Serhii Plokhy, The Russo-Ukrainian War. The Return of History, Norton
« Malgré les avertissements répétés de la Maison Blanche, l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022 a surpris le monde entier. Pourquoi Poutine a-t-il déclenché la guerre et pourquoi celle-ci s’est-elle déroulée d’une manière que nous nous refusions à imaginer ? Les Ukrainiens ont résisté à une armée supérieure ; l’Occident s’est uni, tandis que la Russie s’isole de plus en plus.
Serhii Plokhy, l’un des principaux historiens de l’Ukraine et de la guerre froide, offre une analyse de ce conflit, de ses origines, de son déroulement et de ses conséquences déjà apparentes et envisageables. Bien que la guerre actuelle ait commencé huit ans avant l’assaut total – le 27 février 2014, lorsque les forces armées russes se sont emparées du bâtiment du parlement de Crimée – ses racines remontent encore plus loin, aux tensions post-soviétiques et à l’effondrement impérial des XIXe et XXe siècles. En présentant un vaste contexte historique et en examinant les idées et les cultures de l’Ukraine et de la Russie, ainsi que la politique intérieure et internationale, Serhii Plokhy révèle que cette nouvelle guerre froide n’était pas inévitable, mais qu’elle était prévisible.
L’Ukraine, selon Plokhy, est restée au cœur de l’idée que la Russie se fait d’elle-même, même si les Ukrainiens ont suivi une voie radicalement différente. Dans un nouvel environnement international défini par la prolifération des armes nucléaires, la désintégration de l’ordre international de l’après-guerre froide et la résurgence du nationalisme populiste, l’Ukraine est aujourd’hui plus que jamais la ligne de faille la plus instable entre l’autoritarisme et l’Europe démocratique. »
Parution le 9 mai
Maurizio Isabella, Southern Europe in the Age of Revolutions, Princeton UP
« Après les années turbulentes des guerres napoléoniennes et la tentative du Congrès de Vienne de garantir la paix et la stabilité en Europe, un nouveau foyer révolutionnaire a émergé dans les périphéries méridionales du continent. Dans cette étude novatrice, Maurizio Isabella examine le moment historique des années 1820, lorsqu’une série de soulèvements simultanés ont porté la quête d’un gouvernement constitutionnel au Portugal, en Espagne, dans la péninsule italienne, en Sicile et en Grèce. Il replace ces événements dans un contexte révolutionnaire mondial plus large et, en décentrant les récits conventionnels des origines de la modernité politique, révèle l’existence d’une culture constitutionnelle populaire originale dans le sud de l’Europe.
Maurizio Isabella examine le rôle joué par les sociétés secrètes, les élections, les pétitions, les protestations et l’expérience de la guerre, ainsi que la circulation de l’information et des individus à travers les mers et les frontières, dans la politisation de nouveaux secteurs de la société. En étudiant la mobilisation de l’armée, du clergé, des artisans, des communautés rurales et des populations urbaines en faveur ou contre les révolutions, il montre que les soulèvements du Sud – bien que leur sort final ait été déterminé par l’intervention de pays étrangers plus puissants – ont bénéficié d’un soutien populaire considérable dans des sociétés idéologiquement divisées et ont conduit à l’introduction de constitutions. Isabella affirme que ces mouvements ont influencé la vie politique du Portugal et de l’Espagne pendant de nombreuses décennies et ont contribué à forger une tradition révolutionnaire durable dans la péninsule italienne. Le libéralisme qui a émergé en tant que force politique populaire dans toute l’Europe méridionale, affirme-t-il, était différent de ses variantes françaises et britanniques. »
Parution le 23 mai
Michel Foucault, Le Discours philosophique, Le Seuil
« Qu’est-ce que la philosophie et quel est son rôle aujourd’hui ? Entre juillet et octobre 1966, quelques mois après la parution des Mots et les Choses, Michel Foucault, dans un manuscrit très soigneusement rédigé mais qu’il ne publiera pas, apporte sa réponse à cette question tant débattue.
À la différence de ceux qui, à l’époque, s’attachent à dévoiler l’essence de la philosophie ou à en prononcer la mort, Foucault l’appréhende, dans sa matérialité, comme un discours dont il convient de dégager l’économie eu égard aux autres discours (scientifique, fictif, ordinaire, religieux) qui circulent dans un contexte donné.
Le Discours philosophique propose ainsi une nouvelle manière de faire l’histoire de la philosophie, qui la décentre du commentaire des grands philosophes. Nietzsche y occupe toutefois une place particulière car il inaugure une conjoncture où la philosophie devient une entreprise de diagnostic du présent. Il revient en effet désormais à la philosophie de dire, à partir de l’« archive intégrale » d’une culture, ce qui en fait l’actualité.
