Le gaz naturel liquéfié (GNL) est considéré comme la principale énergie fossile de la transition énergétique. Celui-ci doit permettre de passer du charbon et du pétrole vers le renouvelable tout en assurant une sécurité en termes d’approvisionnements. Dans l’Union, l’arrêt quasi-total de la livraison de gaz russe par gazoduc a conduit à une augmentation de 40 % des importations de GNL entre janvier et juillet par rapport à 2021.

  • Le GNL produit 40 % de dioxyde de carbone de moins que le charbon et 30 % de moins que le pétrole, ce qui en fait le combustible fossile le plus « vert »1.
  • Lorsque le gaz naturel est condensé à l’état liquide — et devient ainsi du GNL —, il occupe 600 fois moins de volume qu’à l’état gazeux, ce qui permet d’en transporter par grande quantité via des méthaniers.
  • Le GNL est composé essentiellement de méthane et n’émet pratiquement pas de dioxyde de soufre et de mercure.

Bien que beaucoup moins présent que le dioxyde de carbone, le méthane a contribué à 17,3 % de l’effet de serre anthropique en 2016. Les émissions annuelles de méthane ont doublé au cours des cinquante dernières années, tandis que celui-ci dispose d’un « pouvoir de réchauffement global » (GWP) 28 fois supérieur à celui du CO²2.

  • À chaque étape du processus allant de l’extraction au transport du GNL sur des méthaniers, des fuites de méthane se produisent.
  • Selon le biogéochimiste et spécialiste des écosystèmes Robert Warren Howarth, lorsque le GNL est exporté via des méthaniers modernes qui réalisent les trajets les plus courts possibles, les émissions de gaz à effet de serre dans l’ensemble du cycle de vie sont 24 % plus importantes que celles provoquées par l’extraction et la combustion d’une quantité équivalente de charbon3.
  • Lorsque celui-ci est transporté sur des méthaniers anciens alimentés au fioul lourd sur une longue distance, le GNL pollue 274 % plus que du charbon.

Les projections de l’Agence internationale de l’énergie indiquent que la capacité globale de liquéfaction de gaz devrait augmenter de 50 % par rapport à ses niveaux actuels d’ici 2030, soit 250 milliards de mètres cubes par an4. Aux États-Unis, désormais le principal exportateur de gaz naturel au monde, une vingtaine de terminaux d’exportation de GNL devraient voir le jour dans les prochaines années. Ces derniers produiraient 3,2 milliards de tonnes de gaz à effet de serre chaque année, soit les émissions annuelles de l’ensemble des pays de l’Union européenne5.

Sources
  1. What is liquefied natural gas ?, National Grid.
  2. Saunois, M., Stavert, A. R., Poulter, B., Bousquet, P., Canadell, J. G., Jackson, R. B. & Ciais, P. (2020), « The global methane budget 2000–2017 », Earth System Science Data, 12(3), 1561-1623.
  3. Bill McKibben, « A Smoking Gun For Biden’s Big Climate Decision ? », The New Yorker, 31 octobre 2023.
  4. World Energy Outlook 2023, Agence internationale de l’énergie, octobre 2023.
  5. Oliver Milman, « ‘Carbon mega bomb’ : climate experts urge Biden to block gas export hub », The Guardian, 23 octobre 2023.