europe. En revanche, oui, je pense que nous devons pivoter : les États-Unis doivent se concentrer davantage sur l’Asie orientale. C’est là qu’est l’avenir de la politique étrangère américaine pour les quarante prochaines années. L’Europe doit s’en rendre compte.

Permettez-moi de rappeler quelques faits. 

Premièrement, le problème en Ukraine du point de vue des États-Unis — et je représente, je crois, la majorité de l’opinion publique américaine même si je ne représente pas la majorité de l’opinion des sénateurs qui viennent à Munich — est qu’il n’y a pas de finalité claire. Fondamentalement, le facteur limitant le soutien américain à l’Ukraine n’est pas le manque d’argent mais le manque de munitions. L’Amérique, et c’est vrai aussi pour l’Europe, ne fabrique pas assez de munitions pour soutenir une guerre en Europe de l’Est, une guerre au Moyen-Orient et potentiellement une troisième en Asie orientale. Les États-Unis aussi ont des limites.

Vance ne représente ni l’opinion majoritaire des sénateurs américains qui sont venus à Munich, ni l’opinion majoritaire au Sénat, à Washington. En réalité, il ne représente même pas l’opinion majoritaire au sein de la délégation parlementaire américaine à Munich, dirigée par Dan Sullivan (R-AK) et Sheldon Whitehouse (D-RI). Lors du vote du 13 février sur le paquet de 95 milliards de dollars incluant 60 milliards pour l’assistance à l’Ukraine, J. D. Vance faisait partie des 29 sénateurs — tous républicains — ayant voté contre le projet de loi. Au total, 22 sénateurs républicains se sont joints aux Démocrates pour faire avancer le texte à la Chambre, où il est désormais bloqué en attente d’une décision du speaker républicain Mike Johnson.

Entrons précisément dans les détails. En ce qui concerne le PAC-3, qui est un intercepteur Patriot, l’Ukraine utilise en un mois ce que les États-Unis fabriquent en un an. Le système de missiles Patriot a un retard de cinq ans, les obus d’artillerie de 155 millimètres ont quant à eux un retard supérieur à cinq ans. Aux États-Unis, quand nous parlons d’augmenter notre production d’artillerie à 100 000 obus par mois d’ici la fin de 2025, les Russes en produisent près de 500 000 par mois en ce moment même. Le problème vis-à-vis de l’Ukraine est donc que les États-Unis et l’Europe ne fabriquent pas assez d’armes. Cette réalité est bien plus importante que la volonté politique américaine ou la quantité d’argent que nous imprimons et envoyons ensuite en Europe. Le dernier point que je voudrais soulever sur ce sujet concerne ce que Trump a dit récemment à propos de l’OTAN. Je veux l’évoquer car il est toujours critiqué avec le même refrain : « Trump va abandonner l’Europe ».

Le récit avancé ici par Vance pour justifier le désengagement américain et la recherche de « négociations » avec la Russie ne repose pas sur des éléments factuels. Si les capacités de production occidentales d’obus d’artillerie sont inférieures aux capacités de production russes, la production russe d’obus de 122 et 152mm était estimée à 2 millions d’unités en 2023, soit environ 166 000 par mois — bien loin du chiffre avancé par Vance. Dans un rapport récent, le Royal United Services Institute for Defence and Security Studies estime que la production annuelle maximale russe — toutes munitions d’artillerie confondues, y compris pour les MLRS — « devrait plafonner à 3 millions d’obus par an ». Si le Congrès américain approuve le paquet d’assistance à l’Ukraine et que les Européens parviennent à atteindre une production d’1,4 million d’obus par an d’ici la fin de l’année 2024, comme annoncé par Josep Borrell, les productions occidentale et russe d’obus d’artillerie seraient d’un ordre similaire. 