Si L’Archéologie du savoir, consacré aux enjeux méthodologiques d’un tel projet, s’y annonce, nulle part autant que dans Le Discours philosophique Michel Foucault n’aura explicité les ambitions de son programme intellectuel. »
Parution le 12 mai
Roberto Esposito, Vitam Instituere. Genealogia dell’istituzione, Einaudi
« Ce livre vise à repenser la relation entre la vie et les institutions. Roberto Esposito ne se contente pas d’y restituer le débat qui a agité le XXe siècle quant au rôle novateur des institutions. Il en met à jour les prémisses chez trois auteurs classiques : Machiavel, Spinoza et Hegel.
Partant de l’énigmatique lemme latin, d’origine incertaine, vitam instituere, il en saisit la première élaboration dans la philosophie moderne, dans une direction qui, aujourd’hui seulement, semble connaître un aboutissement possible dans une nouvelle interprétation du rapport entre la politique et la vie. Si dans le droit romain le thème de l’institutio vitae trouve une première énonciation, c’est Machiavel qui est le premier à penser la politique comme énergie instituante. Après que Spinoza ait conféré à l’imaginaire social la capacité d’instituer la vie des relations, Hegel voit pour la première fois dans l' »esprit objectif » l’espace dans lequel la société et l’État s’articulent dans la dynamique des institutions. Mais dans le système hégélien, ce qui exprime la puissance instituante, c’est la dialectique elle-même comme processus infini dans lequel les idées s’incarnent dans la réalité. Ce n’est qu’à partir de ces racines modernes que la pensée contemporaine trouve dans le mouvement des institutions le lieu stratégique où les langages de la philosophie, de l’anthropologie et de la politique se croisent dans un nouvel horizon de sens. »
Paru le 26 avril
Florence Hulak, Histoire libérale de la modernité. Race, nation, classe, Puf
« L’ouvrage retrace la formation du modèle libéral d’écriture de l’histoire et ses métamorphoses au cours de la première moitié du XIXe siècle. Inspiré de l’ancienne histoire de la « guerre des races », le premier récit libéral est tombé dans l’oubli. Il constitue pourtant la première histoire de la « masse » : l’ensemble de celle et ceux qui n’ont ni titres ni pouvoir, et dont l’histoire n’a jamais été racontée que par leurs oppresseurs. Cette figure encore indéterminée de la masse a donné lieu à deux interprétations antagonistes : l’histoire de la nation et l’histoire de la lutte des classes prolongent toutes deux le récit libéral.
À partir de 1848, une autre histoire de la lutte des classes prend toutefois forme. L’idée de classe cesse d’être une variante de la race ou de la masse libérale, découvre alors Marx, lorsqu’elle n’est plus définie par sa seule opposition à la classe dominante, mais par ses liens internes de solidarité. L’héritage pluriel du récit libéral a durablement marqué la pensée historique et critique contemporaine. »
Parution le 10 mai
Eric Gobetti, I carnefici del Duce, Laterza
« Tous les Italiens n’ont pas été de “braves gens ». Au contraire, des milliers d’entre eux – en Libye, en Éthiopie, en Grèce, en Yougoslavie – ont été les auteurs d’atrocités et d’horribles crimes de guerre. Qui étaient les « bourreaux volontaires de Mussolini » ? D’où venaient-ils ? Et quelles étaient leurs motivations ?
En Italie, les crimes de guerre commis à l’étranger pendant la période fasciste constituent un traumatisme refoulé qui n’a jamais été traité. Il ne s’agit pas d’événements isolés, mais de crimes généralisés et répétés : représailles, exécutions d’otages, pendaisons, utilisation d’armes chimiques, camps de concentration, massacres de civils qui ont dévasté des régions entières, en Afrique et en Europe, pendant plus de vingt ans.
