Découplage : les chaînes de valeur entre les États-Unis et la Chine s’allongent — sans se casser

À travers la stratégie de « de-risking » promue par les États-Unis et dans une séquence où les restrictions ciblées sur les exportations se sont récemment multipliées, la sécurité nationale domine actuellement les débats sur le commerce, la concurrence technologique et les chaînes d’approvisionnement mondiales. 

• Les données quantitatives suggèrent cependant que le découplage prôné par l’administration américaine n’est pas d’actualité. En 2022, les importations américaines de biens avaient quasiment retrouvé leur niveau de 2018, après la chute liée à la pandémie de Covid-19. 

• En terme qualitatif, une récente étude de la Banque des règlements internationaux¹ démontre par ailleurs que la réalité de la recomposition des chaînes de valeur se caractérise à ce stade par un allongement des chaînes de valeur sino-américaines.

• Entre décembre 2021 et septembre 2023, la longueur des chaînes de valeur entre les fournisseurs chinois et les clients américains – c’est-à-dire le nombre d’intermédiaires qu’elles comportent – a en moyenne augmenté. 

• Les entreprises qui se sont « interposées » seraient en majorité des entreprises opérant dans la région Asie-Pacifique, un phénomène « particulièrement frappant dans le secteur des technologies de l’information ».

Le ministre des affaires étrangères chinois Wang Yi a effectué une visite de plusieurs jours à Washington, où il est arrivé le 26 octobre. 

• La séquence actuelle est caractérisée par une relative détente des relations sino-américaines, comparé notamment à l’escalade qui les avait caractérisées en février – lorsque le secrétaire d’État américain Antony Blinken avait annulé une visite en Chine suite à la découverte d’un ballon espion chinois dans le ciel américain. 

• Les dirigeants Joe Biden et Xi Jinping auraient trouvé un accord² pour se rencontrer en marge du prochain sommet de l’APEC qui s’ouvre le 11 novembre à San Francisco.