La théorie du « chèque en blanc pour l’Ukraine », largement diffusée par l’ex-speaker républicain de la Chambre Kevin McCarthy à l’automne 2022, est en réalité un leurre : la grande majorité des sommes approuvées par le Congrès pour l’asssistance à Kiev est investie aux États-Unis. Sur les 48,7 milliards de crédits supplémentaires approuvés au cours des années fiscales 2022 et 2023, 25,93 milliards ont été utilisés pour reconstituer les réserves du département de la Défense américain. Non seulement ces fonds créent des emplois et de la richesse aux États-Unis, mais les équipements envoyés à Kiev sont remplacés par des équivalents plus modernes qui n’auraient pas été achetés en l’absence de l’assistance militaire à l’Ukraine.

Je ne pense pas que ce soit vrai du tout. Je pense que Trump est au contraire en train de réveiller l’Europe en lui disant qu’elle doit jouer un rôle plus important dans sa propre sécurité. Cette année l’Allemagne dépensera plus de 2 % de son PIB pour la défense. C’est une chose pour laquelle nous avons dû faire pression, et elle vient enfin de franchir ce seuil.

Mais il ne s’agit pas uniquement de dépenser de l’argent. Combien de brigades mécanisées l’Allemagne pourrait-elle aligner demain ? Peut-être une seule. Le problème de l’Europe, c’est qu’elle n’est pas suffisamment dissuasive à elle seule parce qu’elle n’a pas pris l’initiative d’assurer sa propre sécurité. L’existence d’une garantie de sécurité américaine a laissé la sécurité européenne s’atrophier.

Il ne s’agit donc pas d’abandonner l’Europe. Mais le fait est que nous devons nous concentrer sur l’Asie orientale. Nous avons besoin que nos alliés européens s’impliquent en Europe. J’apprécie ce qu’a dit ici mon ami britannique. 

J. D. Vance fait ici référence au propos de David Lammy, sans le citer directement, l’actuel Secrétaire d’État des Affaires étrangères du shadow cabinet de Sir Keir Starmer. Dans son intervention dans le panel, il avait insisté sur « le défi pour l’Europe » présenté par le fait que « la Corée du Sud envoie plus d’obus en Ukraine que toute la famille européenne réunie ». En concluant : « Nous ne pouvons pas nous permettre de rester immobiles ».

Le Royaume-Uni a été l’une des rares exceptions à disposer d’une armée très performante au cours de la dernière génération. Cela n’a pas été le cas d’une grande partie de l’Europe — et c’est ce qui doit changer.

Il existe une difficulté intrinsèque dans la juxtaposition de l’idée que Poutine représenterait une menace existentielle pour l’Europe et le fait que nous essayons de convaincre nos alliés de dépenser 2 % de leur PIB pour la défense. Ces deux idées sont très contradictoires : je ne pense pas que Vladimir Poutine soit une menace existentielle pour l’Europe mais s’il l’était, cela indiquerait encore plus clairement que l’Europe doit jouer un rôle plus agressif dans sa propre sécurité.

Vladimir Poutine a lancé, le 24 février 2022, une invasion à grande échelle de l’Ukraine ayant déclenché le conflit le plus meurtrier sur le continent européen depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. En laissant l’opportunité au Kremlin de remporter une victoire militaire en Ukraine, Poutine présenterait ainsi à la fois une menace existentielle pour l’Europe et pour l’OTAN, dont les États-Unis constituent le principal pilier.

Revenons à la question de « l’abandon » de l’Ukraine. Si le paquet qui passe actuellement au Congrès — à savoir 61 milliards de dollars d’aide supplémentaire à l’Ukraine — est adopté, je dois être honnête avec vous : cela ne changera pas fondamentalement la réalité sur le champ de bataille. La quantité de munitions que nous pouvons envoyer en ce moment est très limitée.