Ce livre reconstitue la vie et l’histoire de certains des hommes qui ont ordonné, dirigé ou participé activement à cette violence brutale : jeunes et vieux, généraux et soldats, fascistes et non fascistes, beaucoup ont contribué à cet enfer. L’ont-ils fait par commodité ou par choix idéologique ? Étaient-ils des fascistes convaincus ou des soldats qui obéissaient aux ordres ? Ou s’agissait-il, comme dans le cas allemand, d’hommes ordinaires, de « braves Italiens », qui ont choisi l’horreur par intérêt ou parce qu’ils étaient convaincus de travailler pour le bien de la patrie ? »
Parution le 19 mai
Bernard Harcourt, Cooperation, A Political, Economic, and Social Theory, Columbia University Press
La démocratie libérale est en crise dans le monde entier, incapable de faire face à des problèmes urgents tels que le changement climatique. Il existe cependant une autre voie : la démocratie coopérative. Des coopératives de consommateurs aux coopératives de crédit, des coopératives de travailleurs aux mutuelles d’assurance, des organisations à but non lucratif à l’aide mutuelle, d’innombrables exemples prouvent que les gens qui travaillent ensemble peuvent étendre les idéaux de la démocratie participative et de la durabilité à tous les aspects de leur vie. Ces formes de coopération ne dépendent pas de la politique électorale. Au contraire, elles exploitent les pratiques et les valeurs de longue date des coopératives : l’autodétermination, la participation démocratique, l’équité, la solidarité et le respect de l’environnement.
Bernard E. Harcourt développe une théorie et une pratique transformatrices qui s’appuient sur des modèles mondiaux de coopération réussie. Il identifie les formes les plus prometteuses d’initiatives coopératives et distille ensuite leurs enseignements dans un cadre intégré : coöperisme. Il s’agit d’une théorie politique fondée sur la reconnaissance de notre interdépendance. C’est une théorie économique qui peut assurer une répartition équitable des richesses. Enfin, il s’agit d’une théorie sociale qui remplace le paradigme de la punition par celui de la coopération.
Œuvre créative de théorie critique normative, Cooperation, A Political, Economic, and Social Theory offre une vision positive pour relever les défis les plus urgents d’aujourd’hui. Harcourt montre qu’en s’appuyant sur les valeurs fondamentales de la coopération et sur le pouvoir des personnes qui travaillent ensemble, un nouveau monde de démocratie coopérative est à notre portée.
Pedro Carlos González Cuevas, Historia de la derecha española. De la Ilustración a la actualidad (1789-2020), Espasa
« Depuis plus d’un siècle, la droite domine la société espagnole. La comprendre est donc fondamental pour appréhender l’histoire contemporaine de ce pays. Ce livre exhaustif traite de la trajectoire historique, sociale et idéologique de cet ensemble de traditions politiques qui constituent ce que nous appelons génériquement la « droite espagnole » et qui ont marqué de manière indélébile l’identité nationale du pays.
Sa trajectoire historique est particulière, car elle diffère des autres droites européennes, comme la française, la britannique, l’allemande ou l’italienne, et elle n’est pas, ni n’a jamais été, monolithique, mais plutôt une réalité plurielle ».
Parution le 17 mai
Bernhard Jussen, Das Geschenk des Orest. Eine Geschichte des nachrömischen Europa 526–1535, C. H. Beck
« Ce livre est une provocation. Il s’agit de rien moins que d’en finir systématiquement avec la notion d’époque : dans le cas présent, c’est le « Moyen Âge” qui est enterré. Cette séquence anachronique de 1000 ans d’histoire, que l’on peut étiqueter comme une portion de temps et ranger tranquillement dans une bibliothèque, est remplacée par une nouvelle réflexion sur une phase dynamique de l’Europe latine. Celle-ci a bien plus à voir avec l’émergence des sociétés civiles contemporaines que ne l’imaginaient les inventeurs du concept de Moyen Âge.
Depuis le XVIIIe siècle, l’idée d’une « antique » civilisation romaine et de sa « renaissance » intellectuelle 1000 ans après son « déclin » invitait l’imagination historique à s’identifier et étiquetait la période intermédiaire en « Moyen-Âge » – un concept étrange qui reste malgré tout puissant aujourd’hui. Bernhard Jussen montre à quel point cette manière d’interpréter le passé ne peut plus expliquer grand-chose aujourd’hui et à quel point elle bloque le besoin d’explication qui est le nôtre. »
Parution le 12 mai
Patrick Griffin, The Age of Atlantic Revolution. The Fall and Rise of a Connected World, Yale University Press
« L’ère de la Révolution atlantique a été un moment décisif dans l’histoire de l’Occident. Notre compréhension des droits, de ce qui fait de l’individu un individu, de la définition du citoyen par rapport au sujet, de ce que les États doivent ou ne doivent pas faire, de l’organisation du travail, de la politique et du commerce, de la relation entre l’Église et l’État, et de notre attachement à la nation, tout cela découle de cette période qui court des environs de 1750 à ceux de 1850.
