Alors que depuis l’épisode de confusion sur la suspension de l’aide européenne à la Palestine, le Conseil européen s’efforce de construire et d’afficher une position commune des États membres sur la guerre de Soukkot, le vote qui s’est déroulé hier à l’Assemblée générale des Nations Unies a de nouveau révélé leurs divisions. 

  • La résolution soumise au vote a été proposée par la Jordanie et appelle à une « trêve humanitaire immédiate, durable et prolongée » dans la bande de Gaza. Elle a été adoptée avec 120 votes pour, 15 contre et 45 abstentions.
  • La résolution a notamment rencontré l’opposition des États-Unis, qui ont voté contre, et dont l’ambassadrice a violemment critiqué l’absence de mention du Hamas, malgré une condamnation de « tous les actes de violences dirigés contre les civils Palestiniens et Israéliens, dont les actes de terrorisme et les attaques indiscriminées ».
  • Le vote de la résolution a divisé le groupe des pays qui avaient réagi à l’attaque du 7 octobre par une condamnation ferme avec soutien à Israël. Alors que les États-Unis ont voté contre la résolution avec 14 autres pays au total, l’Argentine, le Pérou et l’Équateur, ou encore huit pays de l’Union européenne ont voté en faveur de la résolution. Une grande partie des pays du groupe ont choisi de s’abstenir, dont l’Inde, l’Australie, quinze pays de l’Union européenne, le Cameroun, le Soudan du Sud et la Zambie.
  • Quatre pays de l’Union européenne ont également voté contre : l’Autriche, la Croatie, la République tchèque et la Hongrie. Les pays de l’Union représentent de fait 29 % des pays qui se sont prononcés contre la résolution.
  • Seuls huit pays européens ont voté en faveur de la résolution adoptée avec une large majorité par les pays de l’Assemblée générale de l’ONU. Parmi eux, six font partie des pays qui s’étaient prononcés publiquement pour le maintien de l’aide européenne à la Palestine lorsque sa suspension avait été suggérée par le commissaire européen hongrois Olivér Várhely, avant que la Commission ne se rétracte sur ce point.
  • Au total, 30 % des États membres de l’Union ont voté pour, 15 % ont voté contre et plus de la moitié, soit 55 %, se sont abstenus.

Si l’Assemblée générale a adopté cette résolution, le Conseil de Sécurité n’est de son côté toujours pas parvenu à s’accorder sur un texte concernant la guerre de Soukkot. Depuis le 16 octobre, quatre projets de résolutions présentés successivement par la Russie, le Brésil, les États-Unis puis de nouveau la Russie, ont échoué à être adoptés par le Conseil de Sécurité des Nations Unies.