Il est difficile de spéculer sur l’efficacité concrète qu’aurait le déblocage de l’assistance supplémentaire à l’Ukraine au Congrès américain. Cependant, l’aide militaire américaine a été essentielle à l’effort défensif puis offensif ukrainien au cours des deux années de guerre. Depuis l’épuisement des fonds disponibles pour Kiev, les forces ukrainiennes ont été contraintes de reculer sur plusieurs secteurs du front, notamment à Avdiivka, faute de munitions permettant de contenir les offensives russes. La fin de l’assistance américaine — la dernière tranche d’aide remontant à décembre 2023 — a contribué à approfondir le déséquilibre entre les deux armées en matière de puissance de feu d’artillerie disponible. On estime aujourd’hui que l’armée ukrainienne est en mesure de tirer environ 2 000 obus par jour sur la totalité de la ligne de front, soit trois fois moins que lors de la contre-offensive de l’été 2023. L’armée russe est quant à elle en mesure de tirer 10 000 obus par jour, soit cinq fois plus.

Encore une fois, ce n’est pas faute de volonté ou d’argent — mais tout simplement de capacité de production. Toutes ces carences que je viens de souligner ne sont pas des problèmes à venir : ce sont des problèmes actuels qui imposent des limites bien réelles. 

Ce que je dis est assez simple : dans un monde où ces limites réelles existent, qu’est-il réaliste de vouloir accomplir en Ukraine ? Pouvons-nous vraiment envoyer le niveau d’armement que nous avons fixé pour les 18 derniers mois ?

Nous ne le pouvons pas. Tout simplement.

Une paix négociée en Ukraine

Quel que soit le nombre de chèques émis par le Congrès américain, nous sommes limités. Les munitions sont clefs dans cette guerre. Ce dont nous n’avons pas parlé, bien sûr, c’est de l’importance du nombre de combattants — l’on sait combien les Ukrainiens sont limités dans ce domaine. 

Notre argument — du moins mon argument ici — est donc le suivant : compte tenu des réalités auxquelles nous sommes confrontés, des contraintes très réelles en matière de munitions et de main-d’œuvre, qu’est-il raisonnable d’accomplir et quand pensons-nous réellement pouvoir le faire ?

Ma réponse est la suivante : ce qu’il est raisonnable d’accomplir, c’est une paix négociée. La Russie a intérêt à s’asseoir à la table des négociations dès maintenant. L’Ukraine, l’Europe et les États-Unis ont intérêt à s’asseoir à la table des négociations. Et c’est ce qui va se passer. Car cela se terminera par une paix négociée : la question est de savoir quand et à quoi elle ressemblera.

Comme la plupart des conflits, la guerre en Ukraine se terminera probablement par une certaine forme de négociations. Cependant, pour que Kiev soit en mesure d’obtenir des conditions de paix favorables à sa population, à son intégrité territoriale ainsi qu’à l’avenir de l’architecture de sécurité européenne, l’Ukraine doit être en position de force.

Les États-Unis doivent parler avec Poutine

La mort de Navalny est une tragédie. C’était une personne courageuse. Je ne pense pas qu’il aurait dû être en prison. Je ne pense pas qu’il aurait dû être tué en prison. Et je condamne Poutine pour l’avoir fait. Mais le problème n’est pas là : cela ne nous apprend rien de nouveau sur Poutine.

En qualifiant la mort d’Alexeï Navalny de « tragédie » et en condamnant Poutine, Vance est allé beaucoup plus loin que Donald Trump qui s’est contenté d’évoquer la « mort soudaine » de Navalny avant de se lancer dans une diatribe contre les « politiciens, procureurs et juges véreux et radicaux de gauche qui nous mènent sur la voie de la destruction ».

Je n’ai jamais prétendu que Poutine était une personne gentille et amicale. Ma position a toujours été de dire qu’il s’agissait de quelqu’un avec des intérêts distincts, à qui les États-Unis devaient répondre. Nous ne sommes pas obligés d’être d’accord avec lui. Nous pouvons nous opposer à lui et nous le ferons souvent. Mais le simple fait qu’il s’agisse d’une personne qui fait du mal ne signifie pas que nous ne devrions pas nous engager dans une forme basique de diplomatie pour donner la priorité aux intérêts de l’Amérique. Il y a beaucoup de gens méchants partout dans le monde, mais les problèmes qu’ils posent en Asie orientale m’intéressent plus que ceux qui se posent à l’Europe.