L’historien Patrick Griffin montre que l’ère de la Révolution atlantique est enracinée dans la manière dont les peuples d’un monde interconnecté ont lutté pour se réimaginer eux-mêmes et la souveraineté. En reliant les révolutions, les crises et les conflits qui ont défait l’Amérique du Nord britannique, transformé la France, créé Haïti, bouleversé l’Amérique latine, remis en question la Grande-Bretagne et l’Europe, contrarié l’Irlande et marginalisé l’Afrique de l’Ouest, il raconte une histoire transnationale sur la façon dont les empires sont devenus des nations et sur la façon dont notre monde a vu le jour. »
Parution le 16 mai
Arianna Arisi Rota, Profughi, il Mulino
« Femmes, enfants, personnes âgées : ils sont les acteurs d’un drame qui fait l’objet d’une attention nouvelle, les protagonistes d’une image fixe qui communique résignation et dignité. Tableau emblématique de l’exil au XIXe siècle, Les réfugiés de Parga de Francesco Hayez raconte le traumatisme du déracinement.
C’est l’histoire d’une petite ville grecque, cédée en 1819 par les Britanniques à l’Empire ottoman, une affaire internationale qui a aussi retenu l’intérêt d’Ugo Foscolo. Mais les gestes, les regards ahuris qui nous saisissent dans ce tableau, impliquent le spectateur de nos jours comme celui d’alors, puisque ce sont les mêmes, familiers et récents pour nous, des réfugiés afghans et ukrainiens, et de ceux qui par centaines débarquent sur les rivages de nos îles. »
Parution le 5 mai
Sebastian Edwards, The Chile Project. The Story of the Chicago Boys and the Downfall of Neoliberalism, Princeton University Press
« Dans The Chile Project, Sebastian Edwards raconte l’histoire de la fin du modèle économique néolibéral – installé au Chili pendant la dictature de Pinochet et renforcé pendant trois décennies de gouvernements de centre gauche – en 2021, lorsque Gabriel Boric, un jeune ancien étudiant militant, a été élu président, jurant que « si le Chili a été le berceau du néolibéralisme, il en sera aussi la tombe ». Plus que l’histoire d’un pays d’Amérique latine,The Chile Project est l’histoire des coulisses de la propagation et des conséquences de la pensée du marché libre qui a dominé la politique économique dans le monde entier au cours de la seconde moitié du XXe siècle, mais qui est aujourd’hui en recul.
En 1955, le département d’État américain a lancé le « Chile Project » pour former des économistes chiliens à l’université de Chicago, ville natale du libertarien Milton Friedman. Après que le général Augusto Pinochet eut renversé le président socialiste Salvador Allende en 1973, les « Chicago Boys » chiliens ont mis en œuvre le modèle néolibéral le plus pur au monde pendant les dix-sept années qui ont suivi, entreprenant un vaste programme de privatisation et de déréglementation, créant une économie capitaliste moderne et faisant parler d’un « miracle chilien ». Mais sous le vernis de la réussite, un profond mécontentement à l’égard des vastes inégalités causées par le néolibéralisme se faisait jour. En 2019, des manifestations ont éclaté dans tout le pays et, en 2022, Boric a entamé sa présidence avec un mandat clair : mettre fin au néolibéralisme.
En racontant l’histoire fascinante des Chicago Boys et de la révolution du marché libre au Chili, The Chile Project offre une nouvelle perspective sur l’histoire du néolibéralisme et de son déclin mondial actuel. »
Parution le 23 mai
Didier Eribon, Vie, vieillesse et mort d’une femme du peuple, Flammarion
« Il y a quelques années, la mère de Didier Eribon est entrée en maison de retraite. Après plusieurs mois au cours desquels elle a peu à peu perdu son autonomie physique et cognitive, Didier Eribon et ses frères ont dû se résoudre à l’installer, malgré ses réticences, dans un établissement médicalisé. Mais le choc de l’entrée en maison de retraite fut trop brutal et, quelques semaines seulement après son arrivée, elle y est décédée.
Après la mort de sa mère, Didier Eribon reprend le travail d’exploration personnelle et théorique qu’il avait entrepris dans Retour à Reims après la mort de son père. Il analyse le déclin de sa mère, ce qui l’amène à réfléchir sur la vieillesse et la maladie, sur nos rapports aux personnes âgées et à la mort, mais aussi sur l’expérience du vieillissement. Il s’interroge également sur les conditions de l’accueil des personnes dépendantes.
