Une étude commandée par la mairie de Londres apporte de nouvelles estimations des pertes subies par l’économie britannique suite à sa sortie de l’Union européenne.

  • La méthode employée consiste à comparer la trajectoire économique actuelle à un scénario contrefactuel dans lequel le Royaume-Uni serait resté dans l’Union. La comparaison dévoile un impact négatif du Brexit sur le PIB, les investissements, les exportations, les importations ainsi que la productivité en 2023 et jusqu’à l’horizon 2035.
  • La valeur ajoutée brute (une mesure ajustée du PIB) serait inférieure de 140 milliards de livres (en livres 2019) à ce qu’elle aurait atteint sans la sortie du Royaume-Uni de l’Union pour l’année 2023. Ce chiffre atteindrait 312 milliards de livres en 2035, soit une différence de -10 % par rapport au scénario d’absence de Brexit.
  • En 2023, le niveau d’emploi serait inférieur de 4,9 % à son niveau du scénario Remain, soit 1,8 millions d’emplois en valeur absolue — des pertes portées à 7,4 % et 3 millions d’emplois à horizon 2035. À la seule échelle de Londres, le Brexit représenterait une perte de 300 000 emplois en 2023 et de 500 000 à horizon 2035. 
  • À l’horizon 2035, l’investissement total au Royaume-Uni pourrait être inférieur de 32,4 % à ce qu’il aurait atteint si le Royaume-Uni était resté dans l’Union.

Le débat est relancé par le maire de Londres, Sadiq Khan, dans un contexte de difficultés économiques (première priorité actuelle des électeurs1) et à l’approche d’élections générales qui doivent avoir lieu avant le 28 janvier 2025.

  • Plus de la moitié des Britanniques (55 %) pensent actuellement que le Brexit a eu un impact négatif ou très négatif sur le pays. Par ailleurs, une majorité serait favorable à ce que le Royaume-Uni rejoigne à nouveau le marché unique2.
  • Sadiq Khan s’était déjà fait l’avocat en janvier dernier d’un retour du Royaume-Uni dans le marché unique et l’union douanière.
  • Le maire de Londres incarne la ligne la plus anti-Brexit au sein du Parti travailliste. L’actuel chef du Labour, Keir Starmer, qui s’est prononcé en défaveur d’un quelconque retour dans l’Union européenne, le marché unique ou l’union douanière3, a cependant déclaré que le parti ne souhaitait pas « diverger » de l’Union européenne.

Le positionnement sur le Brexit ne s’annonce cependant pas déterminant pour les prochaines élections : seuls 5 % des électeurs citent la relation avec l’Europe et le Brexit parmi les questions actuellement importantes pour le Royaume-Uni — le niveau le plus bas depuis décembre 2015.