En mars 2023, le glissement annuel de l’inflation des prix de l’énergie (variation des prix calculée par rapport au mois correspondant de l’année précédente) a été négatif, pour la première fois depuis janvier 20211

  • L’inflation des denrées alimentaires semble également ralentir : pour la première fois depuis novembre 2020, au cours du mois de mars, les prix des denrées alimentaires à domicile ont baissé ; de plus, la baisse des prix des intrants tels que les engrais suggère qu’une plus grande stabilisation pourrait être en cours.

La stabilisation de l’inflation est surtout due à l’atténuation des chocs sur l’offre globale, que la pandémie et la guerre en Ukraine avaient perturbé.

  • Avec l’amélioration des chaînes d’approvisionnement, l’inflation des biens de base s’est ralentie ; les prix de l’énergie ont aussi diminué avec l’atténuation des perturbations du marché pétrolier, même si la décision de l’Opep+ du 2 avril concernant la réduction de la production dès le mois de mai, pourrait conduire à une hausse des prix au cours de l’année. 
  • Les prix des loyers et des services n’avaient représenté qu’une faible part de la poussée inflationniste depuis le début de la pandémie, par rapport à la hausse des prix des denrées alimentaires et de l’énergie ; suite à la stabilisation de ces derniers, les premiers constituent maintenant la majeure partie de l’inflation de l’indice des prix à la consommation.

L’inflation encore significative dans les services de base – le logement et les services à forte demande en main-d’œuvre – montre néanmoins aussi quelques signes positifs. Les deux secteurs sont les plus influencés par la politique monétaire, via son action sur le revenu nominal global des consommateurs et sur leurs dépenses.

  • L’inflation annuelle des services de base a diminué pour la première fois depuis août 2021, en grande partie grâce à la baisse des prix du logement. Les données relatives aux nouveaux baux de l’année dernière suggèrent que l’inflation officielle des loyers est en passe de se normaliser, et que le pic d’inflation est déjà dépassé ou en cours de franchissement. 
  • L’inflation dans les services de base hors logement, secteur qui reflète le mieux les pressions exercées sur les prix par le coût de la main-d’œuvre, reste élevée ; elle pourrait néanmoins commencer à ralentir, avec le déclin de la croissance des salaires. 

Du côté de l’Union européenne, selon les premières estimations2, le taux d’inflation annuel de la zone Euro s’établit à 6,9 % en mars 2023, contre 8,5 % en février. L’alimentation, l’alcool et le tabac ont le taux de glissement annuel le plus élevé (15,4 %, contre 15,0 % en février), suivi par les biens industriels non énergétiques (6,6 %, contre 6,8 %) et les services (5,0 %, contre 4,8 %) ; les prix de l’énergie ont quant à eux diminué (-0,9 %, contre 13,7 %).

Sources
  1. Voir à ce titre le rapport de mars 2023 de l’US Bureau of Labor Statistics.
  2. « Flash estimate – March 2023 », Eurostat, mars 2023.