Il montre que si l’expérience du vieillissement nous est très difficile à penser, c’est parce qu’il s’agit d’une expérience-limite dans la philosophie occidentale, dont l’ensemble des concepts semblent se fonder sur une exclusion de la vieillesse. Eribon reparcourt également la vie de sa mère, et notamment les périodes où elle était femme de ménage, ouvrière puis retraitée, la saisissant dans toute sa complexité, de sa participation aux grèves à son racisme obsessionnel.
Il conclut sa démarche en faisant de la vieillesse le point d’appui d’une réflexion sur la politique : comment pourraient se mobiliser des personnes qui n’ont plus de mobilité ni de capacité à prendre la parole et donc à dire « nous » ? Les personnes âgées peuvent-elles parler si personne ne parle pour elles, pour faire entendre leur voix ? »
Parution le 10 mai
Francisco Cánovas Sánchez, Manuel Chaves Nogales, Alianza
« Manuel Chaves Nogales (1897-1944) est l’un des meilleurs chroniqueurs espagnols de la première moitié du XXe siècle. Journaliste de vocation et de conviction, il considérait l’information comme un service public visant à « animer l’esprit et à susciter l’intérêt pour les grandes questions de notre temps ». C’est pourquoi il a promu le renouvellement du travail journalistique et encouragé la recherche et l’engagement en faveur de la vérité, ce qui lui a permis de devenir un témoin privilégié de la société espagnole et européenne de son temps.
Cette biographie vise à élargir notre connaissance de la vie et de l’œuvre de Manuel Chaves Nogales, à reconnaître la place privilégiée qu’il occupe dans la culture espagnole contemporaine et à faire connaître au grand public son œuvre journalistique et littéraire, sa vision des grands événements du XXe siècle et ses idées civiques, humanistes et démocratiques, qui sont pleinement d’actualité aujourd’hui, au XXIe siècle. »
Paru le 27 avril
Marco Aime, La carovana del sultano. Dal Mali alla Mecca : un pellegrinaggio medievale, Einaudi
« En 1324, Mansa Musa, le sultan du Mali, « l’homme le plus riche que le monde ait jamais vu », entame son pèlerinage à La Mecque, à la tête d’un immense cortège de plusieurs dizaines de kilomètres de long, composé de milliers d’hommes et d’autant de dromadaires chargés de tonnes et de tonnes d’or. Un voyage destiné à entrer dans l’histoire, sous couvert de légende, grâce aux chroniques arabes de l’époque et des siècles à venir.
Marco Aime reconstitue ce voyage en le replaçant dans le contexte historique et culturel de l’époque, en révélant ses aspects politiques et stratégiques, mais aussi religieux et économiques. L’itinéraire de la caravane du sultan devient ainsi une sorte de métaphore, utile pour expliquer le dense réseau de liens et d’échanges qui enveloppait la Méditerranée, unissant l’Afrique à l’Europe. Une nouvelle lecture multicentrique de l’histoire émerge ainsi, dans laquelle l’Afrique est un protagoniste important. »
Paru le 26 avril
Athene Donald, Not Just for the Boys. Why We Need More Women in Science, Oxford University Press
« Not Just For the Boys examine la manière dont la société a historiquement exclu les femmes de la sphère et du discours scientifiques, les progrès accomplis et le chemin qu’il reste à parcourir en la matière. Athene Donald, elle-même physicienne émérite, explore les attentes de la société pendant l’enfance et la vie professionnelle pour démontrer les désavantages systémiques auxquels les femmes sont confrontées, qu’il s’agisse des progrès de la science sur la façon dont nos cerveaux sont – et surtout ne sont pas – sexués, ou des travaux des sciences sociales concernant les attitudes à l’égard des femmes qui font de la science.
Il aborde également la manière dont la science est pratiquée concrètement, afin de dissiper les mythes courants : par exemple, l’idée que la science n’est pas créative ou qu’elle est pratiquée par un génie solitaire dans une tour d’ivoire, des mythes qui peuvent être très décourageants pour de nombreuses catégories de la population. Une meilleure appréciation de la nature collaborative, créative et pluridisciplinaire de la science est susceptible de la rendre attrayante pour un plus grand nombre de personnes, en particulier les femmes.
Ce livre examine les méthodes de travail modernes de la recherche scientifique et la manière dont les préjugés sexistes y opèrent de diverses manières, en s’appuyant sur les voix de femmes scientifiques de premier plan qui décrivent leurs sentiments et leurs expériences. Il plaide en faveur d’une plus grande diversité dans la recherche moderne, tant sur le plan moral que commercial, afin d’améliorer la science et de relever les grands défis auxquels nous sommes confrontés aujourd’hui. »
Parution le 11 mai