Un monde de pénuries

Si nous avons besoin que l’Europe joue un rôle plus important en matière de sécurité, ce n’est pas parce que nous ne nous soucions pas du continent : c’est parce que nous devons prendre conscience que nous vivons dans un monde de pénuries. 

Lorsque j’écoute les questions posées à la Conférence de Munich et que je repense aux nombreuses conversations privées que j’ai eues ici, l’un des présupposés dominants est l’idée que la superpuissance américaine pourrait tout faire en même temps.

Or je dis que nous vivons dans un monde de pénurie — un monde de pénurie de fabrication d’armes et de capacité de l’Amérique à en fabriquer. C’est de la nouvelle réalité de ce monde que j’essaie de nous faire prendre conscience. Dans ce monde de pénurie, nous ne pouvons pas soutenir l’Ukraine, nous engager au Moyen-Orient et faire face aux perturbations en Asie oriental. Cela n’a aucun sens. Pour l’industrie de l’armement, cela ne tient pas.

Enfin, j’entends beaucoup d’autosatisfaction — à la fois ici et dans certaines conversations que j’ai pu avoir aux États-Unis — fondée sur le fait que notre PIB est plus important que celui de la Russie.

En effet, nous sommes plus riches que la Russie.

Nos citoyens vivent mieux que le citoyen russe moyen. Il y a certainement lieu de s’en réjouir et d’en être fier. Mais ce n’est pas avec le PIB, les euros ou les dollars que l’on gagne les guerres. On gagne les guerres avec des armes. Et l’Occident n’en fabrique pas assez. Je n’ai pas l’intention de m’en prendre à l’Allemagne — j’aime beaucoup ce pays — mais je tiens à répondre à ce que vient de dire Madame Lang. 

Ricarda Lang, membre du Bundestag, co-présidente fédérale des Verts, partageait le panel avec J. D. Vance avec qui elle a engagé une polémique. Selon la députée : « J. D. Vance a délibérément tenté de minimiser la déclaration de Trump d’il y a une semaine. Il a agi comme si l’ancien président américain n’avait parlé que de manière générale des dépenses européennes en matière de défense. Mais Donald Trump n’a pas demandé à l’Europe d’en faire enfin plus pour sa sécurité. Il a indiqué à Poutine qu’il ne soutiendrait pas l’Ukraine en cas de doute. Quelque chose est en train de déraper chez les Républicains, et cela ne date pas d’hier. Il ne reste plus que quelques voix républicaines qui osent contredire publiquement Trump. Il y a dix ans, cela aurait été impensable : qu’un candidat possible à la présidence de ce parti se lève et dise à la Russie : ‘Attaquez un pays de l’OTAN, je ne ferai rien’. »

L’Allemagne est peut-être le seul membre de l’OTAN qui n’a pas suivi le stupide consensus de Washington et laissé son pays se désindustrialiser au cours des années 1970, 1980 et 1990. Mais alors Poutine devient de plus en plus puissant et que l’armée russe envahit en masse un pays européen, c’est ce moment-là que l’Allemagne choisit pour se désindustrialiser ?

Regardez le nombre de personnes travaillant dans l’industrie manufacturière en Allemagne aujourd’hui par rapport à il y a dix ans ; regardez les matières premières essentielles produites en Allemagne aujourd’hui par rapport à il y a dix ans ; la dépendance énergétique actuelle par rapport à celle d’il y a dix ou vingt ans… Cessons de nous désindustrialiser. Nous voulons que l’Europe réussisse, mais elle doit jouer un rôle plus important dans sa propre sécurité — cela ne pourra se faire sans l’industrie.

Le Grand Continent logo